mardi 3 avril 2007 par Le Patriote

Le Patriote : M. le maire, comment avez-vous réussi, en si peu de temps, à réaliser de nombreux projets dans votre commune pendant cette période difficile où, après 15 ans d'exercice, vos prédécesseurs n'ont fait que servir des promesses à leurs administrés ?
Zran-Bi Goï Ferdinand : Vous savez, j'ai souffert avant de devenir maire. J'avais une idée claire de ma mission. Je me suis dit qu'un maire enfermé dans son bureau ne pourra jamais réussir. Un maire doit avoir des relations. Et c'est ainsi que j'ai tissé très tôt les relations avec l'extérieur. Malheureusement, beaucoup ne m'ont pas répondu à l'exception du Pays Basque, un département du Royaume d'Espagne. Lorsqu'ils m'ont bien répondu, ils avaient des critères bien définis. Il faut être honnête, sérieux et travailleur. A partir du moment où j'ai réussi le premier projet d'éclairage public, dont je vous ai parlé lors de l'inauguration du Centre de santé de Gohizra, on m'a fait confiance. Comment j'ai fait pour réussir en si peu de temps beaucoup de réalisations ? Pour moi, la priorité était de montrer, aux habitants des villages, que l'avènement de la mairie est très important. Ce sont des personnes, des populations des villages qui ont voté. Et par le passé, elles ne recevaient rien en retour. Il n'y avait absolument rien pour elles. Lorsque j'arrivais dans cette mairie, les populations ne vivaient que de promesses. Rien n'avait été fait pour elles. Aujourd'hui, c'est moi qui ai fait entrer la mairie dans leurs maisons. Il y a des moments où il fallait réaliser de petits projets. J'ai des méthodes de travail qui consistent en la création, dans les villages, des ?'Comités Mutuels d'Actions (CMA)''. Ce sont ces comités qui se mettent en rapport avec les villages et qui essaient de voir les priorités. Si bien que j'avais des projets de forage de puits de huit millions de francs. Aussitôt que ces projets sont approuvés, par le Conseil municipal, je me mets au travail. J'avais des projets de lotissement de villages. Parce que, pour qu'un village puisse se développer, il faut commencer par le lotissement. Tantôt ce sont de petits projets, tantôt ce sont de grands projets que j'ai initiés et qui sont devenus réalité. Je suis sur le terrain. Ma présence physique a permis d'accélérer la réalisation de ces projets. Vous savez, les atouts pour le RDR, à Zuénoula, sans exagérer, c'est ma personne. Parce que j'ai une notoriété quand même qui n'est pas entachée. J'ai été élu sous la bannière d'un maire indépendant. Mais pour moi, je n'étais indépendant que de nom. Sinon, depuis très longtemps, le RDR était mon parti. C'était pour le besoin de la Fonction publique que j'ai fait des efforts, en sont temps, pour ne pas me déclarer officiellement RDR. Ce qui a failli me créer des problèmes c'est la guerre. En ce sens que, étant un responsable RDR, on m'accusait d'être rebelle. Les gens affirmaient de façon dilatoire que j'ai envoyé des rebelles ici à Zuénoula. Mais, je n'ai pas répondu à tout cela et je me suis mis au travail. Aujourd'hui, si vous interrogez les gens, ils vous diront ce que j'ai fait et que je continue de faire beaucoup pour ma commune. J'ai transformé les accusations en avantages. Je suis beaucoup sur le terrain. En son temps, j'ai dit que, si on devait me tuer, c'est devant ma population et non en dehors d'elle. Je suis toujours à leurs côtés, au parfum de leurs difficultés. Et ça, c'est très important.
LP : Comment avez-vous réussi à implanter le RDR ici pour que les militants arrivent encore à vous reconduire au poste de Secrétaire départemental ?
ZBGF : Vous savez, j'aime bien faire les choses. J'aime bien travailler. Officiellement au moment où j'entrais au RDR, en son temps, personne ne pouvait se déclarer à visage découvert militant de ce parti. J'ai tout bravé, et comme je vous l ?ai déjà dit, je suis sensible aux problèmes qui touchent des personnes comme moi. Les gens me disaient, on t'aime bien, tu travailles bien mais, c'est ton affaire de RDR là qui nous gène. Et je leur répondais, si vous devez m'aimer, alors prenez moi comme ça avec mon parti. C'est un parti qui sera au pouvoir bientôt, avec ADO. Il est grand temps de monter dans la locomotive du Dr Alassane Ouattara. Ce qui fait que j'ai implanté le RDR, c'est que je ne suis pas resté au bureau. Je partais toujours dans les villages. Je n'envoyais pas les gens pour aller faire des commissions. Moi-même, j'étais présent sur le terrain. Sans exagérer, mon chef de cabinet peut vous le témoigner puisqu'il tenait ma comptabilité. Ce n'est que justice, que je sois militant du RDR et aux côtés de Alassane Ouattara. LP : Peut-on savoir aujourd'hui combien de comités de base et de sections sont installés ?
