mercredi 4 avril 2007 par Le Patriote

Le Patriote : Depuis quelques temps, vos militants sont courtisés par le n°2 du régime. Qu'est ce qui, selon vous, suscite cet intérêt du parti au pouvoir pour Anyama ?
Lanciné Camara : je vous dois le langage de vérité. Anyama était et demeure incontestablement le bastion du RDR. Ce qui a suscité l'intérêt subi de Mamadou Koulibaly pour Anyama, ce sont les turpitudes de certains militants du RDR de cette localité. Pour que Anyama devienne le bastion du RDR, il a fallu qu'un travail de fond ait sous-tendu cela. C'est ce travail que nous avons fait à l'époque. Mais, ce qui a suscité l'intérêt de Mamadou Koulibaly pour Anyama, c'est qu'il a cru, à travers une certaine presse, que le premier responsable que je suis ne pèse plus rien à Anyama. C'est pour cela que j'ai utilisé le terme turpitude?. Et tout cela est parti du Congrès des femmes du RDR. A la faveur de ce congrès, Anyama a bénéficié de 21 mandats pour le RFR. Pour ne pas déroger à la règle établie, nous devrions nous réunir pour délivrer les mandats aux ayants droit. Mais, j'ai été au regret de constater que certaines personnes ont attribué ces mandats à des femmes qui n'étaient même pas présidentes de section. Sur les 21 mandats, il n' y a que deux présidentes de sections qui en ont eu. J'ai alors convoqué une réunion pour en savoir davantage et c'est là qu'on m'a dit que cela a été fait parce que la date limite de dépôt des listes était arrivée. Je suis alors intervenu pour calmer le jeu. Les femmes se sont révoltées. J'ai alors saisi le sage El Hadj Bakary Koné pour qu'il les calme afin d'éviter les divisions. C'est ce qui a été fait. J'étais en voyage de santé, l'an dernier à Paris, lorsqu'un journal a écrit que je ne suis plus rien ici et que j'ai fui pour aller me réfugier à Paris. Dès mon retour, j'ai trouvé des militants déboussolés. Et de retour d'une mission de sensibilisation sur les audiences foraines à Gagnoa et à Issia, pour le compte du parti, j'ai décidé de rencontrer les militants d'Anyama pour poursuivre ce que je venais de faire à Gagnoa et Issia. C'est au cours de ces campagnes que j'ai rassuré les militants. Une autre fois, sans consulter les concernés, une structure dénommée Amicale des Secrétaires de sections et structures spécialisées a été créée et présidée par Lanciné Karamoko. Le désordre a commencé alors à s'installer. Mamadou Koulibaly qui ne pouvait pas pénétrer à Anyama, ayant vu cela s'est dit que Anyama n'est plus une citadelle imprenable. J'ai attiré l'attention de la direction du parti sur les incursions de Mamadou Koulibaly. Et un matin, nous avons vu sur les journaux que Mamadou Koulibaly est invité par les ressortissants du Nord résidant à Anyama. C'est ce qui a secoué la fibre sensible de la direction du parti. Et nous avons dès lors organisé un grand meeting à la gare routière. L.P. : Lors des élections de Secrétaire départemental, Lanciné Karamoko était votre adversaire L.C. : Effectivement. Pourtant, fidèle à mon principe de la transparence et de la concertation, j'ai informé toute mon équipe que j'étais candidat à cette élection. En ce moment là, aucun d'eux n'avait affiché son intention de se présenter. C'est dans Le Patriote que j'ai vu que Lanciné Karamoko était candidat. Mais, pour respecter la démocratie, je n'ai pas vu d'inconvénient à sa candidature. Nous sommes donc allés aux élections le 14 janvier où je l'ai battu à plate couture. J'ai eu 62 voix soit 92,54 % des suffrages exprimés. Mon suivant, Daba Daniel a eu 05 voix. Lanciné Karamoko n'a eu aucune voix. L.P. : C'est-à-dire qu'il n'a pas voté pour lui- même. L.C. : Mais oui ! Ils avaient fait un arrangement pour porter leurs voix sur Daba Daniel. Et le jour du vote ils ont envoyé des gens qui ne remplissaient pas les conditions pour être des électeurs. Et lorsque ceux-ci n'ont pas été autorisés à voter, Lanciné Karamoko s'est mis à injurier tout le monde. L.P. : Fondamentalement c'est donc suite à cette défaite qu'il a décidé de rejoindre Mamadou Koulibaly ?
L.C. : Naturellement. Parce qu'il était devenu persona non grata à Anyama. Car les militants ne comprenaient pas pourquoi il s'était présenté contre moi. Toutefois, après mon élection, j'ai convoqué une grande réunion à Anyama. Au cours de celle-ci, j'ai tendu la main à tout le monde. Soucieux de rassembler la famille des républicains. L.P. : Le RDR est-il toujours cette force politique qui contrôle Anyama ? Votre parti n'a-t-il pas été fragilisé par les incursions de Mamadou Koulibaly ?
L.C. : Ce que je peux vous dire, c'est que le RDR est resté intact à Anyama. Quelqu'un me disait d'ailleurs récemment que c'est le FPI qui est divisé en deux tendances. Le FPI 1 qui regroupe les premiers militants de ce parti et le FPI 2 où on trouve ces quelques militants assoiffés d'argent. Le RDR se porte à merveille ici à Anyama. Et je prends l'engagement d'organiser mon investiture au Complexe sportif. Ce sera l'occasion, pour tout le monde, de venir constater la vitalité du RDR ici à Anyama. Je mets au défi Lanciné Karamoko de me présenter un seul de nos militants qu'il a pu entraîner avec lui. Lui et Mamadou Koulibaly font de l'intoxication. Ils n'ont emmené personne. Je voudrais demander, aux militants RDR d'Anyama, de rester rassemblés, de faire table rase du passé, d'être prudents, patients et de tendre la main à tout le monde. Si nous voulons que Alassane Ouattara soit président. C'est dans ce sens que nous devons travailler.

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