mercredi 4 avril 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Le nombre de malades du sida sous trithérapie a été multiplié par quatre entre 2003 et juin 2006 dans les pays en développement, passant de 400.000 à 1,6 million, mais les carences restent énormes et le coût des futurs traitements risque d'être prohibitif.

Moins du quart des 6,6 millions de porteurs du VIH/sida ayant un besoin urgent de trithérapie en bénéficiaient en juin dernier, selon l'Organisation mondiale de la santé (Oms) et l'Onusida.
En Afrique subsaharienne où vivent les deux tiers des quelques 40 millions de séropositifs ou malades du sida, l'accès aux trithérapies a été multiplié par dix entre 2003 et 2006, mais 70% des besoins ne sont pas satisfaits, selon le bilan fait l'été dernier par l'Oms. Les besoins sont particulièrement criants pour les enfants des pays pauvres ou en développement. Sur 800.000 personnes de moins de 15 ans nécessitant d'urgence un traitement antirétroviral, seuls 60.000 à 100.000 en bénéficiaient l'an dernier. Les médicaments génériques à bas prix ont facilité l'accès aux antirétroviraux (ARV) dans les pays en développement, mais les premiers malades traités commencent à avoir besoin de traitements de deuxième ligne, très chers. Traiter un seul patient avec des antirétroviraux de deuxième ligne coûte autant cher que traiter 30 patients en première ligne, explique Jean-François Delfraissy, directeur de l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS). D'après une étude portant sur 57.000 patients suivie par Médecins sans frontières (MSF), 352 étaient sous antirétroviraux de deuxième ligne fin 2006, après avoir développé des résistances aux premiers traitements. Une analyse sur un échantillon réduit a montré que 20% des malades doivent recevoir des ARV de deuxième ligne au bout de cinq ans de traitements, selon des résultats présentés lors de la 4e conférence francophone VIH/sida fin mars à Paris. Dès 2008, 20% des quelque 400.000 premiers malades des pays en développement sous trithérapie en 2003 pourraient avoir besoin de traitement de deuxième ligne, ce qui risque de faire exploser les coûts et entraîner un "retour en arrière", faute d'accès aux médicaments de deuxième ligne.
Source OMS

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