lundi 2 avril 2007 par Nord-Sud

Yamoussoukro a encore abrité l'acte 2 du centre de commandement intégré. Il reste juste quelques détails pour que cette structure devienne opérationnelle.

A l'ombre du dialogue politique, le dialogue militaire se déroule. L'acte 2 des discussions sur le centre de commandement intégré (CCI) a clos ses travaux samedi 31 mars à la salle des 4 masques de l'hôtel Président à Yamoussoukro. Pour la seconde fois, les frères d'armes, ennemis d'hier se sont retrouvés pour débattre du centre de commandement intégré prescrit par les accords de Ouagadougou afin de réunifier les deux armées ex-belligérantes, FDS-CI (Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire) et FDS-FN (Forces de défense et de sécurité des Forces nouvelles). Pas de discours d'ouverture ni de communiqué de presse clôturant les travaux. Un document de compte-rendu de trois pages bien détaillé a sanctionné la rencontre. Les chefs d'états-majors, les généraux Philipe Mangou (FDS-CI) et Soumaïla Bakayoko (FDS-FN) ont apposé leur signature au bas du document pour l'authentifier. Dès l'entame des travaux, ces généraux ont donné juste les consignes d'usage aux techniciens avant de se retirer. Après plusieurs heures de débat houleux, ils ont été appelés à la rescousse l'après-midi pour concilier les positions divergentes. Et on en saura un peu plus tard, la question des brigades mixtes lors des rencontres du jeudi 22 mars et vendredi 23 mars laissée en suspens et rapportée à plus tard a refait surface. Les soldats fidèles au camp présidentiel y tiennent comme à la prunelle de leurs yeux, quand ceux de Guillaume Soro préfèrent des unités mixtes. Des choix arbitraires mais stratégiques. D'une part Mangou est conscient que l'armée de Guillaume Soro ne recèle pas assez de gendarmes et de policiers. D'autre part, les gendarmes et les policiers pourraient parallèlement à leur mission officielle faire du renseignement. Bakayoko, lui, préfère les unités mixtes parce qu'il y a un potentiel de militaires capables de faire face à toutes sortes de situations. En plus, cela est inscrit dans le marbre des accords de Ouagadougou en son point 1.1.3.

Les généraux ont sauvé les assises

En définitive, pour sauver les meubles, les deux entités ont été acceptées. La zone de confiance a été divisée en trois secteurs. Chaque secteur sera ??administré'' par deux brigades de gendarmerie (10 éléments de chaque armée et 4 des forces impartiales soit un total de 24). Pour les unités mixtes, chaque camp fournit une section (minimum 30).

En soutien, une compagnie de 4 sections équitablement repartie éclairée par une section de prévôtés (des procéduriers gendarmes, 5 officiers FDS-FN et 5 FDS-CI). Les forces impartiales apportent leur concours avec le travail d'une section.
En outre, les techniciens ont déterminé avec précision la logistique, les moyens humains, les indemnités allouées aux animateurs du CCI, l'organigramme, le fonctionnement.
Pour avoir une idée plus nette, de l'espace Vatican de Yamoussoukro (quartier Riviera) qui abritera le CCI, les deux délégations se sont déportées sur les lieux pour une visite-éclair. Ce patrimoine de l'Etat ivoirien, immédiatement exploitable, n'attend que la logistique. Et certainement de légères modifications au goût des nouveaux occupants.

Qui fournira le CCI en armement ? Les ex-belligérantes s'en réfèrent au chapitre V des accords de Ouagadougou. Dans les mesures visant à consolider la réconciliation nationale, la paix, la sécurité et la libre circulation des biens et des personnes, les parties au conflit ont convenu de demander au Conseil de sécurité de l'ONU une autorisation spéciale immédiate d'importer les armements légers nécessaires au maintien de l'ordre et de la sécurité publique, sous le contrôle du centre de commandement intégré.Cela par l'entremise du médiateur.

A cet effet, les deux chefs d'états-majors vont cosigner un courrier faisant droit à cette requête. Il appartiendra aux politiques d'activer le processus.

Les deux généraux rendront compte à leurs mandants, les chefs suprêmes des deux armées, Guillaume Soro pour les FDS-FN et Laurent Gbagbo pour les FDS-CI. Les mercredi et jeudi prochains, les délégations se retrouveront à Grand-Bassam cette fois-ci pour des projets de décrets, d'arrêtés et certainement avec la liste nominative des différents responsables du CCI. Selon nos sources le CCI pourrait être installé dans une quinzaine de jours.

Coulibaly Brahima, Envoyé spécial à Yamoussoukro

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