lundi 2 avril 2007 par Le Front

Eugène Djué, l'un des leaders de la galaxie patriotique, mouvement favorable au chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, donne son avis dans cet entretien sur la nomination de Soro Guillaume comme Premier ministre.

Quelle est votre réaction suite à la nomination de Soro Guillaume comme Premier ministre ?

C'est la fin de la crise. C'est l'avènement de la paix. C'est un évènement heureux pour les Ivoiriens. En tant que citoyen et acteur de cette crise avec toutes ses atrocités, je suis heureux. En tant qu'aîné de Soro Guillaume et surtout leur formateur en syndicalisme, je suis fier et je suis heureux.

Acteur de la crise, êtes-vous prêt à rencontrer Soro dans les prochains jours ?

Mais, je suis toujours en contact avec Soro. Aujourd'hui la tendance, c'est la paix. C'est ça l'évènement. Rencontrer Soro, selon moi, n'est pas un évènement et on n'a pas besoin de conditions particulières. Dire que je suis prêt à le rencontrer, cela veut dire qu'il y avait problème. A tout moment, je peux le rencontrer.

Vous êtes l'un des leaders de la galaxie patriotique. Est-ce que de manière solennelle comme ce fut le cas avec Drogba à Bouaké, vous êtes prêt à rencontrer Soro ?

Je suis leur maître. En tant que membre fondateur de la Fesci, ces jeunes-là sont arrivés après moi. Il ne faut pas avoir l'habitude de nous confondre. Je pense qu'aujourd'hui, il ne faut pas voir une crise entre eux et nous. Il y a un moment où c'était le temps de la guerre. C'est du passé. Aujourd'hui, c'est la paix. Nous allons adopter une démarche. La meilleure d'ailleurs pour que tous, nous nous retrouvions pour donner un signal fort à la population pour lui dire ?'embrassez-vous ! ?'Embrassez-vous, ce n'est pas dans la bouche. Ce sera un acte. C'est pour quoi nous y travaillons depuis un moment et j'avoue qu'il y a un contact entre nous.

Récemment vous avez dit qu'il faudra mettre Soro en confiance comme ce fut le cas avec Savimbi en Angola. Est-ce à dire que vos v?ux ont été exaucés ?

Bien sûr, je pense que nous sommes sur la voie. Ce n'est qu'un début. C'est un processus à long terme et quotidiennement. Chaque jour dans nos actes, il faut démontrer qu'on est sincère. Il faut pouvoir mettre en confiance nos frères. Il faut les rassurer chaque jour. C'est pourquoi je dis que je suis à la disposition du Premier ministre Soro Guillaume. Lui dire sincèrement que je fais fi de mon orgueil de maître, d'aîné et m'inscris dans la dynamique de la paix. Je me mets à sa disposition pour donner ce que je peux pour qu'il puisse avancer.

Se mettre à sa disposition. Cela sous-entend que vous êtes prêt à entrer dans le gouvernement de Soro si l'on vous faisait appel du côté du Fpi ?

Si on me fait appel de toutes parts. Le Fpi peut me faire appel. Le président de la République peut faire appel. Soro lui-même peut me faire appel. Je vous informe que ce débat est à l'ordre du jour dans le mouvement que je dirige parce que j'ai pensé que ma contribution n'était pas forcément au gouvernement. Il faut avouer que depuis un moment, il y a débat sur le sujet au niveau des patriotes ainsi que de toutes mes connaissances. Des gens viennent me dire s'il y a des propositions, il faut accepter.

Est-ce à dire que vous subissez des pressions.

Je n'ai jamais pensé aller dans un gouvernement. Comme la question se pose aujourd'hui, j'essaie de réfléchir. Mais je pense que je peux rester en dehors du gouvernement et contribuer très fortement à la réussite de la sortie de crise.

Dans ce cas, quel est votre choix. Rester en dehors ou bien y entrer ?

Les deux sont possibles parce qu'on peut être hors du le gouvernement et contribuer à la paix. La lutte peut se faire aussi dans le gouvernement.

Comment voyez-vous Soro à la tête du gouvernement face au chef de l'Etat Laurent Gbagbo ?

Je donnerai les mêmes conseils que j'ai donnés à Konan Banny. De transformer l'échec de Seydou Diarra en succès. Mais en ce qui concerne Soro, on ne parle pas par voie de presse. Je me réserve l'occasion pour lui dire en face ce que je pense. Je crois que la règle fondamentale, c'est de savoir qu'on ne peut être contre Laurent Gbagbo et réussir sa mission à la primature. Si cette règle est comprise, le reste on n'a pas besoin de s'étaler dans la presse.

Vous croyez que la nomination de Soro à la primature est synonyme de désarmement et de la réunification du pays ?

Bien évidemment ! Parce que le dialogue direct avait ce but. A savoir, demander directement à ceux qui ont pris les armes et aussi connaître les conditions pour les déposer. C'est ce qui a été fait. Aujourd'hui, eux-mêmes sont impliqués dans les prises de décisions au sommet de l'Etat. Pour moi, c'est un pas important pour leur assurance. C'est un pas important pour qu'ils sachent que nous sommes sincères. Je pense que la nomination de Soro vaut automatiquement, désarmement des rebelles. Soro n'est plus rebelle. Soro est Premier ministre. Il participe au plus haut sommet de l'Etat à la prise des décisions.

Dans ce cas, qu'est-ce que vous avez à dire à vos partisans, c`est-à-dire les ?'patriotes'' ?

Il ne faut pas considérer l'arrivée de Soro à la primature comme une défaite de la résistance. Il ne faut pas voir l'arrivée de Soro comme une capitulation de notre part, ni une faiblesse. Il faut savoir que depuis 5 ans, nous avons occupé la rue. Nous nous sommes mobilisés pour que ce pays ne tombe pas dans le chaos. Avant tout, c'est la tranquillité et la stabilité du pays que nous recherchons en vue de son développement.



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