mercredi 4 avril 2007 par Le Front

Le marché local est envahi de boissons alcoolisées de provenance douteuse. L'importation clandestine des boissons des pays limitrophes a pris une ampleur qui dépasse tout entendement. Est-ce la crise ?


Et ses effets collatéraux ? Toujours est-il que la pratique a fini par noyer les industries locales et tout le marché est inondé de boissons frelatées, de boissons alcoolisées de mauvaise qualité et surtout de contrefaçon. Les démarches des fabricants locaux n'ont pas fait bouger les choses positivement. A la veille des fêtes de Pâques, période de grande consommation, M. Galli Dominique, vice-président du l'union nationale des fabricants de boissons alcoolisées de Côte d'Ivoire (Unifbaci) a exprimé les préoccupations des industriels locaux. Il a donné l'alerte afin que tout consommateur veille à consommer, ce qui est meilleur pour sa santé et non pour sa poche. L'alcool frelaté s'il coûte moins cher, il conduit à la mort, témoin, le drame de 2001. Devant la prolifération des boissons alcoolisées douteuses, les fabricants locaux détenteurs d'agrément sont impuissants sans la puissance publique. Et pourtant, les détenteurs locaux d'agrément sont soumis aux impôts et autres taxes selon la loi des finances ivoiriennes.

Fraude à grande échelle

La contrefaçon n'a plus de limite. On y trouve la fabrication de boissons frelatées, de prête-nom ou d'agrément. Des pratiques qui ont fait le lit de la fraude destructrice des industries locales comme Sodialci. Une gangrène entretenue par les autorités qui semblent ne rien voir et sont mêmes inertes devant cette autre provocation. Les brigades de contrôles du ministère du commerce ont disparu. Des brigades pourtant nécessaires pour réduire le fléau qui est la fraude, l'imitation illicite. Actuellement, l'Unifbaci qui n'a pas les moyens de répression ne peut que constater la détérioration de son secteur. Malgré la volonté d'accompagner les petits producteurs dans le formel, la fraude à grande échelle s'installe et commande l'éveil des consciences. La contrefaçon a fait perdre toute identité des produits et boissons alcoolisés. Le consommateur n'arrive plus à se retrouver entre les vrais et faux tickets. Les étiquettes se ressemblent aux yeux du profane. M. Galli Dominique, vice-président de l'Unifbaci, interpelle la communauté nationale pour que quelque chose soit fait pour sauver la filière des boissons alcoolisées aux mains de fraudeurs.

Pertes fiscales

L'impact de cette fraude dans la vente des boissons alcoolisées est énorme. Il se chiffre en milliards de Fcfa. La fraude pénalise d'abord les producteurs locaux agréés qui utilisent des intrants qui coûtent cher. Ensuite, c'est une perte fiscale pour l'Etat dans le recouvrement des taxes. Les faussaires n'étant soumis à aucune imposition. Pour certains producteurs, il faut harmoniser les taxes avec les pays voisins pour décourager les importations frauduleuses. Aujourd'hui, des entreprises ont fermé, notamment à Bouaké. Les fabricants locaux ont perdu 65% du marché. Sodialci résiste encore malgré la crise. Le souhait des fabricants légaux agréés est de voir ramener la compétitivité des entreprises ivoiriennes, de consolider le formel et de réprimer la fraude. En attendant des actions vigoureuses, les producteurs attirent l'attention des décideurs et surtout des consommateurs à acheter les boissons alcoolisées au lieu indiqué dans le petit commerce et non dans la rue ou chez les marchands ambulants.



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