vendredi 30 mars 2007 par Le Nouveau Réveil

M. Konan Etienne, vous êtes le délégué PDCI de Yopougon Andokoi PK17. Il est de plus en plus clair dans les esprits des militants qu'il y a problème à Yopougon. Dites-nous, qu'est-ce qui fait qu'il n'y a pas d'entente à Yopougon ?
Merci pour l'opportunité que vous m'offrez en tant que délégué de m'exprimer sur ce sujet. Sujet sur lequel nous avons eu à nous exprimer une première fois devant le secrétaire général, Djédjé Mady. Une seconde fois devant le Premier ministre Kablan Duncan et une troisième fois devant le président du parti, M. Henri Konan Bédié. Voyez-vous, par le passé, Yopougon était une seule délégation. Nous n'avons jamais connu des problèmes de cette nature. Et le Président Bédié, dans sa vision claire et objective, a cru bon de diviser Yopougon en quatre (4) délégations, compte tenu de l'étendue du territoire de Yopougon et pour nous permettre tous de pratiquer la politique de proximité. Parce que nous sommes dans l'opposition et il faut se rapprocher des militants. La division ayant été faite, logiquement chaque délégué devrait rester sur le territoire de sa délégation. Le problème fondamental vient de ce qu'il a été constaté aussi bien par moi que par Yobou Guirabou et Adama Karamoko, que le délégué de Niangon qui se trouve être notre aîné a des pratiques que nous dénonçons. Ça veut dire quoi ? Le délégué de Niangon qui est notre frère, ce que je lui reproche, ce sont ces manières et ces pratiques. L'inconsidération qu'il a à notre égard. Son attitude qui n'est pas celle d'un aîné vis-à-vis de ses frères. C'est-à-dire une attitude hautaine, une attitude de foutaise, de mépris et d'inconsidération. Une attitude irrespectueuse, discourtoise. Je suis dans ma délégation, le délégué de Niangon se permet d'entrer dans ma délégation à mon insu, il se permet de contacter certains secrétaires généraux, certains jeunes, certaines femmes pour les appâter par l'argent et pour les amener à nous dénigrer. Voilà le problème. Je vous donne deux cas spécifiques. Sur les douze mois de l'année, le frère Djédjé Bagnon, pour des raisons qui lui sont propres, est absent six (6) mois au minimum. En tant qu'Africain, en tant que frère, s'il y avait ce respect mutuel, je pense qu'il aurait pu nous appeler pour nous dire : " chers collègues, je m'absente, je vous confie ma délégation, soyez gentil de la surveiller ". Tout en sachant que son permanent est là et qu'il va la gérer. A son retour, nous appeler de la même manière pour dire : " je suis arrivé, je vous remercie. Que s'est-il passé ici ? ". Non seulement, il ne le fait pas, mais il arrive, il prend son téléphone et il nous invite à une réunion. Vous croyez que c'est sérieux ? Ce n'est pas fait pour faire régner l'entente. Deuxièmement, pour la cérémonie du 25 mars, il nous a envoyé des invitations. C'est très gentil. Mais pourquoi passe-t-il derrière nous pour inviter nos secrétaires généraux, nos jeunes et nos femmes ? Je pense que la courtoisie aurait voulu qu'il nous invite et qu'il nous demande de venir avec nos collaborateurs. Lors de la fête des mères passée, Djédjé Bagnon se permet de prendre des pagnes et de les envoyer à nos femmes.
Mais s'il n'y a pas de palabre entre nous, il pouvait dire : " chers collègues, pour la fête des femmes, j'ai pensé à mes femmes et je pense à vos femmes, je voulais vous remettre des lots de pagne pour que vous les remettiez à vos femmes ". Ce sont des petits gestes comme ça. Nous ne sommes pas venus là pour nous mesurer à la fortune d'un individu. Le Président Bédié n'a pas nommé les délégués en fonction de leur fortune. C'est en fonction du petit travail que nous pouvons faire. Lorsque nous avons été nommés, nous sommes allés le voir pour dire " il faut qu'on tienne des réunions cycliques ". La première réunion a eu lieu chez lui. La seconde chez moi et la troisième chez Yobou. C'est au cours de la quatrième réunion que les problèmes ont commencé. Autrement dit, le problème fondamental, c'est qu'il y a la mauvaise foi de l'un des nôtres. Qui est en l'occurrence le frère aîné Djédjé Bagnon. Puisqu'il clame partout qu'il est venu pour être maire et il veut être maire, je dis d'accord, c'est légitime. Mais nous ne sommes pas venus de nos villages pour regarder la mer. Si tu veux être maire, attendons, les choses se font par étape. Ce qui déclenche le système, ce sont les élections présidentielles. Aujourd'hui, nous nous battons pour que le Président Bédié revienne au pouvoir. Une fois que le Président Bédié sera revenu au pouvoir, qui vous dit que je ne serais pas candidat ? Dans tous les cas, au niveau du PDCI qui est un parti structuré et organisé, on ne s'autoproclame pas candidat. C'est la direction du parti qui choisit. Comme elle nous a choisis en 2000 pour les législatives et en mars 2001 pour les municipales. Donc si tu veux être candidat à la mairie, d'accord mais attendons pour que le Président Bédié soit élu et à partir de là, pour les élections législatives et municipales, on va asseoir d'autres stratégies. C'est ça le problème fondamental. C'est le fait de ne pas vouloir tenir compte de ce que c'est les présidentielles qui déterminent tout. Et qu'il faille absolument tout mettre en ?uvre pour gagner les élections présidentielles. Et c'est dans cette vue obsessionnelle de vouloir à tout prix être maire, qu'il met tout dedans, il cafouille tout, il sème le trouble dans toutes les délégations. Et ça, on ne va pas le lui permettre.

Selon vous, que faut-il faire pour que l'unité revienne à Yopougon ?
Le problème a été porté à la connaissance de la direction du parti. Il faut qu'au niveau de la direction, on prenne une décision simple. Si de tout ce que nous rapportons, la direction estime que c'est nous qui ne sommes pas dans le droit chemin, qu'on nous dise " attention, ce que vous faites n'est pas régulier, arrêtez ". Si par contre, c'est lui qui n'est pas dans le droit chemin, qu'est-ce qui empêche la direction de l'appeler après recoupement des informations pour lui dire : " ce que vous faites n'est pas bien. Donc arrêtez ". Malheureusement, c'est ce que la direction du parti n'a pas été capable de faire depuis plus de six (6) mois. Mais nous savons pourquoi, on ne le dira pas maintenant.
Propos recueillis par Jules Claver Aka

NB :Lundi dans Le Nouveau Réveil? Le délégué de Yopougon Centre Adama Karamoko parle

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