mercredi 28 mars 2007 par Le Nouveau Réveil

Mme Allah Colette au PNDDR s'occupe du volet réhabilitation communautaire. Dans l'entretien qu'elle a bien voulu nous accorder, elle explique en long et en large sa tâche qu'elle juge primordiale dans le programme de réinsertion des ex-combattants ainsi que les victimes de guerre. Vous êtes la responsable du volet réhabilitation communautaire au PNDDR / RC. Qu'est ce qui justifie l'importance de ce volet ?
Au niveau du PNDDR, nous avons initialement deux sous-composantes du fait que nous avons intégré le volet DDR. Le volet réhabilitation communautaire (RC) parce que lors de la signature de l'accord, quand le DDR a été pris en compte, on s'est aperçu que ce serait peut-être une injustice sociale d'omettre ce volet. Qui apparaît donc comme une mesure d'équité eu égard au traitement octroyé aux ex-combattants. Il s'agit pour la signataire de l'accord, de penser aux communautés qui ont été affectées par la crise. Il s'agit des victimes de guerre, des déplacés et des populations qui ont accueilli ces victimes. Ce volet a donc été mis en place pour répondre aux préoccupations des communautés à la base.
Pouvez-vous nous présenter ce volet ?
C'est un volet à trois composantes. Il a un volet qui prend en compte tout ce qui est réhabilitation des infrastructures communautaires. Il y a un autre volet qui s'occupe de tout ce qui est redémarrage des activités génératrices de revenus. On se dit que les victimes de guerre ont perdu beaucoup de leurs ressources économiques, ce qui leur permettait de vivre. Pour nous, il est question de les aider à redémarrer des activités génératrices de revenus. En tenant compte de la cohésion sociale qui est également notre souci. En les mettant autour des microprojets communautaires, ces communautés autrefois déchirées peuvent arriver à communiquer, à échanger, à mieux se connaître, à se familiariser, à revivre ensemble. Pourquoi le volet réhabilitation communautaire vous tient tant à c?ur ?
Nous disons que lorsque nous allons faire le DDR, les ex-combattants vont revenir dans leur communauté d'origine. Et dans un tissu social assez fragilisé, lorsque nous n'arrivons pas à sensibiliser les communautés, et que nous voulons faire revenir les ex combattants, on n'est pas sûr l'atteindre nos objectifs. Donc on se dit, si l'ex-combattant est démobilisé, désarmé, et qu'il revient avec son pécule, peut-être qu'il a quelque chose de plus qui ferait de lui un leader social. Donc les communautés qui sont restées et qui sont victimes se diront que pour être bien il va falloir prendre les armes. Il faut que l'Etat de Côte d'Ivoire pense à des populations en mettant en place un programme qui puisse les soutenir. Donc pour accompagner le DDR, c'est important que ce volet réhabilitation communautaire existe pour sensibiliser les ex-combattants et les amener à se resocialiser. Quand va commencer véritablement ce volet réhabilitation, réinsertion communautaire ?
Cela a déjà démarré. Nous avons lancé une première phase pilote en 2004 dans la région de Bouaké. En 2005, nous avons lancé le projet pilote. Qui a pris en compte 4 régions. La région de Korhogo, de Bouaké, de Man, de Yamoussoukro. Au niveau des 4 régions, 10 localités ont été ciblées par des comités régionaux de réhabilitation communautaire. 40 localités ont donc été ciblées par ce projet. Nous avons travaillés avec 74206 personnes au niveau de ces 4 régions. Quels résultats avez-vous obtenus ?
Nous avons pu mettre en place, 68 micro-projets soit de réhabilitation communautaire, des infrastructures, ou des activités génératrices de revenus. De façon concrète, 68 micro-projets ont été mis en place dans les 4 régions. Ces micro projets fonctionnement-ils bien ?
En fait, c'était des infrastructures qui existaient, mais qui ont été endommagées lors de la crise. Et les populations ont souhaité que nous les aidions à réhabiliter ces infrastructures communautaires là. Aujourd'hui, on se rend compte que les instituteurs titulaires qui étaient partis après la réhabilitation de ces bâtiments, de ces établissements sont revenus enseigner. Nous avons constatés que les enfants qui s'asseyaient soit sur des brigues ou des bois aujourd'hui sont bien installés et suivent bien les cours. A Man par exemple, les communautés qui étaient reparties avec cette réhabilitation se sont senties rassurées.A vous entendre, cela demande beaucoup de moyens. On pense même que vous avez devancé le processus de reconstruction nationale. Devancé c'est trop dire. Je vous dis que nous ne sommes qu'à la phase pilote. Et le projet pilote a pris fin en décembre 2006. Il nous appartient maintenant de lancer la phase nationale qui est grande en 2007. Cela demande effectivement assez de moyens. Parce que nous voulons toucher toute la Côte d'Ivoire, toute les régions et nous comptons travailler avec 8 régions dans le cadre du projet national. Est-ce que le service civique national ne va pas empiéter sur vos domaines d'activité ?
Pour ma part, je pense que ça n'empiète pas sur nos activités. Parce que j'ai participé à l'élaboration du service civique national, lors du dernier séminaire et je pense que ça ne peut pas empiété sur nos activités, c'est une complémentarité. Ça permet de prendre en compte tous ces jeunes qui n'étaient pas pris en compte dans le cadre du projet national.
Entretien réalisé par
Akwaba Saint Clair

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