mardi 3 avril 2007 par Le Front

C'est le 08 mai 1972 à Kofiplé dans la sous-préfecture de Diawala au nord de la Côte d'Ivoire, que Guillaume Kigbafory Soro voit le jour. Après des études primaires et secondaires à Niellé, Touba, Katiola, Bouaké, il est affecté à l'Université d'Abidjan, au département d'Anglais en 1991. Il est connu du public ivoirien à partir des années 1995, lorsqu'il accède à la tête de la FESCI, vaste mouvement syndical estudiantin ivoirien.


Au mois de février 1995, il arracha le Secrétariat Général de ce mouvement à Damana Pickas, à la suite d'un scrutin qui a vu la participation de 50 délégués de la FESCI. Dont il devient le leader incontesté de 1995 à 1998. Pendant son mandat, l'objectif principal de Guillaume Soro et de ses camarades est de lutter pour la réhabilitation de la FESCI. Leader charismatique de ce mouvement, connu sous le pseudonyme de Docteur Koumba, Guillaume Soro passera plusieurs séjours à la MACA, sous le régime d'Henri Konan Bédié. Sa ténacité et son courage syndical sont des atouts qui lui permettront d'être désigné par le défunt quotidien Soir Info, l'homme de l'année en 1997. A la fin de son mandat à la tête de la FESCI en 1998, Guillaume Soro est remplacé par Charles Blé Goudé. Après son départ de la FESCI, c'est le silence total du côté de l'ancien dirigeant du puissant syndicat des Etudiants. Il part pour l'Europe, poursuivre ses études en Anglais et en Sciences politiques. Il réapparaît en Côte d'Ivoire après le renversement du régime d'Henri Konan Bédié par la junte militaire. Il est aperçu du côté du général Gueï Robert. Il met sur pied le FIEF (Forum International des Etudiants Francophones.) Et est l'instigateur d'un giga-meeting pour soutenir la junte au pouvoir et réclamer des sanctions contre les anciens dirigeants du pays avant le putsch de 1999, auteurs de détournements et de malversations économiques. Son soutien au général Guéï ne sera que de courte durée, lorsque les ambitions politiques du chef de la junte militaire se dévoilent au grand jour, contrairement à ses objectifs initiaux, qui étaient d'organiser les élections afin de remettre le pouvoir aux civils. Guillaume Soro tente ses premiers pas dans la politique au cours des élections législatives de décembre 2000, auxquelles il s'était présenté et était le collistier d'Henriette Dagri Diabaté, Secrétaire générale du RDR à Port- Bouët. Après cet épisode manqué, l'on n'entendra plus parler de Guillaume Soro. Jusqu'en 2002. En effet le 14 octobre 2002, moins d'un mois après l'éclatement de la crise du 19 septembre, le monde entier apprendra sur les ondes des radios étrangères que le Secrétaire général du MPCI, n'est autre que celui qui a remué le régime du Président Bédié pendant trois ans. Quelques jours après cette déclaration, Guillaume Soro fera son apparition à Bouaké, dans le fief des Forces nouvelles. Où il anime son premier meeting, habillé en tenue militaire, au rond point de la préfecture de police. Au cours de ce meeting, il expliquera à la population de Bouaké sortie massivement, les raisons de la prise d'armes du 19 septembre 2002. Le 30 octobre 2002, il conduit la délégation du MPCI à Lomé, pour les premières négociations directes sur la crise ivoirienne avec le gouvernement. Au même moment, d'autres mouvements voient le jour à l'Ouest de la Côte d'Ivoire. Notamment, le MPIGO (Mouvement Populaire Ivoirien pour le Grand Ouest) et le MJP (Mouvement pour la Justice et la Paix). En janvier 2003, ces trois mouvements, ayant un intérêt en commun, le renversement du régime de Gbagbo, décident de s'associer pour former un seul mouvement, les Forces nouvelles. Et Guillaume Soro est désigné pour occuper le poste de Secrétaire général de ce nouveau mouvement, qui réclame le départ pur et simple de Gbagbo du pouvoir et l'organisation d'un nouveau scrutin auquel aucun candidat ne serait exclu. Il devient désormais le Secrétaire général du mouvement qui contrôle 60% du territoire. A la suite des négociations politiques ayant conduit les différents protagonistes à Marcoussis, en France, Guillaume Soro et son mouvement décident de faire partir de la nouvelle équipe gouvernementale mise en place. C'est un gouvernement dit de réconciliation nationale, dirigé par le Premier ministre Seydou Diarra. Il y occupe le porte-feuille de la Communication. Jusqu'en décembre 2005. Le 28 décembre 2005, il devient ministre d'Etat, ministre de la Reconstruction et de la Réinsertion, dans le nouveau gouvernement mis en place par Charles Konan Banny, qui a remplacé Seydou Diarra, à la Primature. Depuis le jeudi 29 mars 2007, il est nommé Premier ministre de Côte d'Ivoire, en remplacement de Charles Konan Banny. Le 6ème Premier ministre de l'histoire de la Côte d'Ivoire indépendante, le 4ème sous le régime de Laurent Gbagbo et le 3ème depuis le début de la crise ivoirienne. A ce titre, il aura la lourde tâche de conduire la Côte d'Ivoire à la paix, par la tenue des élections libres, démocratiques, transparentes et acceptables par tous. Par la réunification du pays, la fusion des deux armées et l'identification de tous les Ivoiriens. Espérons que Guillaume Kigbafory Soro, réussira, là où ses deux prédécesseurs, en l'occurrence Seydou Elimane Diarra et Charles Konan Banny ont lamentablement échoué. Parce la volonté manifeste de certaines personnes.



Charles Bamba à Bouaké

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