Les consultations se poursuivent entre Guillaume Soro, le tout nouveau Premier ministre et ses alliés du G7. Après leur rencontre d'avant-hier, une autre a eu lieu hier en la résidence de Guillaume Soro dans le quartier chic de Ouaga 2000. Le tête-à-tête entre le secrétaire général des Forces nouvelles et les représentants du G7 que sont le ministre Patrick Achi (PDCI), Cissé Bacongo et Adama Bictogo (RDR), Jean Blé Guirao et Noutoua Youdé (UDPCI), Cissé Mamadou (MFA) a démarré à 17h15 précises. Pour s'achever à 2h30 plus tard soit à 19h45 exactement. Selon des indiscrétions qui nous sont parvenues de la capitale du pays des hommes intègres, Guillaume Soro a confié à ses hôtes que le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo voulait signer son décret de nomination hier même. Lequel décret le "consacrerait" définitivement Premier ministre de la République de Côte d'Ivoire, une fois le décret entériné. Seulement voilà. Guillaume Soro n'est pas du genre à sauter pieds et mains liés à un poste de Premier ministre sans garantie ou sans précautions particulières. C'est d'ailleurs pourquoi, il a demandé de ne pas signer le décret en question et d'y surseoir. Pas qu'il refuse d'assumer la primature, mais il veut l'assumer à une seule condition. Guillaume Soro a fait savoir que tant que la délégation des pouvoirs qui est annexée à l'Accord complémentaire de Ouaga n'est pas effective, il ne saurait accepter le décret signé par le chef de l'Etat et qui devrait faire de lui, le successeur de Charles Konan Banny à la Primature. Très méticuleux sur certains termes, le leader des FN aurait, toujours selon des indiscrétions, précisé à ses hôtes qu'il a certes été désigné Premier ministre, mais il n'a pas encore été nommé Premier ministre. Le jour où Gbagbo signera le document qui clarifie ses pouvoirs de Premier ministre, alors il accepterait son décret de nomination. En attendant que tout cela soit clair, Guillaume Soro, retourne dans son fief à Bouaké aujourd'hui mercredi même. Il regagnera Abidjan demain jeudi. Mais attention. La patience de Soro a des limites. Il a confié aux représentant du G7 qu'il a reçus hier que si d'ici à lundi prochain 02 avril, Gbagbo n'a pas encore signé la délégation de pouvoirs en question, il aviserait. En tout état de cause, c'est la toute première épreuve de force entre Gbagbo et Soro. C'est donc à juste titre que, dans un entretien à bâtons rompus avec un journaliste du quotidien français "Le Monde", Soro s'était posé cette question : " Est-ce que Gbagbo peut me supporter ? ", Signalons que depuis hier, la mouture finale de la future équipe gouvernementale a été transmise au chef de l'Etat.
Yves M. Abiet