mercredi 4 avril 2007 par L'intelligent d'Abidjan

La formation du nouveau gouvernement déclenche les passions chez les Forces nouvelles. Réunis d'urgence dans la matinée de lundi 2 Avril dernier à Bouaké, les combattants des Forces armées des Forces nouvelles se sont vivement opposés à l'idée d'une nomination de ministres uniquement civils sortis des Forces nouvelles.

Les supputations sur le retard pris par la publication de la liste des membres du nouveau gouvernement, qui vont bon train, n'indiquent qu'un désaccord entre le camp présidentiel et les Forces nouvelles et ses alliés du G7 sur le nombre de portefeuilles à attribuer à chaque camp. Que nenni. Selon des sources généralement bien informées auprès des Forces nouvelles, outre cette question, vient en première ligne la revendication des soldats des Fafn, qui souhaitent ne plus être les laissés-pour-compte dans ''le partage du gâteau''. Ils ne veulent point se laisser mettre à l'écart au profit des seuls civils comme dans le gouvernement Banny 2.
Nos sources indiquent que comptant de nombreux militaires de carrière dans leur rang, avec des diplômes obtenus pour certains dans de grandes écoles militaires internationales, et d'autres avec des diplômes universitaires, il serait injuste que, pour des raisons qu'ils ignorent, le nouveau Premier ministre, de surcroît leader des Forces nouvelles, ''ne prenne que ses copains civils, notamment Alain Lobognon, Konaté Sidiki et bien d'autres pour les nommer ministres. C'est nous qui avons déclenché les hostilités, mettant notre vie et celle de nos familles en danger. Si on doit former un nouveau gouvernement, Soro doit tenir compte de nous''.
Pour eux, après l'épisode des Tuo Fozié, Koné Messamba, et autre Gueu Michel, sacrifiés après la Résolution 1633 du Conseil de Sécurité des Nations Unies en Octobre 2005, et au moment où pointe à l'horizon la sortie de crise, leur arrière devrait être assuré, tout comme celui des civils qui, ''de toute évidence, ne sont pas plus instruits que nous. Et qui n'ont pas plus de mérite que nous non plus'', disent-ils.
Si la question de l'entrée du ''commandant'' Wattao au Centre de Commandement Intégré, pour seconder André Gouri pressenti pour le diriger, n'est pas un problème pour les gradés, celle relative à leur sécurité les préoccupe au plus haut point. Ainsi, les mêmes sources indiquent que sur cette question, il n'est pas question pour les Forces nouvelles de céder, soit le portefeuille de la Sécurité, soit celui de la Défense, à occuper par un gradé des Fafn.
Attendons de voir.
Laurent Nahounou
laurentnah@yahoo.fr

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