mercredi 4 avril 2007 par Le Matin d'Abidjan

La rébellion administrative a encore de beaux jours. En ce moment, des membres influents de la MUGEFCI sont en mission pour le compte de leur chapelle politique. C'est du moins le constat que fait le directeur général par intérim. Le directeur par intérim de la MUGEFCI dénonce une cabale. Hier, au détour d'une conférence de presse tenue aux II Plateaux, Goze Tapé Achille a tenu à mettre à nu les manigances de certains membres du conseil d'administration de la mutuelle des fonctionnaires. Il est fortement combattu, assure-t-il, pour ses opinions politiques. De fait, coopté le 8 février pour diriger la structure d'assurance, il est resté à la barre deux mois durant. Et sa volonté de poursuivre sa mission lui vaut des coups. De fait, comme bien d'autres cadres, Goze a postulé à l'appel à candidatures lancé par le conseil d'administration, pour pourvoir définitivement ce poste. Et, alors que le cabinet a finalement produit ses résultats qui le placent en première ligne parmi les autres candidats, regrette-t-il, des machinations à fort relents politiques sont mises en ?uvre. Il est récusé par une partie du conseil. Une machine politico-financière se met en branle, en vue de le broyer, assure-t-il. " Des membres du conseil d'administration issus du RDR ont décidé de me combattre ", relate Goze, qui ajoute que d'autres personnes ayant voix délibératives ont été intoxiquées. Selon le conférencier entouré de son staff, ses accointances avec Adiko Niamkey, PCA de la mutuelle, ont servi de prétexte à ces militants du RDR pour lui coller l'étiquette de militant du PDCI. Ainsi, des membres du conseil d'administration dont Pr Gnamien Messou ont pris leurs distances avec l'intérimaire. Et tout va vite. Selon Goze Achille, qui se présente volontiers comme militant du parti au pouvoir, son intérim a été stoppé net, après rejet des conclusions du cabinet DRH conseil. Puis trois jours avant sa mission qui prend officiellement fin ce mercredi 4 avril, un autre intérimaire est nommé. Juste pour trois jours. Et c'est Traoré Doya Mamadou, membre du conseil d'administration qui est parachuté à la direction de la MUGEFCI, pour 72 heures. " On ne m'a jamais demandé mon bilan des deux mois de gestion. C'est un cas d'injustice que je dénonce ", s'insurge Goze, qui croit savoir que les manigances tirent leurs sources d' une guerre de positionnement. Ouattara Bakary et Traoré Doya, assure-t-il sont ceux commis par leur parti politique pour avoir sa peau. Le conseil d'administration de 25 membres étant à dominance RDR, il est donc loisible, à l'en croire de procéder à de tels actes. Jeannne Peuhmond, le ministre de tutelle n'est pas épargnée par les accusations. " Les manigances, à la limite, viennent du ministère où des gens veulent placer leurs poulains ", explique, amer, Tapé Achille. Il est d'autant convaincu de la cabale politique que son bilan n'est pas remis en cause. Qui plus est, dimanche 1er avril dernier, six membres du conseil d'administration, dont Traoré Doya, Mme Vléi, Kacou Théodore et Koffi Mathieu, l'ont convié au domicile du PCA Adiko Niamkey. A Bietry, lieu de la rencontre, Goze s'est vu proposer un marché. " En présence du PCA, ils m'ont proposé une sortie honorable, c'est-à-dire le coût de mon départ à l'amiable, puisque selon eux, le départ honorable de mon prédécesseur a coûté 80 millions ", révèle le DG intérimaire, qui affirme avoir opposé un niet à cette démarche. S'en sont suivi, dit-il, des menaces à son encontre. En clair, la gestion de Goze qui, a permis, selon lui de recouvrer près d'un milliard de francs Cfa dans un laps de temps assez court, est inattaquable. Avec ces coups bas d'origine politique, le plus jeune membre du conseil de direction jusqu'à sa nomination, estime donc que " la promotion par la compétence est dévoyée." D'autres personnes sont tapies dans l'ombre, conclut-il, visiblement en mission pour le RDR, qui poursuit ainsi la rébellion administrative.

Guillaume N'Guettia

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