mardi 27 mars 2007 par Le Nouveau Réveil

C`est maintenant consommé, Guillaume Soro est le nouveau premier ministre de Côte d`Ivoire. Le document qui le consacre comme tel et qui est intitulé "accord complémentaire de Ouaga portant désignation et procédure de nomination du premier ministre", a été signé et paraphé, hier à 17h, par Louis André Dacoury et Désiré Tagro, les deux chefs délégations présentes à Ouagadougou dans le cadre de l`acte II du dialogue direct. Ledit document a été porté au président Blaise Compaoré par les soins du ministre Burkinabé de la sécurité Djibril Bassolé. Celui-ci devrait informer aujourd`hui ou demain le chef de l`Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, qui prendra un décret pour entériner officiellement cette nomination. Par la suite, le facilitateur informera l`Union Africaine et le Conseil de sécurité de l`ONU pour qu`à leur tour ces instances internationales, impliquées dans le règlement de la crise en Côte d`Ivoire, puissent également entériner "le choix des belligérants". Un acte qui, il faut le dire met fin au long suspens qui a particulièrement passionné le débat politique national après la signature de l`accord de Ouaga. A en croire des sources introduites, la nomination du premier ministre Guillaume Soro devrait être rendue officielle demain ou jeudi au plus tard lorsque Laurent Gbagbo prendra le décret qui va consacrer ce changement à la tête de la Primature. Mais information importante, le nouveau premier ministre ne veut pas être aux ordres de Gbagbo. Soro veut avoir les mains libres pour travailler, prendre de son propre chef les décisions qu`ils estiment indispensables pour la conduite de la mission. Dans ce sens même, s`il n`est pas envisage de toucher à la Constitution du 2 Août 2000, les signataires de l`accord de Ouaga ont l`intention d`utiliser la technique de la délégation des pouvoirs par le truchement de l`article 53 de la constitution. Ainsi, Laurent Gbagbo va donner à Guillaume Soro compétence pour décider en certaines matières qui normalement relèvent des pouvoirs régaliens du chef de l`Etat. En d`autres termes, c`est le partage du pouvoir exécutif entre le chef de l`Etat et le premier ministre. "Pour nous, le cadre institutionnel est simple. Il s`agit de définir clairement dans un accord le cadre de travail. Ce que tous les autres accords n`ont pas fait. Les pouvoirs du président de la République ne peuvent plus être ceux d`un président dans une période normale. Dans cette période d`exception, comment procède-t-on à un rééquilibrage des pouvoirs afin de permettre aux différentes composantes de contribuer à la paix ? C`est ce qui nous paraît plus important", faisait observer le Secrétaire général des Forces nouvelles dans un entretien accordé hier à un confrère. Mais Gbagbo acceptera-t-il de concéder à Guillaume Soro ce qu`il avait refusé à Seydou Diarra, et sur insistance du Conseil de sécurité de l`ONU, à travers les résolutions 1633 et 1721 à Charles Konan Banny ? Selon des sources introduites, cette délégation de pouvoirs au futur premier ministre sera clairement consignée dans l`accord de Ouaga.

Le nouveau gouvernement
A en croire nos sources, le débat reste encore ouvert sur la mouture du futur gouvernement, précisément sur la clé de répartition des portefeuilles ministériels. Deux cas de figure se présentent. Le premier s`inspire de la clé de répartition de Linas Marcoussis, et le second est spécifique à l`accord de Ouaga. Ainsi, dans le 1er cas, il est envisagé d`attribuer 1/3 des postes ministériel au camp présidentiel et les 2/3 au G7. Dans le 2e cas de figure, les discussions qui avaient démarré sur la base d`une équipe gouvernementale de 42 membres ont été ramenées à 36 membres, puis à 30 en fin de compte. Sur cette base de 30, les deux belligérants se taillent la part du lion. Avec 10 portefeuilles pour chacun. Cela fait 20 postes ministériels pour les deux. Les 10 postes restants seront repartis comme suit : 3 pour le PDCI, 3 pour le RDR, 1 pour MFA, 1 pour l`UDPCI, 1 pour le PIT, 1 pour l`UDCY. Etant entendu que chaque belligérant peut librement décider de coopter des cadres de sa mouvance politique dans ses rangs. Ce qui veut dire que Gbagbo peut décider de nommer comme ministres des cadres du CNRD qui ne sont pas FPI ou que les Forces nouvelles peuvent nommer des cadres RDR ou PDCI au titre du quota qui leur est attribué. Enfin Guillaume Soro veut une équipe gouvernementale relativement rajeunie. Des ministres avec qui il veut discuter sans avoir la gène de l'âge. Mais bien entendu il souhaite avoir affaire à des cadres d'expérience, compétents, rompus à la gestion des affaires de l'Etat, capable de représenter notre pays à l'étranger.
Akwaba Saint Clair.

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