mardi 3 avril 2007 par Nord-Sud

Mathias Doué est atteint par la limite d'âge. En décembre, il va à la retraite.

Le général de division Doué Yehamun Mathias est admis à faire valoir ses droits à la retraite. Son nom figure à la première place d'une liste de 164 soldats, officiers généraux et supérieurs y compris, atteints par la limite d'âge et qui seront mis à la retraite cette année. Né le 24 février 1946 à Treichville, le général Doué matricule 007640179, a eu 61 ans le 24 février 2007. Selon les textes qui régissent l'armée ivoirienne, un général trois étoiles comme lui, va à la retraite à cet âge. C'est à la fin de l'année 2007, en décembre, que la plupart des 164 militaires susceptibles de partir à retraite quitteront les rangs. Mais Doué a été mis à la retraite depuis le 19 février. Un officier des Fanci, qui a requis l'anonymat, a bien voulu nous expliquer que le départ de l'ancien chef d'état-major des armées ivoiriennes ne devrait pas être considéré comme une sanction ou la manifestation d'une chasse aux sorcières. Pour lui, cela entre dans l'ordre normal des choses. Pourtant, c'est un truisme de dire que les relations que le général Doué surnommé le Chinois depuis son passage en tant qu'attaché de défense à Pékin puis à Tokyo, entretient avec la hiérarchie des Fanci et le régime d'Abidjan sont exécrables. Débarqué le 13 novembre 2005 au lendemain de l'opération Dignité conduite par Mangou Philippe, Doué, par des stratégies dont lui seul a secret, a réussi à quitter la Côte d'Ivoire et à s'exiler dans un pays limitrophe, notamment le Ghana. Avant de s'envoler pour l'Occident. Depuis lors, il fait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par le commandant Ange Bernard Kessy, procureur militaire. Il s'est tu jusqu'au samedi 20 août 2004, où dans une célèbre interview à Radio France Internationale, il a promis de renverser Laurent Gbagbo. Il avait déclaré ceci : J'ai choisi de rompre le silence parce que j'estime que la situation (la crise) peut durer et que le départ du président Gbagbo est la condition unique au retour de la paix en Côte d'Ivoire.

Si la communauté internationale ne veut pas s'engager à le faire partir en douceur, moi je vais le faire par tous les moyens.
Bien entendu, cela ne se fera pas sans dégâts. Dans ce cas je ne suis pas comptable de la chasse aux sorcières qui suivra cette opération de force. () Soyez persuadés que la personnalité du président Gbagbo et tout le système qui l'entoure ne sont pas facteurs de paix et de réconciliation, et si la communauté internationale obtient son départ en douceur dans les tout prochains jours, nous ferons l'économie d'une guerre civile.
Depuis lors, il est traqué par toutes les agences de renseignements ivoiriens. Régulièrement certaines personnes se réclamant de lui, dont un certain colonel Zadi Philippe font publier par la presse ivoirienne, des mises en garde et des menaces adressées au régime d'Abidjan. Aujourd'hui, avec le colonel Yao Yao Jules Ahoussou, il fait partie des officiers en exil, les plus recherchés de Côte d'Ivoire. Lors du dialogue direct de Ouagadougou entre les Forces nouvelles et le clan présidentiel ivoirien, la question des militaires exilés a été rapidement traitée. Le chef de l'Etat a promis de prendre une nouvelle ordonnance qui amnistie tout le monde, les militaires qui ont rejoint l'ex-rébellion comme ceux qui ont choisi le chemin de l'exil.

Mathias Doué n'est cependant pas le seul général qui va à la retraite. Les généraux de brigade Diabakaté Soumaila et Lohoues Agnero Camille s'en vont également à la même période. Le premier cité, on le sait a occupé en 2000, sous la transition militaire, la fonction du chef d'état-major des Fanci. Aujourd'hui, il travaille au côté du général Gaston Ouassenan Koné, au sein du Pnddr. Le second est actuellement attaché militaire près l'ambassade de Côte d'Ivoire à Paris.

Traoré M. Ahmed

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