mercredi 4 avril 2007 par Notre Voie

Lorsque notre équipe de reportage arrivait avant-hier à l'école BAD (Yopougon-Ananeraie) au premier jour du mouvement de grève lancé par le MIDD, les habits de M.A., un des directeurs de ce groupe scolaire primaire public, étaient en lambeaux. Parce que certains enseignants grévistes qui entendaient empêcher par tous les moyens les non-grévistes d'enseigner, étaient passés par-là. Contrairement à l'école BAD où la résistance a eu raison des assaillants (les enseignants et les élèves étant en classe, sur le qui-vive), dans les écoles de Sicogi 2, 4 et 7, maîtres et écoliers ont plié l'échine devant la violence des assaillants. Ces exemples sont légion. Les déstabilisateurs de l'enseignement primaire public emmenés par un certain Komoé Mesmin, qui font la grève pour des accessoires de salaires, avaient utilisé ces mêmes méthodes pour réussir à paralyser les cours trois mois durant au début de l'année scolaire en cours. Les appels de certaines organisations syndicales en direction de l'Etat pour rétablir la sécurité dans les écoles n'avaient pas été entendus. Ce qu'il y a lieu de corriger cette fois-ci. Plus grave, cette grève sauvage qui a frappé la frange la plus vulnérable de la société (les tout- petits) est restée impunie. Parce que de façon éhontée, des individus, qui n'ont pourtant pas travaillé, touchaient en toute quiétude leurs salaires. Quelle inconséquence pour ces gens qui se font appeler pompeusement syndicalistes ! Le salaire est la contrepartie du travail. La règle et le bon sens veulent que lorsqu'un syndicat appelle à une grève, il soit en mesure de payer ses adhérents. Et c'est ce que la CGT a fait en son temps en France. Une chose est sûre, l'Etat, qui est un tant soit peu affaibli par cinq années de crise, bénéficie de circonstances atténuantes quant à sa capacité à faire montre de rigueur et de fermeté dans la gestion des affaires. Et c'est cette faiblesse qu'exploitent, comme on pouvait s'y attendre, des individus mal intentionnés. La guerre tirant à sa fin, l'Etat évidemment devrait relever la tête pour mettre tous les hors-la-loi au pas. Cette logique suppose qu'il faut aller au-delà des mots et des intentions. Désormais, les jours de grève seront coupés du salaire?, déclarait il n'y a pas si longtemps le ministre de la Fonction publique et de l'Emploi, le professeur Hubert Oulaye. Les salaires des grévistes seront coupés?, a renchéri hier le ministre de l'Education nationale, M. Michel Amani N'Guessan. Les enseignants du secondaire public, eux, en savent déjà quelque chose.

Félix Teha Dessrait dessrait@yahoo.fr

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