lundi 2 avril 2007 par Fraternité Matin

L'Observatoire de la liberté de la presse, de l'éthique et de la déontologie a donné une conférence de presse, samedi dernier, à son siège.

"Les Médias ivoiriens face à la paix". Ce thème a été abordé, jeudi dernier, au siège de l'Observatoire pour la liberté de la presse (OLPED), au cours d'une conférence de presse, par le président de cette organisation, M. Zio Moussa.
S'interrogeant sur le rôle que tiendront les médias face à ''la menace de paix'', le conférencier a d'abord fait remarquer que les médias semblent ne pas vouloir rompre avec les habitudes du lynchage d'hommes politiques. "Quelques journaux conservent le ton qui n'est pas bon, puisqu'ils n'épousent pas encore les contours de cette période de détente, moment d'avant-paix. Quelques propos belliqueux d'hommes politiques trouvent encore des échos et un puissant moyen d'amplification dans les colonnes de certains journaux".
Même s'il a noté que des revirements spectaculaires se sont opérés. "Si le ton n'est pas encore tout à fait bon, le toilettage des images et des mots peuvent être considérés comme des prémices, un début de l'accord parfait que pourraient jouer les médias et les journalistes pour la survenue définitive de la paix, sa consolidation et son renforcement. Tout en respectant et en jouant leur rôle et en accomplissant leur mission fait de doute, d'interrogation et de réflexion, ils ont le devoir d'interroger leur propre histoire. Ils doivent renouer avec l'essence de leur métier". Aussi leur recommande-t-il: "Reste à les ensevelir, peut-être à les incinérer pour qu'aucun anthropologue ne fouille plus tard dans les décombres et découvre des restes qui pourraient alors témoigner de ce que les médias et les journalistes ivoiriens furent et firent".
Le rôle et la responsabilité des hommes de médias dans la période ayant précédé la crise n'ont pas été également occultés par le président de l'OLPED qui a déclaré: "Les médias ivoiriens ne sont pas blancs comme neige dans la prospérité de la crise, la radicalisation et la cristallisation des positions antagoniques. A défaut d'être les principaux doigts qui appuient la gâchette des fusils de guerre, les médias ont trop souvent été des tribunes exaltées des cris guerriers et haineux des hordes déchaînées. Les journalistes ignoraient-ils qu'ils engageaient leur responsabilité dans la survenue de la guerre lorsqu'ils prenaient parti pour l'un ou l'autre camp?" M. Zio Moussa a par ailleurs annoncé le lancement le 3 mai prochain, du prix OLPED de la meilleure photo de presse.

Mayane Yapo

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023