Le suspense est presque arrivé à son terme. Le format du gouvernement généré par l'accord politique de Ouagadougou est définitivement arrêté. Après d'âpres négociation et des pressions multiformes, les parties au dialogue direct ont réussi à s'entendre sur une mouture qui a été présentée hier au facilitateur burkinabé Blaise Compaoré. Il s'agit, selon nos sources, d'une équipe de 37 membres, y compris le Premier ministre lui-même. Les partis politiques membres du RHDP sont sûrs de conserver le même nombre de postes. C'est une requête personnelle du Premier ministre, qui n'a pas souhaité que la classe politique soit minorée dans la répartition des portefeuilles ministériels. Mieux, nos sources certifient que les partis politiques conserveront les ministères qu'ils détenaient au sein du gouvernement Banny-1. Cependant, des modifications notables apparaîtront dans les postes affectés au Premier ministre. Celui-ci ne comptera plus dans son escarcelle les portefeuilles stratégiques de la Défense, de la Sécurité et de l'Economie et des Finances. La Défense et la Sécurité ont été attribuées à Laurent Gbagbo. Quant à celui de l'Economie et des Finances, il sera dirigé par une personnalité choisie de manière consensuelle entre le chef de l'Etat et le Premier ministre. Guillaume Soro, rapporte-t-on, conservera l'Administration du territoire, la Justice, la Communication. Le PDCI aura les Affaires étrangères, le RDR l'Agriculture etc.
Des sources proches des Forces nouvelles affirment que le nouveau Premier ministre a demandé que les partis politiques mettent à sa disposition des cadres neufs, pour renouveler le personnel ministériel. La plupart y ont souscrit, à l'exception, dit-on du PDCI-RDA qui n'a pas souhaité procéder à des bouleversements en cette période de pré-campagne. Le président Bédié souhaite donc la reconduction pure et simple de ses ministres, du moins ceux qui verront leurs ministères conservés. Si ces informations se confirment, on sera bien loin du gouvernement resserré, rajeuni et rafraîchi que beaucoup d'Ivoiriens espéraient.
Touré Moussa