samedi 24 mars 2007 par Le Nouveau Réveil

Après la mise au point faite par le professeur Niamkey Koffi, porte-parole du Président du PDCI le 14 mars dernier et après la brillante prestation du professeur Alphonse Djédjé Mady, Secrétaire Général du PDCI-RDA intervenant en sa qualité d'invité de la rédaction de " Le Nouveau Réveil ", il pourrait paraître inutile de revenir sur le procès d'intention fait au Président BEDIE et aux virulentes attaques dont il est l'objet.
Toutefois, si nous faisons nôtre l'adage qui veut qu'abondance de bien ne nuit point et si nous retenons que les esprits retors, pervers et venimeux sont les plus difficiles à ébranler, nous pensons qu'il est indispensable de continuer à enfoncer le clou de la vérité pour que les Ivoiriens cessent de se laisser abuser par ceux-là dont l'unique objectif et la pensée suprême sont d'abattre le Président BEDIE afin qu'il ne revienne plus jamais aux affaires.
On pouvait ainsi lire dans son numéro 2007 du mercredi 07 mars 2007 ce titre à la une de ce journal propriété du contribuable ivoirien :
" Après l'accord de Ouaga,
Gbagbo félicité à Accra
le PDCI rejette tout. "
Nous nous attendions à trouver à l'intérieur du journal une démonstration rigoureuse de ce rejet par le PDCI de l'accord de Ouagadoudou. Que non ! On s'est contenté de reproduire le communiqué du Président BEDIE, Président du Parti. Or, que découvrons-nous en lisant ce communiqué ? Tout simplement que le PDCI et son Président se réjouissent de ce que les Ivoiriens, particulièrement les parties belligérantes, se soient enfin parlé pour signer un accord que tout le monde espérait et attendait. Ainsi, on note que :
- " Le PDCI-RDA se félicite de la signature de l'accord politique de Ouagadougou intervenu le dimanche 04 mars 2007
- Le PDCI-RDA constate avec bonheur que son appel a enfin été entendu après quatre (04) années jonchées de morts et de souffrances inutiles
- Le PDCI-RDA se réjouit de ce que les parties signataires ont affirmé dans le préambule de l'accord de Ouagadougou, leur attachement aux différents accords de paix
- Le PDCI-RDA apprécie que cet accord implique fortement M. Henri Konan BEDIE, Président du Parti et M. Alassane Dramane OUATTARA, président du Rassemblement des Républicains, en leur confiant des responsabilités
- Le PDCI-RDA souhaite que les signataires s'attachent, dans le respect de leurs engagements et avec bonne foi, à la mise en ?uvre de cet accord "
Le PDCI-RDA demande donc aux signataires de l'accord de Ouagadougou de le traduire dans les faits et qu'il ne reste pas lettre morte pour devenir un autre chiffon de papier de plus à l'instar des mille et un accords déjà signés.
Comment peut-on, en se référant à ce qui précède, demander avec insistance l'application d'un accord alors qu'on le rejette en totalité, comme le suggère le fameux quotidien porté à bout de bras par le contribuable ivoirien ? Telles sont la position et la philosophie de journaux proches d'un membre éminent du RHDP et du G7 qui, depuis le communiqué du Président BEDIE, passent leur temps à tirer sur son Parti et lui, soulignant que le Président BEDIE et le PDCI sont isolés et esseulés au sein du RHDP. Partisans acharnés de monsieur SORO premier ministre, ces journaux n'hésitent pas à soutenir que le Président BEDIE et le PDCI, en restant " accrochés " à la résolution 1721, ne font que défendre une position tribale à travers le maintien souhaité à son poste du Premier Ministre BANNY conformément à la résolution des Nations Unies.
L'un de ces journaux n'a-t-il pas déjà annoncé une marche des Baoulés ( ?) le 25 mars prochain pour exiger que le Premier Ministre BANNY demeure à son poste ?
