samedi 24 mars 2007 par Le Nouveau Réveil

Le Plateau, centre des affaires, a connu des troubles, hier. Les militants du PDCI-RDA venus nombreux soutenir le député de Tanda, Kobenan Kouassi Adjoumani dans le procès intenté contre lui par le chef de l'Etat Laurent Gbagbo, ont été sauvagement gazés et battus par des policiers de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) et de la Brigade anti-émeute (BAE). Adingra Aimé, Amoi Amoi Gaston, Cissé Sinaly, respectivement neveu, photographe et chauffeur du député Adjoumani ont été battus et arrêtés. Avec eux, un autre militant qui répondrait au nom de Kouadio Benjamin. Les militants Kouamenan Assémian, Yomafou Hervé et Dosso de la JPDCI d'Adjamé ont été blessés. D'autres militants ont été gazés.

Rétro sur cette journée très mouvementée au Plateau
8h22 : Le ministre Adjoumani arrive à la permanence du PDCI où l'attendaient les députés PDCI, certains du groupe parlementaire solidarité, des maires dont Kouakou Dja, maire d'Agnibilékrou et bien d'autres personnalités.
8h27 : L'ensemble des députés présents et toutes les personnalités accompagnés des jeunes militants du PDCI, des chefs traditionnels venus du Zanzan et des membres de clubs de soutien (CNS-Adjoumani, MCB, Tulipes de HKB, BNC) convergent vers le palais de justice.
8h34 : A petits pas, le groupe arrive devant la Société de gestion du patrimoine de l'Etat (SOGEPIE). Un barrage les empêche d'avancer. Devant, vers le palais de justice, on aperçoit des policiers, kalaches au poing. Une discussion a lieu avec un officier de la police qui trouve le groupe trop nombreux.
8h37 : Le groupe qui a réussi à passer le premier barrage se retrouve face à un autre près de la pharmacie en face du palais de justice. Deux cargos de policiers arrivent. Les éléments qui y descendent font une haie pour barrer le passage. Une autre discussion pour réduire le groupe s'engage.
8h40 : L'officier de la CRS qui mène la discussion part et revient. Il demande à l'honorable N'guessan Koffi Bernard de faire retourner ses collègues et tout le groupe à la Permanence du PDCI pour qu'un dialogue direct ait lieu entre eux pour réduire le groupe. Refus de l'honorable et des autres députés. Un autre officier arrive et annonce que le procureur demande de laisser passer les députés et les leaders des partis politiques. Refus du président N'guessan Koffi Bernard qui affirme que tous doivent rentrer ou tous restent dehors. Le député Adjoumani insiste pour que ses parents venus très nombreux entrent aussi.
8h55 : L'officier de la CRS revient. Il annonce que les députés et une dizaine de membres de la famille Adjoumani sont admis à entrer. Le député Adjoumani dira alors qu'il y a 40 chefs venus du Zanzan. L'officier reste sur sa position. Les députés Brou René, Aka Aouélé, Boby Assa Emilienne, Salé Poli donnent de la voix. Ils insistent. Les militants, eux, sont catégoriques : "les députés n'iront pas sans nous".
9h02 : Face au blocage, les officiers de police appellent le président N'guessan Koffi Bernard et d'autres députés à aller rencontrer le procureur de la République. Accompagné des députés Matto Joseph, Brou René, Boby Assa, celui-ci part pour le dialogue direct. L'attente est longue.
9h25 : Me Blessy Chrysostome, l'avocat du PDCI arrive. "Ça sera difficile que tous les militants rentrent. On va négocier pour voir. Les policiers sont là depuis 23h", confie-t-il.
9h31 : Le président N'guessan Koffi Bernard et les autres émissaires reviennent. Le président N'guessan fait savoir que le procureur a fait compter les places de la salle d'audience. Vu qu'il n'y a que 46 places seules 46 personnes sont admises à entrer. En priorité, les députés et les chefs traditionnels. Difficilement, il fait accepter la décision aux militants. "Soyez sereins", lance-t-il avant d'entrer.
9h36 : Un rang est fait. Les chefs suivis des députés entrent.
9h48 : La presse longtemps bloquée dehors est enfin admise à passer le barrage. Les militants sont sommés de quitter les lieux. La police les accompagne jusqu'au carrefour de la SOGEPIE. Elle positionne des barrières.
10h02 : KKB, le président national de la JPDCI arrive. Il négocie son passage et promet de revenir pour faire le point aux militants, heureux de le voir.
10h08 : Un intrus parle en faveur de Gbagbo. Il est chassé très loin du groupe sans violence.
10h16 : Les militants au soleil s'énervent. Marius Konan de la JPDCI improvise un meeting. Il appelle à la vigilance et dénonce la partialité de la justice ivoirienne qui fait la part belle aux jeunes patriotes. Les militants érigent un barrage au carrefour.
10h21 : La police proteste contre le barrage fait de troncs d'arbres. Elle le lève et repousse les militants jusqu'au carrefour de la permanence du PDCI. Les jeunes bloquent la circulation.
10h47: Les policiers qui négociaient depuis n'ont pas gain de cause. Ils portent des casques et s'emparent des boucliers. Les jeunes ne reculent pas. L'appareil photo numérique du photographe du député Adjoumani est bloqué par un policier.
10h56 : KKB revient comme promis. Les policiers en difficulté lui demandent à plusieurs reprises de ramener ses "soldats" à l'ordre. Refus de KKB. "Ne cassez rien, mais agissez !", ordonne-t-il après un tête-à-tête avec ses "lieutenants".
11h11 : Du carrefour de la permanence du PDCI, les jeunes militants se retrouvent encore au carrefour de la SOGEPIE. Retour donc à la case départ.
11h19 : La police charge. Des militants sont battus avec des branches d'arbres, des matraques. Ils sont gazés et pourchassés. Trois cargos de la BAE les dispersent loin derrière l'immeuble Akoda. 4 parmi eux dont 3 proches du député Adjoumani sont arrêtés. Kouamenan Assemian, Yomafou Hervé et Dosso, trois militants battus portent des blessures à la tête pour l'un à l'épaule pour l'autre et au pied pour le troisième, la police est désormais maître des lieux.
13h14 : Les personnalités à l'audience reviennent. Tous se retrouvent à la permanence du PDCI.
13h30 : Adjoumani y arrive. Il est accueilli par des applaudissements. "Victoire", crient des militants.
13h35 : Une rencontre a lieu dans la grande salle de réunion. Des propos de remerciements sont adressés à tous. KKB saluera la mobilisation des jeunes. Pour lui, à travers cette mobilisation qui est une première du genre, une autre culture pour repousser la dictature de Gbagbo est née au PDCI-RDA. Il a demandé de la patience et de la persévérance aux uns et aux autres. Non sans indiquer que la jeunesse qui a fait son devoir sera encore au rendez-vous vendredi prochain. Le président N'guessan Koffi Bernard, M. Kouassi Kra Paul, au nom des chefs du Zanzan et Mme N'guessan Affoué au nom des femmes ont dit merci à tous en réaffirmant leur engagement pour la cause du député Kobenan Kouassi Adjoumani. Dans la soirée, les militants interpellés ont été tous libérés.
Diarrassouba Sory

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