mercredi 4 avril 2007 par Le Matin d'Abidjan

Quatre jours durant, la Côte d'Ivoire de l'est à l'ouest et du nord au sud a vibré au rythme de la diversité culturelle. Ce fut la grand'- messe du Nzassa festival. A l'apothéose hier la fête fut encore plus que grandiose. Souvenir, souvenir ! L'émotion était à son comble hier, à Treichville. C'était à la faveur de la clôture de la première édition du festival des arts et de la culture: le Nzassa Festival. En effet, c'est une Côte d'Ivoire réconciliée avec elle-même à travers toute sa culture et ses arts qui était à l'honneur. Devant le président de la République, Laurent Gbagbo, les 19 régions qui englobent les 58 départements et les 198 communes et districts du pays ont fait un magnifique défilé de chars. Cette procession riche en couleurs, en sons et en rythmes, a pris l'allure d'un carnaval qui n'a rien à envier à celui de Rio au Brésil. Des majorettes, des motos arborant les drapeaux de nombre de pays, des troupes de danses, une fanfare, des danses traditionnelles en provenance des quatre coins du pays ont donné belle allure à la fête. Le défilé des chars était encore plus splendide. Sur les chars, comme c'était le cas au bon vieux temps des indépendances tournantes, on pouvait voir le riche patrimoine culturel, de toutes les régions. La cérémonie était assurément pleine de symboles. D'abord celui d'une Côte d'Ivoire forte de sa grande richesse culturelle et artistique. Ensuite celui d'une terre d'Eburnie en train de retrouver son unité d'antan. Une unité favorisée par l'actualité de l'heure : le dialogue direct. D'ailleurs, selon le ministre Mel, c'est cela l'objectif majeur que vise cette rencontre. Et d'affirmer à ce propos : " monsieur le président, nous avons cherché un écho au dialogue direct que vous avez initié. Le Nzassa est un véritable dialogue direct des cultures que nous avons initié pour favoriser la réconciliation à notre manière. On le voit, les différents tissus brisés sont en train de se recoller petit à petit ", a-t-il fait savoir en substance. Pour le président Gbagbo, le choix de la commune de Treichville pour être le c?ur de cette fête culturelle se justifie à plus d'un titre. " Vous avez bien fait de choisir Treichville. La jeune génération ne connaît pas cette commune ", a-t-il fait remarquer. Pour lui la commune du maire Amichia est un véritable creuset de l'histoire de la Côte d'Ivoire. " Le syndicat agricole a été créé à Treichville. Le premier député que le pays a choisi, c'est encore ici. " Le président Gbagbo s'est en outre offusqué de ce que certains hauts lieux qui ont marqué l'histoire de la Côte d'Ivoire soient aujourd'hui transformés en de vulgaires " magasins où on vent du charbon ". Par conséquent, il demande au maire de Treichville, aux différents ministres de la culture et du tourisme de travailler en synergie pour les ériger en monuments : " aujourd'hui, on regarde Treichville en passanton doit la préserver pour que tout le monde se souvienne cette commune était le bastion de la résistance. Il faut que nous mettions en valeur nos monuments historiques pour savoir d'où on vient et où on va ", a relevé le président. Avant de déclarer la formule consacrée pour clôturer la première édition de ce festival, Laurent Gbagbo a recommandé que le Nzassa Festival soit pérennisé par la mairie de Treichville. M. Angaman Calixte, le commissaire général, avait auparavant demandé que le Nzassa soit " érigé en un événement culturel institutionnalisé et budgétisé annuellement au titre du budget de l'Etat. " Depuis le 31 mars dernier, ce festival des arts pluriels a ouvert ses portes. Des disciplines comme les arts plastiques, les arts de la scène, la musique étaient à l'honneur. Divers spectacles ont eu lieu dans la majorité des quartiers d'Abidjan. Des pays frères de la Côte d'Ivoire ont pris part à cette fête.

Marcel Appena

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