On pouvait ainsi lire à la une du numéro 550 du mercredi 14 mars de ce journal : " très critiqué (on se demande par qui) pour son opposition à l'accord de Ouaga, BEDIE sort de ses gonds. " Il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir et pire sourd que celui qui ne veut pas entendre et c'est le cas aujourd'hui des censeurs et contempteurs du Président BEDIE qui supportent difficilement que le déchu et le proscrit du 24 décembre 1999 continue encore de respirer et de donner des avis sur des sujets qui ne concerneraient que quelques initiés sortis du bois sacré ! Que c'est triste de vouloir, pour des raisons politiciennes dénigrer un parti et son Président et s'en prendre à eux parce que cela fait l'affaire de ceux-là dont la seule politique et le seul programme de gouvernement se limitent à la disparition du PDCI-RDA, toujours comparé au serpent qu'on doit absolument découper pour s'assurer qu'il est bien mort. Et c'est à cela qu'on s'emploie en suscitant la création de partis ( ?) et de courants ( ?) pour affaiblir et déstabiliser le PDCI-RDA.
Il se trouve que le Président BEDIE et le PDCI en ont vu d'autres et ne se laissent point émouvoir et perturber par ces man?uvres de bas étage.
Il faut vraiment une véritable volonté de nuire pour refuser de voir la satisfaction du Président BEDIE et du PDCI quant à l'avènement de l'accord de Ouagadougou. Cette satisfaction doit-elle pour autant affranchir le Président BEDIE et son Parti de toute observation critique et de toute suggestion par rapport à un accord auquel ils n'ont pas directement participé ? On se rend compte en effet que pour ces journaux qui ruent dans les brancards et hurlent comme des putois, refuser d'être un béni oui oui est un crime impardonnable.
Un accord a certes été signé ! Faut-il pour autant considérer que ledit accord est sorti des plus grands et des meilleurs cerveaux du carré ivoirien pour être paré des attributs de la perfection ? Car ne perdons pas de vue que les signataires de l'accord ont délibérément choisi d'exclure de leurs conciliabules les autres acteurs politiques du pays au motif qu'ils sont les seuls à détenir des armes.
Sans remettre en cause l'intelligence sans doute très vive de monsieur SORO Guillaume et du magistrat-juriste de service du chef de l'Etat monsieur Désiré TAGRO, nous devons tout de même retenir que la perfection n'est pas de ce monde.
N'est-ce pas pour cela que l'autre conseille de remettre l'ouvrage vingt fois et même plus sur le métier ? Or nous savons que la recherche du compromis propre à tout accord peut conduire à l'abandon d'éléments essentiels et même à des compromissions inacceptables. Dès lors quoi de plus normal qu'une personne responsable et sensée comme le Président BEDIE, homme d'expérience et homme d'Etat vrai et véritable, attire l'attention de l'opinion nationale et internationale sur les insuffisances criantes de l'accord de Ouagadougou afin que l'autocélébration des refondateurs pour qui l'accord de Ouaga est la panacée, ne distraie tout le monde et couvre d'un voile plutôt impudique les dangers réels qui nous menacent dans ce qui pourrait être finalement un miroir aux alouettes ?
Devant la transe des adeptes de la pensée unique, on peut en effet se demander :
- en quoi réclamer l'implication de tous les signataires des différents accords de paix représente un rejet de l'accord de Ouaga
- pourquoi cette exigence de certains à vouloir, parce qu'un accord a été signé dont on ne voit pas encore les effets, que disparaissent comme par enchantement les mécanismes de suivi de la sortie de crise qui existent déjà et dont l'utilité est réelle quoique le camp présidentiel se soit toujours évertué à les fouler aux pieds ?
- pourquoi exclure de la CEA tous les signataires des différents accords à l'exception des Présidents du PDCI et du RDR ?
D'où vient ce flou artistique relativement aux attributions des nouveaux mécanismes nationaux de suivi ?
