mardi 3 avril 2007 par Le Nouveau Réveil

Le PDCI-RDA traverse une crise dans la commune de Yopougon. Au moment où l'on s'attend à voir les délégués travailler en synergie, ceux-ci préfèrent aller chacun de son côté. Crise de leadership ? "Le Nouveau Réveil" a donné la parole à chacun d'eux. Après Djédjé Bagnon, Konan Etienne et Adama Karamoko, le délégué Benoît Yobou Djirabou examine à son tour la crise qui mine le PDCI à Yopougon. Pour lui, Djédjé Bagnon est le problème.

M. le délégué, il est de plus en plus clair dans l'esprit des militants qu'il y a problème au sein du PDCI à Yopougon. Que se passe-t-il exactement ?
Merci pour l'opportunité que vous m'offrez de parler de cette question importante. Pour ce soir, je vais vous parler beaucoup en parabole. Pour ne pas nous affaiblir davantage à Yopougon alors que nous avons la majorité. Et en parabole parce que la haute direction de notre parti a été saisie de cette situation qui perdure depuis trois ans. Et connaissant l'auteur qui n'est autre que M. Djédjé Bagnon Joachim qui est toujours pressé d'être quelque chose dans la vie, puisqu'il a toujours été candidat à Ouragahio et a toujours échoué. Il est venu en 2000 et 2001 être candidat à Yopougon contre les candidats du PDCI. Voici un monsieur, membre du Bureau politique que nous avions accueilli à bras ouverts à Yopougon. Lorsque vous arrivez dans un village, vous cherchez à saluer le chef du village. On ne se lève pas comme ça pour venir tout perturber parce qu'on veut être quelque chose. L'ambition est permise, mais quand c'est trop démesuré, on se casse les dents. Et comme je le disais tantôt, tous ceux qui ont été candidats aux législatives à Yopougon ont échoué à cause de ce monsieur. Il a même été candidat indépendant en 2001 aux municipales contre moi. Il a engrangé trois mille voix contre environ vingt mille que j'avais. Nous avons encore perdu. M. Bagnon vient donc malgré l'acte d'indiscipline qu'il a posé, puisqu'il était candidat indépendant contre un candidat du parti, et on lui donne la couronne de gloire. On le nomme délégué. Très bien. On dit, il faut avancer et il ne faut pas tenir compte du passé. Nous l'avons reçu à bras ouverts, Doukouré et moi. Au lieu de venir me saluer, je l'invite et à la dernière minute monsieur me dit qu'il a une contrainte. Et me demande de venir à son domicile aux deux-Plateaux. Je me suis rendu à son domicile, nous avons échangé. Mais, je lui demande un minimum d'humilité. Je lui demande de cultiver cela. Et il devrait dire M. Yobou, militants et militantes, si j'ai quelque chose à me reprocher, c'est d'avoir gêné la candidature d'un candidat du parti en me positionnant comme candidat indépendant. Et puis, on avance. Mais, il ne dit rien du tout. Il compte sur qui pour faire cela ? Il gêne tout le monde et il y a une suspicion généralisée, y compris moi-même. Et il y a des gens au niveau de la direction qui cautionnent cela. Je ne peux pas admettre cela. Le PDCI est une association à laquelle les membres ont librement adhéré comme les clubs de football. Mais attention, en acceptant les statuts et le règlement qui régissent cette association. Le problème s'est posé. Dans certaines situations, il a failli avoir mort d'homme. Tout ça, la haute direction a été informée. Et depuis pratiquement trois ans M. Bagnon fait un repas et il nous invite. Ecoutez, chacun a ses us et coutumes. Moi, je suis un tchabio. Chez moi, quand vous avez un problème avec votre frère ou votre ami, vous cherchez à régler le problème avant de prendre le repas ensemble. Je crois que Bagnon le sait aussi puisque les quelques deux fois où il est venu à notre invitation, il a toujours refusé de boire un verre d'eau. C'est qu'il se reproche quelque chose. Il nous invite dans ce cafouillage. Au niveau de la direction du parti, j'ai failli avoir des accrocs avec le premier ministre Duncan. Qui avait la charge de ce dossier et qui a instruit de 10 heures à 16 heures, les quatre délégués plus l'Inspecteur Doukouré. Après cette séance de travail, il est sorti un rapport. On nous demande d'y jeter un coup d'?il pour des éventuelles modifications. C'est ce que nous avons fait et cela fait bientôt un an. J'ai eu le malheur d'appeler le premier ministre Duncan, c'est ce que je ne devrais pas faire. Pendant une heure, nous ne nous sommes pas entendu au téléphone. Si les gens ont décidé de déstabiliser le PDCI-RDA à Yopougon, qu'ils le fassent, mais il y a un Dieu qui voit tout. Et ce que nous lui reprochons, c'est comme au village où on a des champs communautaires. On dit, le champ appartient à toute la communauté, mais comme il y a quatre quartiers dans le village, on a divisé ce champ en quatre parties. Et chaque quartier est responsable d'une parcelle. Mais au lieu de travailler dans ta parcelle, tu laisses et tu viens cueillir les cabosses dans la parcelle de l'autre quartier. Mais, lorsque vous voulez faire quelque chose, M. Bagnon, mettez vos collègues au courant. J'ai organisé un arbre de Noël, j'ai invité les quatre délégués et je leur ai indiqué le nombre d'enfants que chacun devrait faire venir. Mais je ne me suis pas permis d'aller distribuer des cadeaux dans les autres délégations sans prévenir mes collègues délégués. C'est la moindre des civilités. Ensuite, après cet arbre de Noël, j'ai fait un repas de militant au cours duquel j'ai invité M. Bagnon, mais il s'est fait représenter par un secrétaire de section, M. Abolé Edouard. Mais, je ne vois pas le mal qu'il y a si je me fais représenter à son invitation. On ne peut pas cacher le soleil avec la main. Je suis d'accord qu'il y a problème à Yopougon, mais qui est créé par quelqu'un qui est connu. Il se dit qu'il est notre doyen, mais il est doyen en âge, pas en terme politique. Les doyens à Yopougon s'appellent Doukouré Moustapha et Yobou Djirabou Benoît. C'est nous qui avons gardé la maison depuis 1980 jusqu'au coup d'Etat. Et puis, comment pouvez-vous comprendre que quatre personnes soient contre une seule personne ? J'ai parlé de Doukouré, c'est un malinké. Adama est un malinké. Konan Etienne est un baoulé. Moi, je suis Ebrié. Pourquoi nous avons tous le même problème avec lui ? Interrogez-vous ? Qu'est-ce qu'il a de particulier ? Rien. Si les quatre personnes tirent à boulets rouges sur lui, c'est que c'est lui le problème. Après la première séance de travail avec le premier ministre Duncan, le problème est clair. Je ne sais pas comment on veut régler le problème de Yopougon. Qui on vise particulièrement ? Je ne pense pas que ce soit M. Yobou. Ou alors, on veut me pousser à dire quoi ? Je ne suis pas xénophobe. Mais aussi, celui qui sait pourquoi Yobou fait la politique à Yopougon, s'il a quelqu'un à interroger, il n'a qu'à poser cette question, au bon Dieu. Pourquoi Yobou est né à Yopougon-Kouté ? Voilà ma présence à Yopougon. Mais, j'ai besoin de mes frères allochtones et allogènes pour que nous vivions en parfaite harmonie. Je le fais tellement bien que j'ai gagné toutes les élections avec Doukouré et tous ceux qui étaient dans notre Staff. Il faut que la haute direction ait le courage de dire: "M. Bagnon, allons doucement, ne soyez pas pressé". Même s'ils ont des liens d'amitié. Cette façon de faire n'est pas bien. Et voyez-vous, on n'a pas le résultat de notre première rencontre et on nous convoque pour le mardi 3 avril devant toutes les sommités politiques à Yopougon. Pour en tirer quoi ? C'est une question que je pose au secrétaire général Djédjé Mady. On attend qu'il nous dise qui est le problème à Yopougon avant d'élargir cette rencontre. Il y a deux semaines qu'il est venu ici, au meeting des jeunes et il a posé ce problème. Et je l'ai appelé après pour lui dire qu'il faut qu'on trouve une solution au problème de Yopougon avant les prochaines missions du Bureau politique. Il a promis de nous appeler. A mon corps défendant, c'est dans "Le Nouveau Réveil" que j'ai appris qu'on est convoqué pour le mardi 3 avril 2007. Dites au secrétaire général qu'on ne reste pas devant le cabri pour faire sa corde. Nous sommes des responsables au même titre que lui. Je ne pense pas que s'il a un problème avec les délégués, le président Bédié va convoquer tous les délégués en sa présence. Il va d'abord chercher à l'entendre. Il ne nous a pas encore entendus et il convoque tout le monde. Si c'est sa méthode, le mardi nous serons à cette rencontre. Mais ce que je suis en train de vous dire, on l'a écrit, on a voulu attenter à ma vie. Ils le savent. S'ils ne veulent rien faire, c'est peut-être eux qui veulent tuer le PDCI à Yopougon et non les délégués que nous sommes. Il faudrait qu'ils aient le courage de l'admettre. Même si tu n'aimes pas le lièvre, il faut reconnaître que cet animal sait courir. Vous pouvez ne pas aimer Yobou, mais il faut reconnaître que c'est Yobou et Doukouré qui ont gagné toutes les élections à Yopougon.

