mardi 3 avril 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Depuis quelques mois, c'est la grande offensive des évêques africains, pour la bonne marche de la démocratie sur le continent. Aujourd'hui, les évêques africains ont des choses à dire : les conflits de confiance, la crise sociale, la crise morale. Pour la première fois, et de façon officielle, les évêques illustrent ce souffle nouveau de la responsabilité, et s'expriment sur tout ce qui touche l'Afrique. Mais, les prélats africains ne parlent pas à la place de la classe politique africaine seulement, les "serviteurs de Dieu" sont convaincus que l'Afrique est malade de ses dirigeants politiques, et experts en toutes consultations diplomatiques. C'est ainsi que l'archevêque de Bulawayo, au Zimbabwé "règle" ses comptes avec le président Robert Mugabé dont le pays connait une inflation économique de 1700%. C'est dire que l'économie zimbabwéenne qui a mal dans sa peau préoccupe l'archevêché zimbabwéenne. Au Congo Kinshasa, l'archevêché a joué un rôle important dans le processus démocratique de son pays. Parfois, elle est entrée dans une colère "noire" contre la presse internationale, qu'elle accusait de manipuler les informations sur la République démocratique du Congo. L'église de Kinshasa a aussi accusé l'opposition congolaise de porter une lourde responsabilité dans la guerre civile qui a secoué la République démocratique du Congo, en ayant des bases de rébellion au Rwanda, en Ouganda, au nom de la seule "liberté d'être président de la République démocratique du Congo Au Sénégal, l'épiscopat, à la veille des élections présidentielles du 25 février 2007, a adopté un "registre" plus diplomatique pour dire aux 15 candidats, que la violence politique n'est pas le "vrai message"pour convaincre les militants ou les électeurs. Le message du prélat dakarois a été bien perçu par toute la classe politique sénégalaise. Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng, Idrissa Seck, Landing Savané, personne n'a reproché au Prélat le ton trop politique, ou partisan. En Côte d'Ivoire, dans le cadre de la crise militaro-politique, l'épiscopat ivoirien a critiqué sans en avoir l'air, la prise d'armes pour accéder au pouvoir "les serviteurs" de Dieu, se sont également impliqués dans l'exercice de trouver une solution durable, au mal qui frappe les Ivoiriens depuis 5 ans. Aujourd'hui, le contexte difficile d'incompréhension, de méfiance, de destruction des biens, que traverse l'Afrique, Dieu nous révèle des "serviteurs" aux styles et aux conceptions très diverses, et qui n'ont plus peur de dialoguer avec les hommes politiques. Et même avec le diable De mémoire de journaliste, depuis une quarantaine d'années, les "serviteurs" de Dieu, ont pris rarement position dans les débats africains, particulièrement politiques Seulement, au cours de ces 20 dernières années, quelques "religieux" ont tenté de savourer le fauteuil présidentiel. Au souvenir, il faut citer le Béninois De Zouza, qui avait "présidé" la conférence nationale de son pays, pour une nouvelle démocratisation des institutions béninoises. Je me souviens aussi du sénégalais de la Casamance l'abbé Diamacoune, qui avec toute sa soutane, et sous les yeux de Dieu lui-même entrait en rébellion, contre le gouvernement légal de Dakar. Quel courage ! Aujourd'hui, le pape Benoît XVI ne peut soupçonner ses collaborateurs d'être frileux Comme quoi, être habillé en soutane n'est pas une fatalité pour être attrayant, au besoin de ses responsabilités, et de spiritualité./.

Par Ben Ismaël

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