- d'où vient cette obsession de vouloir coûte que coûte supprimer la zone de confiance alors que la méfiance est la denrée la mieux partagée entre les (ex ?) forces belligérantes et que partant les causes de tension, de friction voire de conflit ne manqueront pas et auront même tendance à croître ?
Nous aurions sans doute été moins circonspects en la matière si depuis longtemps déjà, le camp et le clan présidentiels, les milices tribales et les gueux de patriotes, alors qu'aucun accord n'avait été signé, n'avaient pourtant de cesse de réclamer la suppression de cette zone de confiance.
Que voulaient-ils à cette époque à travers cette exigence ? On nous rétorquera qu'un accord existe désormais et qu'il y'a également l'Etat-Major intégré. Toutefois, habitués que nous sommes aux revirements et volte-face de l'un des signataires de l'accord, il serait suicidaire de se priver de garde-fous et de se fier à ses professions de foi qui n'engagent que ceux qui y croient, à ses propos mielleux et à sa signature ensanglantée. Par ailleurs, il est de notoriété que l'Etat-Major des Forces de Défense et de Sécurité se trouve en réalité au palais présidentiel entre les mains des " sécurocrates " du chef de l'Etat et que l'opinion de l'Etat-Major nominal et officiel compte pour du vent. La piteuse opération dignité n'a-t-elle pas été engagée en son temps contre l'avis du chef d'Etat-Major d'alors ?
De ce point de vue, l'Etat-Major intégré ne représente pas grand'chose, l'humeur du chef de l'Etat et de ses conseillers prenant le pas sur toutes autres considérations.
Il nous revient d'ailleurs qu'au plus fort des négociations de Ouagadougou, des centaines de miliciens (on nous a fourni le chiffre de 500) s'entraînaient quotidiennement aux aurores entre Abobo et Anyama ! Est-ce pour défendre et protéger l'accord de Ouaga parce que les Forces de Défense et de Sécurité en seraient incapables ?
- d'où vient cette autre idée ubuesque de demander des troupes africaines pour remplacer les Forces Impartiales alors qu'on sait que la mise en place de ces troupes, si elle intervient un jour, prendrait des mois ?
Nous connaissons tous en outre les difficultés de l'Union Africaine au Darfour où elle est incapable d'assurer le financement des troupes qu'elle y a déployée au point de tendre frileusement la main à la fameuse Communauté Internationale pour obtenir soutiens financiers et logistiques.
Nous savons également que l'envoi de troupes en Somalie n'a été rendu possible que parce que les Etats-Unis, dans leur croisade contre le terrorisme, ont décidé de financer l'opération. Alors question : qui financera ces troupes africaines qu'on fait semblant de réclamer par " africanisme et par dignité ( ?) ? " Faut-il souligner que la présence de troupes étrangères sur son sol, quelle que soit leur nationalité, vous enlève déjà votre dignité ? Nous imaginons aisément que le chef de l'Etat, son camp et son clan comptent sur leurs nouveaux alliés : Afrique du Sud, Zimbabwe et Rwanda, des pays qui, en dehors de l'Afrique du Sud, font peine à voir ! Dans tous les cas, aucun de ces pays ne nous enverra des soldats pour nos beaux yeux. A moins que le chef de l'Etat, habitué à brader les intérêts et les biens du pays, ne leur cède encore le peu qui nous reste de manière à nous mettre totalement nus !
- Est-ce le changement du Premier Ministre qui intéresse aujourd'hui la Côte-d'Ivoire et son peuple ?
On pourra changer mille fois de Premier Ministre ! Tant que le chef de l'Etat considéra que ce Premier Ministre est le sien et pratiquement son valet et non celui du pays pour exiger de lui qu'il ne fasse que sa volonté, rien de concret et de positif ne se fera. Monsieur SORO laisse entendre qu'il ne sera pas un premier ministre fantoche et qu'il ne se laissera pas manipuler comme les autres. A la bonne heure !
Pense-t-on alors qu'une situation conflictuelle entre le chef de l'Etat et le Premier Ministre est la meilleure manière de sortir de la crise ?