Selon vous, que faut-il faire pour que l'unité revienne au sein du PDCI à Yopougon ?
Ma solution est toute simple. Je crois que tout est dans la main du secrétaire général, Djédjé Mady. Et ce que je voudrais lui dire, c'est que pour mieux régler le problème, ce n'est pas sur la place publique. Qu'il ait le courage d'appeler Yobou, Konan Etienne, Adama Karamoko, Djédjé Bagnon et l'Inspecteur Doukouré et d'essayer de donner une étiquette à chacun. Pour dire, c'est toi le problème. Quand on aura fini, on va s'embrasser et manger ensemble. La solution que je préconise, c'est que si vous voulez aller dans le champ communautaire de votre voisin, vous le prévenez pour dire, j'ai envie de faire telle ou telle chose dans ton champ, est-ce que tu permets ? Nous sommes tous des frères, mais il faut que chacun marche dans sa plate bande. Malgré votre tonne d'intelligence, malgré tout ce que vous pensez avoir par rapport aux autres. Que l'humilité préserve tous nos actes. Si on se réconcilie et qu'on organise un meeting ensemble, vous verrez qu'il y aura la paix à Yopougon. Et surtout, que Djédjé Bagnon anime sa délégation au lieu de chercher à déstabiliser celles des autres.

Propos recueillis
par Jules Claver Aka

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