mercredi 4 avril 2007 par Notre Voie

Les instituteurs qui ont observé le mot d'ordre de grève illimitée du MIDD de Mesmin Komoé auront leurs salaires coupés à la fin du mois d'avril prochain. C'est la décision rendue publique hier par le ministre de l'Education nationale, M. Michel Amani N'guessan, au collège Offoumou Yapo, de Yopougon où il a présidé la cérémonie d'ouverture des journées de l'information et de l'orientation organisées par la direction régionale de l'Education nationale Abidjan 2 (Dren 2). Amani N'guessan, qui a cette fois-ci tapé du poing sur la table, parce que très remonté contre les instituteurs, a indiqué, sans fioritures, qu'il a opté pour la fermeté. Les salaires seront coupés au jour le jour, même si la grève reprend après les congés de Pâques. Il n'y aura pas d'année blanche. Les examens de fin d'année auront bel et bien lieu?, a-t-il lancé. Analysant le comportement des instituteurs, Amani N'guessan a relevé que ce n'est pas par vocation qu'ils sont instituteurs. C'est pourquoi ils ne sont pas heureux de l'être et se révoltent par des grèves sauvages. Comment des instituteurs peuvent-ils faire des grèves sauvages et se faire respecter par les élèves?, s'est-il écrié.
Concernant les indemnités de logement que réclament les instituteurs logés gratuitement dans les villages,
Le ministre de l'Education nationale trouve que cette revendication n'a pas de sens. Il a annoncé qu'il prendra dès aujourd'hui un arrêté d'application pour corriger le décret présidentiel relatif à ces indemnités. Pour lui, les instituteurs logés dans les villages auront désormais le choix, renoncer aux 30 mille FCFA et garder l'avantage du logement ou prendre les 30 mille FCFA et quitter leur logement. Sur l'objet de la cérémonie proprement dit, le ministre Amani a appelé les conseillers d'orientation à aider les élèves à s'orienter. L'orientation doit se faire tous les jours et non à la fin de l'année?, a-t-il déclaré. Pour refonder l'école, et éviter qu'elle perde davantage son importance sociale, Amani N'guessan pense que des vocations doivent être suscitées par le biais de la formation par compétence. Nous sommes dans la société des vocations. Notre école a-t-elle servi à déceler des compétences, des vocations ? Non. Notre école formait par objectif. On prédestinait l'enfant à quelque chose. L'école a perdu son importance sociale. C'est normal que les élèves s'en détournent. Si l'école ivoirienne est un bateau ivre, c'est parce que nous sommes passés de la société désintégratrice (société traditionnelle où les valeurs sont respectées) à la société intégratrice (la société moderne)", a-t-il conclu. La cérémonie a été parrainée par le directeur général des douanes, le colonel-major Gnamien Konan qui a offert un ordinateur à la Dren Abidjan 2.

Charles Bédé

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