lundi 26 mars 2007 par Le Nouveau Réveil

La distribution des 10 milliards de la filière Café-Cacao continue de diviser les responsables de coopératives. M. Yao Kouamé Joseph, président du SAPICOCI qui juge inacceptable le comportement de ceux qui ont pris en otage la filière, appelle le chef de l'Etat au secours en vue de les sortir des griffes de la mafia. M. le président, il y a quelques jours, on vous recevait pour échanger avec vous surtout sur la répartition des 10 milliards. Depuis lors, comment les choses se sont-elles passées ?
Comme tu le sais, le chef de l'Etat nous a donné la filière. On le remercie pour cela. On reconnaît son bienfait. Mais malheureusement pour nous, on a eu certains dirigeants à notre niveau qui ne font pas leur travail. Parce que depuis la répartition des 10 milliards, un certain Fulgence N'guessan qui est le président de l'UCOPEX-CI a gardé par devers lui 3 milliards au motif que cette somme lui appartient. Il en donne à qui il veut. Jusque-là, il n'a pas encore donné 5F à une coopérative de base. Alors que dans le contrat du ministre, il est dit que les coopératives de Côte d'Ivoire, chacune devrait avoir 5 millions de FCFA. Et aujourd'hui, ses devanciers dont nous parlions donnent un million aux coopératives. On ne sait pour quelle cause. Est-ce une subvention ou un crédit ? Selon eux, c'est un prêt. Ce que nous ne reconnaissons pas. Qu'est-ce qui explique la formule de répartition initiée par M. Fulgence N'guessan. Qu'est ce qui explique son comportement ? Est-ce un règlement de compte vis-à-vis de vous ?
En fait, je pense que c'est l'expression d'une mauvaise foi. Puisque dans le contrat dont le ministre a bien voulu nous donner copie, il est dit que les 3 milliards assurent le financement des coopératives de base pour la campagne 2006-2007. Mais pendant la répartition avec le président du comité Tapé Do, ils se sont partagé l'argent. Jusqu'aujourd'hui, on attend toujours. M. Fulgence N'guessan parle de coopératives exportatrices. Elles ont des partenaires tels que CARGIL qui les financent. Ce n'est pas seulement l'argent des producteurs qu'une coopérative exportatrice va utiliser pour réussir sa campagne. C'est plutôt les coopératives qui donnent le produit. Donc cet argent doit revenir aux coopératives de base.-vous mener comme action contre M. Fulgence N'guessan ?
On connaît la situation qui prévaut aujourd'hui en Côte d'Ivoire. Le chef de l'Etat a bien fait de nous donner la filière. C'est lui notre espoir aujourd'hui. On voudrait qu'il nous reçoive pour que cette affaire soit tranchée. Sinon les producteurs risquent de descendre sur Abidjan. Car beaucoup de coopératives n'ont pas encore reçu l'argent qui leur revient. C'est le cas de la coopérative que je dirige. Qui n'est autre que la coopérative de Grabo.
Vous êtes combien dans cette situation ?
Nous sommes nombreux. Il y a des dirigeants de coopératives qui sont sans moyens et qui sont encore dans leurs localités. Ils n'ont pas pu arriver ici pour se plaindre. Il y en a aussi à Abidjan Tantôt, certains vont et viennent. En tout cas, on a des problèmes. Le président doit nous aider car il y a des individus qui ont pris la filière en otage. Ce n'est pas sa faute à lui mais il faut qu'il regarde un peu dans cette affaire de 10 milliards. Avec la situation actuelle, nous ne voulons pas venir à Abidjan pour faire des choses qui iront contre la paix. Voilà pourquoi nous lançons un appel. Il est le seul à pouvoir nous aider. Les mis en cause nous narguent en disant qu'on ne peut rien faire contre eux. Nous souhaitons donc que cette semaine une solution soit trouvée à notre problème.
Propos recueillis
par Patrice Yao

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