lundi 2 avril 2007 par Notre Voie

Alors que la communauté internationale a déjà pris acte de la nomination de Soro Guillaume comme Premier ministre, Charles Konan Banny s'est installé dans une vaine défiance au chef de l'Etat. Le jeudi 29 mars dernier, alors qu'il était attendu pour être reçu, à sa propre demande par le chef de l'Etat à la résidence de Cocody de celui-ci, l'ex-locataire de la Primature n'a pas daigné effectuer le déplacement. Pendant 1h30mn, soit de 19h à 20h30mn, le président Gbagbo l'a attendu en vain. Selon des informations émanant de ses proches, Banny a demandé encore à la communauté internationale dont il dit l'avoir nommé l'attitude à tenir. Ainsi donc, Banny s'est installé dans une vaine défiance au chef de l'Etat dans la mesure où la communauté internationale dont il parle a déjà pris acte de la nomination de Soro. Elle a même salué cette nomination. Toutefois l'attitude de Banny n'est pas surprenante. Dans son dernier message aux Ivoiriens qui a précédé la nomination de Soro, il avait laissé apparaître les signes de cette cécité politique. Je me garderai, pour ma part, d'engager la moindre polémique à propos des pronostics qu'on entend ici et là sur mon maintien à la tête du gouvernement. Me tenant pour un missionnaire, je n'ai jamais imaginé qu'une mission puisse être perpétuelle. Toute mission sur cette terre a une fin?. Après ces propos par lui tenus, l'on s'attendait à ce que le Premier ministre Charles Konan Banny offre sa démission au président de la République pour préserver le peu de dignité qui lui restait encore. Que non ! Alors que son sort était déjà scellé avec la nomination imminente de Soro comme nouveau Premier ministre, l'homme avait choisi de s'en remettre à la communauté internationale : Face aux propos incontestables dans la recherche de solution à la crise ivoirienne, le Premier ministre nommé par la communauté internationale avec l'accord des Ivoiriens est tenu par un devoir de courtoisie à l'égard de ceux qui l'ont mandaté. C'est pourquoi j'ai entrepris de faire connaître à mes interlocuteurs le fruit de mes réflexions sur la situation qui prévaut en ce moment?, déclarait le nouveau champion de l'akannité?. En fait, Banny s'était tourné vers la communauté internationale. Peut-être espérait-il que cette communauté internationale exigeât? comme à son habitude, son maintien à la tête du gouvernement. Il est étonnant qu'à ce niveau de responsabilité, tout Premier ministre qu'il était, Charles Konan Banny n'avait pas encore compris que ceux qu'il prétendait l'avoir nommé n'avaient plus voix au chapitre. L'un est parti, et les autres sont sur le départ. Kofi Anann a cédé sa place à la tête de l'ONU à Ban Ki-Moon. Jacques Chirac n'est plus que l'ombre de lui-même en France. Il en est de même pour Obasanjo au Nigeria qui est lui aussi sur le départ. Mieux, en ce qui concerne la résolution de la crise ivoirienne, la Côte d'Ivoire s'est affranchie de la communauté internationale depuis l'avènement du Dialogue direct. Les Ivoiriens ont décidé de prendre le destin de leur pays en main en réglant par eux-mêmes la grave crise que traverse leur pays, sur initiative du président de la République, Laurent Gbagbo. C'est tout le sens du Dialogue direct. Si Banny était donc malin, il se serait s'empressé de déposer sa démission dans les mains du président Gbagbo pour éviter d'être humilié?. Car, pour lui, partir de la Primature équivaut à une humiliation. Comme si, au moment où il prenait fonction, ce poste était auparavant vaquant. D'ailleurs, quand il y a eu l'affaire des déchets toxiques, c'est bien dans les mains du président Gbagbo qu'il a eu à déposer sa démission. Il n'avait pas eu besoin de l'avis de la communauté internationale qui, pourtant, était bien en place en ce moment-là. Il faut donc que Banny mette fin à toute cette comédie à laquelle il se prête et qui ne lui fait pas honneur pour aller résolument faire la passation des charges avec son successeur.


Boga Sivori bogasivori@yahoo.fr

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