Dans la région de la Marahoué où sa caravane de la paix a fait escale, le chef des jeunes patriotes s'est dressé contre la discrimination identitaire en Côte d'Ivoire. Signe des temps.
A la septième étape de sa caravane pour la paix, le leader de la galaxie patriotique a dénoncé vendredi à Garango, un bourg peuplé en majorité d'immigrants burkinabés à Bouaflé, les difficultés que certains Ivoiriens rencontrent dans l'établissement de leurs pièces administratives.
Selon plusieurs sources proches des mouvements patriotiques à Bouaflé, la tenue du meeting de Blé Goudé Charles dans ce village n'est pas fortuite. Il représente plus de la moitié de l'électorat communal. Mais, ces populations, bien qu'ayant bénéficié d'une naturalisation collective il y a plus d'une décennie, continuent de faire les frais de la politique de catégorisation des Ivoiriens orchestrée par le régime frontiste. Vendredi, en présence des quelques trois cent d'entre eux, le général de la rue a reconnu que des Ivoiriens ont toujours du mal à se faire identifier." Le problème de papiers est réel dans le pays. Ce n'est pas normal que des Ivoiriens n'aient pas de papiers. Alors que sans papiers, c'est sûr que vous ne pouvez pas circuler librement, que vous ne pouvez ni investir ni épargner. En fait, le problème ne date pas d'aujourd'hui. Même si Alassane Ouattara arrive au pouvoir vous aurez toujours les mêmes problèmes ", a indiqué le président du Congrès panafricain des jeunes patriotes (COJEP). De toutes les doléances faites par les populations, la question identitaire figurait en bonne place. Leur porte-parole ne s'est pas fait prier pour décrier la situation. " Nous sommes tous naturalisés ici alors que nous éprouvons d'énormes difficultés à obtenir nos certificats de nationalité", souligne M. Zébré. A peine ce propos terminé qu'un sexagénaire assis juste derrière nous, fond en larmes. Il fait partie des naturalisés. Son fils n'a pu présenter l'an dernier un concours administratif faute d'attestation d'identité. Le certificat de nationalité qu'il nous présente est différent de ceux délivrés aux autres Ivoiriens. Il est plutôt imprimé sur une simple feuille de rame, et porte le sceau de l'autorité judiciaire de Bouaflé. "Nous sommes nombreux dans ce cas", nous confie-t-il, pendant que "le général" les invite à faire la paix et à s'approprier les récents accords de Ouagadougou."Je n'ai jamais rien eu contre le Burkina. C'est la politique qui nous avait divisés. Il est maintenant temps de faire la paix. Seydou Diarra et Bany ont échoué par ce qu'ils nous ont été imposés par la France. Soro lui peut réussir parce qu'il est issu d'un accord initié par les Ivoiriens eux-mêmes " a-t-il affirmé, avant de préciser qu'il n'est pas encore mur pour être ministre. "Tournez le dos à la facilité .Tout ce qui s'obtient facilement se perd facilement. Si Gbagbo a pu résister à toutes les tempêtes, c'est parce qu'il a obtenu difficilement son pouvoir " a fait remarquer Blé Goudé. Qui, avant son meeting, a rendu visite, en compagnie des cadres locaux du Fpi, au chef dudit village, El hadj Arouna Yoda , qui garde malheureusement le lit depuis quelques semaines .
Inza D. Kader
Correspondant Régional