mercredi 28 mars 2007 par Le Nouveau Réveil

Le système électrique ivoirien connaît des difficultés dont les conséquences pourraient être plus ou moins ressenties par les populations. En clair, durant les trois (3) mois à venir, avril-mai-juin 2007, la fourniture d'électricité présentera des insuffisances. Mieux des délestageslégers seront observés sur le territoire national. Hier, par "principe et nécessité d'information", la cellule de communication de la compagnie ivoirienne d'Electricité (CIE) a initié une rencontre avec les journalistes afin que les responsables en charge du dossier en donnent les explications. Ambroise Djaha, directeur des mouvements d'énergie, entouré pour la circonstance de Kouamé Kouadio, directeur de l'exploitation à l'intérieur et de Mathias Kouassi, directeur central de la distribution, a, dans son introduction, notifié que "dans le plan directeur production-transport 2001-2015, le système électrique ivoirien est confronté à d'énormes difficultés liées au retard d'investissement dans les domaines de la production de gaz naturel et d'électricité depuis 2006". Des difficultés qui "se traduisent aujourd'hui par l'insuffisance de la fourniture de gaz naturel au secteur électrique et par le déficit de production d'électricité." Et "la situation actuelle de notre parc de production ne permet pas de satisfaire la demande nationale et les besoins exprimés par les pays voisins". Pour une meilleure compréhension de ce qui prévaut, la CIE livre les informations suivantes sur la situation actuelle du parc de production. Concernant le parc hydraulique (lié aux barrages : Ayamé, Kossou, Taabo, Buyo et Fayé), la puissance totale mobilisable actuellement est de 310 Mega Watts (MW) sur l'ensemble de puissance installée des centrales hydrauliques de 604 MW à cause de la faiblesse des niveaux de pluie enregistrés depuis 2004. Pour le parc thermique (lié au gaz naturel), "la disponibilité de tous les groupes de CIPREL, d'Azito et de Vridi donnent un total mobilisable de 430 MW au lieu de la capacité installée de 606 MW à cause de l'insuffisance de gaz naturel". En conséquence "sur la capacité installée de 1210 MW, la disponibilité de puissance du parc de production est de 740 MW pour une pointe de consommation prévisionnelle de 730 MW en avril 2007. Le système électrique ne dispose d'aucune marge d'exploitation pour couvrir la défaillance d'une machine de production." Une situation qui rend "les risques d'interruption de la fourniture d'électricité très importants". Parce qu'en cas d'absence de marge d'exploitation, l'arrêt d'un groupe de production pour une raison quelconque (entretien programme ou fortuit) entraîne un déséquilibre entre la production et la demande. Pour étayer ce cas de figure, la CIE donne cet exemple "si le plus petit groupe de 20 MW de notre parc venait à s'arrêter, le déficit serait de 20 MW. De même si le groupe le plus puissant de 150 MW venait à s'arrêter, le déficit serait de 150 MW. Si par malchance, ces deux groupes s'arrêtaient simultanément, le déficit serait du 170 MW, soit près du quart de la demande". Le déficit de production présente les causes suivantes : baisse de capacité de production thermique (manque de gaz naturel pour l'utilisation maximale de la puissance thermique installée), baisse des capacités de production hydraulique (manque d'eau dans les barrages à cause de la mauvaise pluviométrie des trois dernières années), augmentation de la consommation nationale d'électricité (forte croissance de la consommation nationale d'électricité depuis 2004) et le retard de réalisation des investissements de production (retard des investissements de production de gaz naturel, retard du renforcement des capacités de production d'électricité.
Ce déficit de production entraînera ainsi, l'arrêt des exportations d'énergie sur le Ghana, le Mali, le Burkina-Faso et le Togo/Bénin de 19%, (la consommation nationale étant de 81%), l'accroissement de coûts de production lié à l'utilisation du combustible liquide et l'incapacité de satisfaire la totalité de la demande nationale (délestage). D'avril 2007 à juin 2007, d'importantes interruptions d'électricité sont à prévoir. Avec les travaux d'entretien du groupe de 110 MW de CIPREL qui vont entraîner une réduction de la capacité de production en avril et ceux de renforcement des capacités de production de gaz naturel de Foxtrot devant entraîner une réduction importante de la quantité de gaz. La situation devrait s'améliorer, selon le directeur des mouvements d'énergie, à partir de juillet 2007.
P. T

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023