mercredi 4 avril 2007 par Nord-Sud

Visiblement rassurés par le dialogue direct, les ressortissants du Centre affluent en grand nombre vers leurs villages pour célébrer la Pâques ou le Paquinou en pays Baoulé.

La fête des Rameaux célébrée dimanche dans toutes les églises catholiques précède celle de Pâques à intervalle d'une semaine. Dans le centre de la Côte d'Ivoire, la fête de Pâques est devenue une fête populaire, une occasion de grandes retrouvailles entre les membres d'une même communauté. Elle porte ainsi la dénomination de Paquinou chez le peuple Baoulé. Ainsi depuis le week-end dernier, les filles et fils originaires de Bouaké rallient leur capitale pour célébrer Paquinou. Même si l'ambiance n'est pas semblable à la période d'avant 2002, il y a une nette évolution contrairement aux deux années précédentes. Les transporteurs sont les premiers à l'attester. Avant la période de la fête, on faisait deux ou trois voyages par jour, actuellement le chiffre a doublé , révèle sous anonymat l'un des responsables d'une importante société de transport de la place. Motif invoqué : Nous sommes dans une zone sensible, il faut éviter d'attirer l'attention des autres sur vous en parlant d'argent. Dans les différentes gares qui pullulent désormais dans la capitale des ex-rebelles, les cars déversent sur la ville des centaines de personnes venues célébrer la fête chrétienne au village. A la gare UTB, tout comme dans les petites gares, on assiste à l'arrivée massive des paquistanais . Ce mot désigne les personnes venues célébrer la fête de Pâques au village. A leur descente du véhicule, ils sont tout de suite identifiables. Ils marchent en groupes, les mains chargées de vivres (banane plantain, riz, maïs, ananas, igname, manioc etc...) et de volailles.

A la gare de Tchèlèkro, ce lundi, deux véhicules de transport en commun, communément appelés gbaka viennent d'arriver de la gare centrale de Bouaké. En partance pour Languibonou, Béoumi ou Sakassou et autres villages jouxtant ces grands axes. Des passagers de sexes différents et de tous les âges descendent. Ils sont aussitôt accostés par des jeunes gens qui souhaitent les aider à trouver un véhicule qui les conduira à leur destination finale moyennant quelques piécettes. L'affluence est semblable à celle que l'on a constatée la semaine d'avant à l'occasion du Mawlid (anniversaire du prophète Mohamed) célébré vendredi par les musulmans. Les transporteurs ne sont pas les seuls à en profiter. C'est également une période faste pour les commerçants. Les paquistanais venant surtout des villes de l'intérieur comme Bouaflé, Daloa, Gagnoa, Issia, San-pedro, Sinfra, Oumé etc font des achats de tous genres avant de regagner leurs villages. Les fêtards arrivent aussi du Nord, notamment des plantations sucrières de Ferké. La colonie des cadres et autres citadins d'Abidjan, Yamoussokro, Bassam etc rejoindront le village vendredi et samedi dans leurs véhicules personnels. Les retardataires qui n'ont pas de véhicules personnels risquent d'être confrontés au renchérissement des prix : Nous procéderons à une augmentation des tarifs à partir de la nuit du jeudi jusqu'au samedi , confie Nanan kouadio chef de la gare routière de Tchèlèkro contiguë au carrefour Bouaké-Sakassou. Cette gare née du fait de la guerre connaît une ambiance particulière en raison de l'imminence de la fête de Pâques. Les taxis-brousse s'y bousculent depuis le début de la semaine pour transporter les clients qui affluent. Dans cette ambiance, on assiste à des scènes de vols, d'agressions et à des accidents de la circulation. Pour y remédier les Forces nouvelles procèdent en ce moment à une réglementation de la circulation.

Allah Kouamé
Correspondant Régional

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