Il est ahurissant qu'on tire à boulets rouges sur le Président BEDIE pour un poste de Premier Ministre en occultant les vrais problèmes du pays. Aujourd'hui, certains, même au sein du RHDP et du G7, sont prêts à passer en pertes et profits les méfaits du régime des refondateurs pour un premier ministre de leur bord ( ?) et à leur convenance ( ?) Si cela peut nous ramener la paix, tant mieux !
Mais alors il faut que le cadre juridique et institutionnel soit clairement défini. On ne peut à la fois invoquer la résolution 1721 et vouloir en même temps s'en affranchir.
Une fois le nouveau cadre arrêté, une nouvelle expérience pourra sans doute être tentée. Nous osons alors espérer que le nouveau Premier Ministre, s'il voit le jour, aura les coudées franches comme le recommandent toutes les résolutions. Nous osons espérer que le pouvoir des ministres autres que les ministres FPI, ne se limitera pas à leur seul cabinet et que toutes les structures sous tutelle seront soumises à leur ministre de tutelle. Nous osons espérer que nous disposerons d'un gouvernement attaché à résoudre les problèmes du pays dans leur ensemble parce qu'ayant comme unique préoccupation l'intérêt supérieur du pays et l'intérêt général. Parce que jusqu'à présent, de part et d'autre de la zone de confiance, l'intérêt supérieur du pays et l'intérêt général ont été le cadet des soucis des responsables des deux zones. On s'est ingénié et appliqué à piller les richesses nationales et à spolier la population dont la souffrance a laissé chacun indifférent !
Peut-être que maintenant qu'ils sont tous repus, ils pourront prêter une petite attention au peuple. L'erreur que commet le chef de l'Etat et que semble commettre monsieur SORO c'est de penser que le conflit ne concerne qu'eux seuls. D'où cette ineptie du chef de l'Etat lorsqu'il ose dire " SORO et moi on est d'accord où est votre problème ? " Notre problème c'est que ni monsieur Gbagbo ni monsieur SORO n'ont souffert de ces quatre ans de guerre. Eux et leur camp se sont plutôt enrichis et constitué des trésors de guerre sur le dos des populations sous leur contrôle.
C'est pourquoi, ils ne sauraient prétendre que nous ayant infligé une guerre stupide, nous ayant massacrés sans état d'âme, ayant plongé le pays dans l'abîme, leur seule volonté suffit à nous ramener la paix à leurs seules conditions. Les autres acteurs politiques et l'ensemble des forces vives du pays ont leur mot à dire.
Monsieur Gbagbo et monsieur SORO ne peuvent pas seuls se vêtir du manteau de sauveurs après avoir été nos bourreaux. Vouloir constituer un gouvernement presqu'exclusivement FPI et Forces Nouvelles est donc difficilement acceptable. Ne rien faire, ne rien dire qui pourrait compromettre la bonne application de l'accord de Ouaga et le retour de la paix est sans doute envisageable. Cela ne saurait cependant faire de nous des sybarites qui doivent absolument penser comme Pangloss que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles uniquement parce que monsieur Gbagbo et monsieur SORO ont décidé de négocier directement après avoir totalement défiguré le pays pour satisfaire leurs ambitions, leur cupidité et leur orgueil ! Nous devons être attentifs à ce qu'ils disent, à ce qu'ils font, à ce qu'ils signent et qui engage le pays et la critique ne doit pas faire défaut chaque fois que nous relèverons des inepties et des dérapages dans ce que monsieur Gbagbo et monsieur Soro considèrent à tort comme leur cuisine interne. Il est vrai que la curieuse passivité des Ivoiriens et leur stupide naïveté leur donnent cette illusion ! Cependant, afficher une position critique comme l'a fait le Président BEDIE ne peut gêner en rien l'application de l'accord si les acteurs sont sincères et si pour une fois, ils prennent en compte la Côte-d'Ivoire et son peuple!
Par DOUBE BINTY

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