L'ONG COPAD (confiance-paix-développement) a choisi le cadre de l'hôtel Novotel au Plateau le samedi dernier pour donner son avis sur les accords de Ouagadougou. Son président, M. Aloco Arthur a indiqué de prime abord que " des supercheries et des duperies sous- tendent les accords de Ouaga " Pour lui, l'objectif poursuivi par les signataires dudit accord est " le partage du pouvoir entre deux camps ". Cela, a-t-il ajouté, au-delà " des déclarations de bonnes intentions urbi et orbi, des accolades et des rires hypocrites ". Aloco Arthur a fait remarquer au cours de la conférence de presse qu'il a animée, que l'accord de Ouaga " est une copie conforme de la résolution 1721 " Aussi s'est-il interrogé alors sur l'opportunité des deux belligérants de reprendre à leurs seuls comptes " Ce qu'une large majorité a déjà décidé et adopté ". Pour le président de l'ONG-COPAD, la supercherie et la duperie des deux signataires de l'accord de Ouaga sont clairement relevées quand ceux-ci " ne se sont pas contentés d'appuyer la 1721 qu'ils ont fini par recopier () L'accord de Ouaga aurait dû, pour être crédible, conclure à cet engagement réciproque ", a-t-il soutenu. Par ailleurs, Aloco Arthur s'est interrogé " Pourquoi le chef de l'Etat n'a-t-il pas été gagné par cette sagesse dans l'intérêt de son peuple depuis fort longtemps ? A-t-il manqué de vision ou n'avait-il pas de volonté politique nourrie de bonne foi à l'époque ?" Partant de ce fait, le président de l'ONG COPAD a émis des réserves sur l'application qui sera faite de cet accord par seulement deux camps, dont, a-t-il poursuivi, " la formation d'un nouveau gouvernement semble être leur seule préoccupation essentielle " Pour Aloco Arthur, le gouvernement Banny n'a pas failli à sa mission, il n'a jamais été un frein à la paix pour qu'on veuille reconstituer une autre équipe gouvernementale. " En dehors de la volonté voilée des belligérants de se partager le pouvoir et de contrôler les richesses de ce pays, la COPAD affirme qu'il n'est pas opportun de former un nouveau gouvernement () S'il s'agit de contrôler le ministère de l'Economie et des finances, qu'on nous le dise clairement " a martelé Aloco Arthur. Non sans relever que le chef de l'Etat et le secrétaire général des Forces nouvelles ne garantissent pas " la transparence et la neutralité " des prochaines élections. Aloco Arthur n'a par ailleurs pas exclu son éventuel soutien à Charles Konan Banny à l'élection présidentielle si celui-ci, d'aventure, consent à se présenter après la primature. " Si demain, il n'est plus Premier ministre, quelle gène j'aurais à lui dire " viens être président de la République ? " a-t-il fait savoir.
Paul Koffi