ZBGF : Il y a effectivement 19 sections réparties en 7 sections au niveau de Gohitafla. Ces 7 sections comprennent trois (3) dans la commune et quatre (4) dans la sous-préfecture. Au niveau de Zuénoula, il y a douze sections (12) dont quatre (4) de la commune et huit (8) en sous-préfecture. Pour un total de 210 comités de base. Depuis que le président nous a reçus, après avoir été élu secrétaire départemental sortant, je me dis que, il faut que j'aille au-delà. Je vais éclater les sections. Parce que, ce qui compte, c'est la proximité. Si bien que les 4 sections de la ville de Zuénoula, je vais les faire éclater. Afin que chacun se sente à l'aise dans son village, et créer encore d'autres comités de base. Vous savez, un comité de base est composé de militants surs qui peuvent voter pour ADO. Donc, il faut en avoir beaucoup et fiables. C'est important et je vais m'y atteler. LP : Avec toutes les difficultés franchies, aujourd'hui, quelle lecture faites vous des activités politiques du RDR dans votre département ?
ZBGF : Le RDR a officiellement un siège où il est écrit en gros caractère Rassemblement Des Républicains. Ce qui ne pouvait se faire par le passé. C'est un acquis. Ce qui est une chance ici pour le RDR, sans me vanter, c'est aussi ma fonction de premier magistrat de la commune et en même temps responsable du parti. Personne ne peut bafouer mon parti ici. C'est un atout. Mon objectif aujourd'hui c'est de faire en sorte que mon parti soit au pouvoir. C'est aussi de faire militer beaucoup de Gouro afin qu'ils deviennent de vrais militants, efficaces en qui on peut faire confiance. Afin que le moment venu, ils votent massivement pour Alassane Ouattara. Alassane est la porte de sortie. Vous avez vu les élus du FPI qui vivent à Abidjan. Qui savait que ces personnes allaient être là aujourd'hui où elles sont ? C'est l'avènement de Laurent Gbagbo au pouvoir. Je demande à tous mes frères du RDR d'avoir en tête un seul nom pour le moment, Alassane Ouattara. L'homme qui va gagner les présidentielles prochaines. Le reste viendra tout seul. LP : Vous avez beaucoup investi pour le RDR. L'avez- vous fait avec l'apport de la direction du parti ?
ZBGF : C'est une question à laquelle je ne voudrais pas répondre. Je n'ai pas reçu l'appui de la direction du parti. Je suis un cadre du RDR qui apporte sa modeste contribution à l'implantation de mon parti dans le département de Zuénoula. Le moment viendra. Même si aujourd'hui j'ai des millions, je les investirai pour le RDR. En ma qualité de haut cadre du RDR, si réellement les moyens me le permettent, c'est moi qui devais prendre le relais de la direction du parti dans mon département. Je n'ai jamais solliciter la direction du parti pour une quelconque action. Bien au contraire c'est nous, les cadres du parti, qui devons aider le parti à se développer et à s'implanter solidement dans nos différentes régions. C'est pourquoi, dans ce cadre, j'ai apporté une modeste contribution à la Commission Technique Electorale (CTE) en offrant un ordinateur, en participant à l'achat des chaises pour le siège du parti. Mais, je considère cela comme quelque chose de normal. C'est le devoir du militant. On n'a même pas besoin d'en parler. LP : Votre ville est située dans "la zone tampon", ce qui a valu l'installation de nombreux éléments des forces impartiales, des Forces de défense et de sécurité. Quelles sont donc vos relations avec toutes ces forces?
ZBGF : J'ai souffert dès les premières heures de cette crise. On m'avait collé l'étiquette de rebelle, assassin, j'étais recherché. On a failli me tuer. Mais progressivement, j'ai transformé ces obstacles en avantage. J'ai tissé des relations collectives et individuelles avec toutes ces forces. Et au fur et à mesure, on a tous appris à nous connaître et les contacts ont été multipliés. Aujourd'hui, les Forces de défense et de sécurité, les forces impartiales me sollicitent de temps en temps pour parrainer leurs manifestations. A la toute dernière invitation de parrainage j'ai apporté ma petite contribution au devis qu'elles m'ont apporté à hauteur de 350.000F. C'est dire que le climat de tension qui nous divisait a positivement baissé. J'ai eu à réparer les sanitaires des foyers où certains corps habillés sont logés. C'est un avantage pour moi. Il n'y a pas de secret. Ma seule logique, c'est la fréquentation et éviter le déficit de communication. LP : La Côte d'Ivoire tend vers une décrispation définitive. Ce qui va permettre l'organisation des élections prochaines. Avez-vous l'intention de vous présenter, à nouveau, à la mairie ou à un autre poste électif du département ?
ZBGF : Ecoutez, je suis conséquent avec moi-même. Actuellement, c'est Alassane qui est dans ma tête. Et c'est sincère. Je précise que Alassane est la porte de sortie et d'entrée de toute la Côte d'Ivoire.
Par Jacquelin Mintoh (Correspondant-Envoyé spécial)

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