A peine vingt quatre heures ont séparé la célébration du Mawlid et celle des Rameaux. Dans la nuit du vendredi au samedi dernier en effet, les musulmans de Côte d'Ivoire, à l'instar de ceux du monde entier étaient dans la fête commémorant l'anniversaire de la naissance du Prophète Mouhamed, paix et bénédictions sur lui. Le dimanche, ce sont les chrétiens de Côte d'Ivoire qui en communion avec leurs coreligionnaires des quatre coins du globe se souvenaient de l'entrée triomphale de Jésus Christ à Jérusalem. Ces deux événements des deux confessions qui regroupent l'écrasante majorité des Ivoiriens sont arrivés moins de quarante huit heures après la confirmation du nouveau Premier ministre du pays par un décret du chef de l'Etat Laurent Gbagbo. Le décret rendant officielle l'accession de Soro Guillaume à la tête du gouvernement entérine une décision des pourparlers politiques inter-ivoiriens. L'acte marque également la naissance d'une nouvelle transition appelée à conduire le pays vers une sortie heureuse de crise. Mais l'histoire du Mawlid et des Rameaux sont là pour rappeler que le plus dur commence. Le prophète de l'islam, venu en miséricorde pour l'humanité, n'a pas connu un parcours linéaire et paisible. Des groupes d'intérêt puissants, hostiles à tout changement à l'ordre établi se sont ligués contre l'envoyé de Dieu. Ils se sont dressés devant ses actions. Par mille obstacles et artifices, ils ont essayé de le pousser à l'abandon. Tout y est passé. Tentatives de corruption, pressions psychologiques, attentats à la vie, boycott, exilavant Mouhamed, le Christ par les Rameaux a connu d'abord une entrée triomphale dans la ville de Jérusalem. Le peuple l'a acclamé et célébré. Sa royauté a été reconnue. Mais, cinq petits jours après, le fils de Dieu était renié et voué aux gémonies. L'espoir et l'euphorie ont fait place nette à la haine et la méchanceté. On atteindra le fond de l'abîme avec la mise à mort de celui qui est venu racheter le péché de l'humanité. Cependant, la mort n'a pas pu venir à bout de l'?uvre du Christ. Il ressuscitera pour entrer dans la gloire de son père. Cette résurrection indique, entre autres la force de l'espoir, le poids de l'espérance pour l'avènement d'un avenir meilleur. Le prophète de l'islam de son côté n'a pas cédé aux méchants. Il a résisté aux épreuves jusqu'à l'achèvement de sa mission. Il a légué aux hommes un chemin pour l'accomplissement terrestre et céleste. Rameaux et Mawlid rappellent aux Ivoiriens que rien ne sera facile. Il y aura de la douleur et de la sueur sur le chemin de la nouvelle transition. Il y aura un prix fort à payer pour sortir des abîmes actuels. La résurrection de la Côte d'Ivoire, objectif partagé par l'ensemble de ses habitants, passe par là.
D. Al Seni