jeudi 5 avril 2007 par Le Front

La restauration dans certains lieux publics tels que les maquis, les hôtels, les restaurants, etc. peut déboucher sur certaines maladies. Eu égard au manque criant d'hygiène.



Pour se nourrir, les Abidjanais se dirigent de plus en plus vers des restaurants, maquis, hôtels, mais aussi des kiosques à café, ?'allocodromes'', ?'garbadromes, et pâtisseries, etc
Plusieurs raisons expliquent cela. Généralement, il s'agit de personnes qui travaillent loin de leur domicile. Elles n'ont donc pas le temps de prendre le petit déjeuner à la maison au risque d'être en retard. A midi, ces personnes choisissent de manger dans un restaurant tout près de leur lieu de service et consacrent le reste du temps à un somme. En attendant la reprise du service.
On peut aussi noter le cas des foyers où le père et la mère travaillent, les enfants vont à l'école. Et ces foyers n'ont pas les moyens financiers nécessaires pour louer les services d'une fille ou une femme de ménage.
Dans ce cas de figure, le matin, tous les membres de la famille sont partis. C'est seulement le soir qu'ils se retrouvent et c'est en ce moment-là que la mère confectionne un repas. Sinon tout le jour, ils se restaurent dehors.
Par ailleurs, il y a les ménages aux revenus modestes qui remettent 100 Fcfa ou 150 Fcfa contraignant ainsi leur progéniture à consommer des repas faits dehors. Très généralement ces enfants se dirigent vers le garba ou l'attiéké (semoule de manioc) dont la qualité laisse à désirer, en leur remettant 100 Fcfa ou 150 Fcfa.
Les gens qui effectuent des voyages côtoient aussi certains de ces lieux de restauration au cours de leur déplacement. Cela pour dire que cette situation ne concerne pas seulement Abidjan, mais aussi le reste du pays. Seulement, c'est qu'à Abidjan, la situation a pris de grandes dimensions à cause de l'ampleur du phénomène dans cette ville. La consommation de nourriture en ces différents lieux ne constituerait pas de risques de maladies, si les conditions hygiéniques étaient respectées. Malheureusement très souvent, ce n'est pas le cas, hormis les grands restaurants, les grands hôtels, etc, les tenanciers des restaurants de fortune, de maquis, de ?'garbadrome'',. foulent aux pieds les règles minimums d'hygiène. Le cas des garbadromes est tout simplement épatant. D'abord, l'environnement où se fait le garba est souvent sale. A part, cet aspect, on constate que les eaux qui servent à laver et à rincer les assiettes sont troubles. Celui qui est chargé de cette tâche plonge les assiettes rapidement sans prendre soin de les laver correctement. Ce qui fait qu'on sent toujours la présence de l'huile dans les assiettes. Ne parlons pas des tables sur lesquelles sont posées les bassines servant à laver et à rincer les assiettes. Elles sont sales crasseuses de même que les habits du plongeur. Les tables servant à manger sont presque dans le même état que celles décrites précédemment. Les rares coups de balai passés où les clients mangent, ne font qu'en rajouter à un environnement déjà dégoûtant. Certains insectes ou autres vermines, fourmis, etc y élisent domicile en toute tranquillité. Sans parler des mouches, notamment les grosses velues et vertes qui donnent envie de vomir. Par ailleurs, il y aussi le vendeur lui-même, qui manipule l'attiéké et les billets de banque ou les pièces d'argent. Or l'argent peut passer d'un homme malade à une personne bien portante... Mais en plus, tous les microbes qui sont sur les billets ou les pièces d'argent se retrouvent dans le garba. Devant cette situation, on a coutume d'entendre des gens dire ?'ça ne tue pas Africain'' alors qu'en réalité ces propos sont vides de sens, car la maladie finit par arriver un jour ou l'autre. Non seulement, le vendeur manipule argent et nourriture, mais en plus, à cause de la chaleur qui se dégage, il transpire. Et les gouttes de sueur se retrouvent aussi dans les repas. Sans oublier que l'huile servant à frire le poisson, prend à un moment donné la couleur d'une huile provenant du moteur d'un véhicule. C'est hélas le triste décor que les restaurants et les garbadromes présentent quotidiennement. Cette description n'est pas trop différente de celle des restaurants de fortune, maquis et autres. Même si les ?'garbadromes'' offrent la pire des images. Dans les autres endroits cités, notamment les restaurants les cuillères, les fourchettes, les verres, les couteaux et même les assiettes ne font pas l'objet d'une attention particulière. Alors que, par eux, peuvent se transmettre de maladies. Il faut indiquer toujours à propos des restaurants de fortune, que les vendeuses ont l'habitude de servir à leurs clients des repas qui ont fait deux ou trois jours sous leurs mains.
N'ayant pas pu écouler toutes leurs victuailles, elles préfèrent plutôt les réchauffer et les revendre au lieu de les jeter. Or, généralement, ces aliments non vendus ne sont pas conservés dans des réfrigérateurs, d'où la présence de nombreux microbes qui créent une sorte de mousse au-dessus des sauces et de couleur blanchâtre sur les poissons frits.

