Nommé par la communauté internationale le 4 décembre 2005, le Premier ministre de consensus, Charles Konan Banny, fait ses adieux à La maison blanche du Plateau . Aujourd'hui, selon des sources dignes de foi, le Chef du gouvernement tient son dernier conseil de gouvernement. Une occasion de dire au revoir à ses collaborateurs et surtout aux 36 membres de son gouvernement. L'après-midi, aura lieu, en effet, la passation des charges entre lui et le nouveau Premier ministre, Soro Kigbafori Guillaume, nommé le jeudi 29 mars 2007, à son tour, à l'issue de l'Accord de paix de Ouagadougou, par le Président de la République, Laurent Gbagbo.
Promesse donc tenue. Car Charles Konan Banny avait dit, et répété, qu'il ne sera jamais un obstacle à la paix . Et pour elle, pour lui qui s'était tant battu pour créer les conditions de cette paix à venir que tout le monde espère, rien ne vaut, de sa part, le renoncement à tout. Pour que revienne la paix dans son pays.
Il part en laissant de lui, la bonne image d'un homme qui avait choisi de rester à équidistance des chapelles politiques, refusant de tomber, même quand quelquefois tout devait l'y pousser, dans l'arène de ceux qui se battent pour le pouvoir. Il n'était pas un acteur du conflit. Il se voulait le facilitateur, avec chevillé au corps, ce qu'il a appelé le compromis dynamique .
A-t-il réussi, a-t-il échoué ? L'histoire est le seul juge. Il nous laisse le souvenir d'un homme fidèle à sa pensée, respectueux de ce que tout a une fin. Comme toute mission.
Michel Koffi