Battu par Bordeaux en finale de la Coupe de Ligue, Lyon a vu ses rêves de doublé s'envoler en fumée. Même si un 6e titre national semble promis aux Rhodaniens, la saison de l'OL laissera un goût d'inachevé.
Une saison comme les autres
Les Lyonnais rêvaient de grandeur, d'un incroyable quadruplé. Il y a encore quelques mois, ce Lyon cuvée 2006-2007 faisait peur à toute l'Europe. Tous les observateurs s'accordaient à dire que l'OL, véritable rouleau compresseur, machine à gagner, avait cette réussite, ce charisme, cette force susceptible de rendre cette saison historique. Début avril, force est de constater que cet exercice ressemblera finalement à tous les autres. Sans adversaire sur la durée en France, les Rhodaniens, sauf incroyable retournement de situation, devront se contenter d'un sixième titre de champion national consécutif. Un exploit qu'aucune équipe n'a encore réalisé dans l'Hexagone. Et pourtant, on ne peut s'empêcher d'avoir dans un coin de la tête ce sentiment d'une saison au goût d'inachevé. On ne peut pas parler de saison ratée. On en attendait plus, le groupe avait beaucoup d'ambition en début de saison, il va rester sur sa faim c'est vrai, mais gagner un 6ème titre d'affilé, cela reste quand même une très belle performance, soulignait Philippe Violeau, un ancien de la maison lyonnaise, à l'issue de la défaite en finale de la Coupe de la Ligue.
La réussite fuit l'OL
Une finale qui était devenue, par la force des choses, l'objectif numéro 1 des quintuples champion de France. Le premier doublé de son histoire, Lyon en rêvait. Sorti sans gloire de la Ligue des Champions dès les 8es de finale par une AS Roma plus forte tout simplement, éliminé par un OM renversant en 8es de finale de la Coupe de France avec deux buts coup sur coup dans les dernières minutes de la rencontre, leader incontesté et incontestable de la L1 avec 16 points d'avance sur son dauphin, Lyon avait tout misé sur cette Coupe de la Ligue pour embellir une fin de saison qui, en cas de défaite, s'annonçait morose. A cause d'une sortie hasardeuse de Vercoutre conjuguée à une détente magnifique d'Henrique et d'un scénario dont les Lyonnais ont très souvent profité lors de la première partie de saison, ce sera le cas. Je crois que la chance et la réussite sont un peu liées au mérite. Je ne sais pas pourquoi, mais on ne la mérite plus, soupirait Juninho dans les coursives du Stade de France. Si la réussite était de l'autre côté ce soir (Ndlr : samedi), c'est qu'ils ont fait ce qu'il fallait. Ils le méritaient. La réussite, elle fuit aussi parfois les grandes équipes. En début de saison, à chaque fois que l'on était moins bien, on s'en sortait à la fin du match. Depuis janvier, ce n'est plus trop ça. Mais il faut l'accepter.
Une fin de saison bien triste
Reste à savoir comment les Lyonnais vont digérer cette énième désillusion. Surtout qu'avec seulement 9 matches à jouer sans pratiquement aucun enjeu jusqu'au mois de mai, la fin de saison risque d'être bien longue du côté de Tola Vologe. Comment exciter jusqu'à fin mai un groupe boulimique de victoires et de titres, un groupe frustré qui peine à retrouver son allant d'antan ? C'est toujours difficile de repartir après avoir perdu. Quand on perd une finale ou quand on est éliminé comme en Ligue des Champions, ce n'est pas facile, ajoutait Juninho samedi soir. Mais dans deux jours, il faudra se remettre la tête dans le championnat, car samedi prochain il y a un match. Quand on gagne, on ne reste pas sur la victoire. Quand on perd, il faut en faire de même. Il faut être capable d'apprendre de ses défaites. Du côté de Jean-Michel Aulas, on se refusait à verser dans le fatalisme et surtout dans la tristesse. Il faut savoir l'accepter, Bordeaux a su attendre son heure. L'Olympique Lyonnais a tout de même effectué un parcours de qualité, on va maintenant jouer pour un 6ème titre d'affilée, tout le monde va réapprendre à vivre et à gagner ensemble. Ce n'est pas la fin du monde. Non, mais c'est bien la fin des illusions de grandeurs
Par Vincent Duchesne