La fièvre typhoïde, la tuberculose, les intoxications alimentaires, menacent

Le manque d'hygiène de ces lieux de restauration entraîne inévitablement certaines maladies infectieuses. Notamment, la fièvre typhoïde, la tuberculose, les infections et toxi-infections d'origine alimentaire plus connues sous le nom d'intoxications alimentaires qui peuvent s'avérer mortelles si elles ne sont pas correctement traitées à temps. La fièvre typhoïde se transmet directement par voie manu-porté et indirectement par contagion des eaux et aliments souillés. Ceci signifie que, lorsqu'un malade va aux toilettes et qu'une partie des selles restent sur sa main et que par inattention il touche un aliment, un verre, une cuillère, ou un objet quelconque, tous ceux qui toucheront ces objets peuvent être contaminés. On comprend donc qu'il y a de quoi s'inquiéter quand on va manger dans un restaurant ou dans un maquis. Concernant les intoxications alimentaires, il faut indiquer que la plupart d'entre elles sont soit d'origine bactérienne, virale soit parasitaire. D'autres résultent de la contamination par des toxines ou des substances chimiques présentes sur un support inanimé comme la nourriture ou l'eau. Au nombre des aliments qui peuvent causer des intoxications alimentaires, on peut mentionner les crustacés, les coquillages, le lait, les produits laitiers Il faut souligner qu'un aliment peut être contaminé à la source ou lors de sa conservation ou de manipulations, par contact avec d'autres aliments ou par l'environnement. M.D. Jean Baptiste couturier à Treichville soutient avoir été sujet à une intoxication. Invité dans un restaurant à manger une langouste, après le repas, chez moi j'ai d'abord senti des douleurs abdominales. J'ai pris des médicaments, mais rien à faire. Par la suite, j'ai commencé à vomir. Conduit à l'hôpital de toute urgence, le médecin après consultations a affirmé que j'ai eu une intoxication alimentaire. Depuis ce temps-là je me méfie des restaurants même ceux qui ont une certaine notoriété. Dans le même ordre d'idée, un médecin travaillant au centre hospitalier et universitaire (Chu) de Treichville raconte qu'il a reçu un jour un malade qui a eu une intoxication alimentaire dans une grande pâtisserie de la place. Pour ce médecin, cette pâtisserie ne pouvait pas vendre des aliments avariés. Après analyses et recoupements des informations, il a fini par admettre que c'est sûrement l'un des employés qui, par manque d'hygiène, a causé cette intoxication. Si l'on s'en tient à cette analyse et à ce qui précède, on peut affirmer sans risque de se tromper que même ceux qui se restaurent dans les restaurants de renom ne sont pas à l'abri d'éventuelles intoxications alimentaires. La tuberculose est quant à elle provoquée par un micro-bactérium, le bacille de Koch (BK). Elle se transmet soit par voie aérienne lors des toux à partir des gouttelettes, soit par voie digestive à travers l'alimentation. Si la tenancière du maquis est tuberculeuse sans le savoir, elle peut transmettre la maladie. Au moment de la préparation ou de servir elle peut tousser et propager ainsi le mal aux clients. C'est aussi le cas pour le tuberculeux qui mange dans des assiettes utilise cuillères et verres au d'un restaurant. Concernant ces maladies, il faut aussi citer le cholera. Il est dû au vibrio cholérae. Le germe est présent en quantité très importante dans les selles des sujets malades mais peut également faire l'objet d'un partage chronique chez un sujet sain. Le cholera est très contagieux, la contamination interhumaine se fait par contact direct ou par l'intermédiaire d'aliments ou d'eau souillés. Quelques heures après la contagion, le malade a brutalement des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales et une diarrhée très rapidement aqueuse, afécole, incolore, d'odeur fade contenant quelques grumeaux blanchâtres d'aspect classiquement comme de ?'l'eau de riz. A Abidjan, on enregistre souvent des épidémies de choléra. Au cours de ces périodes, on recommande à la population d'éviter de consommer des boissons qui ont été mises en sachets par des hommes. Car, ils peuvent s'avérer être des sources de contagion. (eau IFCA, du jus de bissap, gnamankou) . Aussi conseille-t-on à la population de toujours réchauffer avant consommation des repas achetés dehors.



Aristide Junior

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