jeudi 5 avril 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Au début de son mandat présidentiel, Denis Sassou Nguesso avait déclaré qu'il respecterait la constitution congolaise, et s'occuperait davantage des "manquements" que Pascal Lissouba, son prédécesseur avait commis dans ses traitements des dossiers "brûlants" intérieur du Congo-Brazzaville or, depuis l'installation de Dénis Sassou Nguesso au palais présidentiel de Brazzaville, c'est l'inverse qui est arrivé. Denis Sassou Nguesso est devenu plus complexe que Pascal Lissouba : la politique économique morose, a donné à Denis Sassou Nguesso, les mains libres pour s'enrichir Le chef de l'Etat congolais vient d'être "nominé" parmi les hommes d'Etat africain, le plus corrompu avec une fortune s'élevant à plusieurs millions d'Euros. Mais, le président Denis Sassou Nguesso n'a pas tort. Le pétrole représente 90% des ressources d'exportation du Congo-Brazzaville, mais malheureusement exploitées abusivement par Denis Sassou Nguesso lui-même et ses partenaires français des productions d'hydrocarbure. Aujourd'hui, le Congo-Brazzaville se hisse au 4e rang des producteurs africains du pétrole Dans cette discutable cohérence, le président Denis Sassou Nguesso est au paradis, reste que les sociétés d'hydrocarbures françaises se taillent la "part du lion", dans l'exploitation pétrolière congolaise. Mais, dans ce domaine, qu'avait reproché Denis Sassou Nguesso à Pascal Lissouba ? Aujourd'hui, Denis Sassou Nguesso a les plus grandes difficultés à répondre à cette question. Parce que tout simplement, Denis Sassou Nguesso a plongé le Congo-Brazzaville dans un véritable gouffre économique. En même temps, il est aussi difficile de faire le bilan de la politique étrangère de Denis Sassou Nguesso, qui se fonde davantage sur le "tâtonnement" diplomatique. A la tête de l'Union africaine, l'organisation panafricaine n'a pas connu de véritables stratégies de règlement des conflits en Afrique. Denis Sassou Nguesso n'a pu ouvrir convenablement le dossier du Darfour soudanais. "Facilitateur" dans la crise ivoirienne. Le président congolais, avait transformé ce conflit militaro-politique, en une "foire de vocabulaire" véritable. "La concomitance" a été un grand spectacle pour les Ivoiriens, grands humoristes de l'Afrique de l'Ouest. Au bilan Denis Sassou Nguesso n'a rien fait. Le président Congolais s'est rendu plus "hasardeux" en raison de la position radicale des "animateurs" du conflit ivoirien. Tout cela a débouché sur un dramatique échec En attendant les prochaines élections présidentielles, Denis Sassou Nguesso empêche ses adversaires politiques congolais à émerger, et personne ne peut contester cette difficulté à Brazzaville Aujourd'hui, l'opposition congolaise est incapable à remettre en cause, le "tripatouillage" de la constitution congolaise par Denis Sassou Nguesso. En clair, le président congolais fait tout pour se maintenir au pouvoir, devant l'Union africaine, la communauté économique de l'Afrique centrale complaisantes./.

L'opposition... Eviter le syndrome sénégalais
L'opposition congolaise demande la création d'une commission électorale indépendance. Et pourtant, elle existe bel et bien dans la constitution du pays. Ce n'est pas tout : l'opposition congolaise sait ce qu'elle veut. Elle se réfère à la rencontre du Mali, où une déclaration commune avait été signée à Bamako, le 3 novembre 2000, par tous les Etats ayant la langue française en partage en Afrique centrale. Dans les accords de Bamako que nous avons lus, et réélus, il est dit clairement que le Congo-Brazzaville doit respecter tous les chapitres de sa constitution. Denis Sassou Nguesso était d'accord. Dans la constitution congolaise, il est clairement dit, que la commission électorale indépendante sera chargée de toutes les opérations, notamment le découpage électoral, le recensement, l'établissement des cartes d'électeurs Mais aujourd'hui à Brazzaville, le président de la République congolaise, ne veut pas entendre parler de la Commission électorale indépendante. Denis Sassou Nguesso, veut, comme partout en Afrique, s'appuyer sur l'administration territoriale congolaise ; et le ministère de l'Intérieur, que le président de la République manipule facilement. Mais, des voix s'élèvent déjà pour rappeler Denis Sassou Nguesso à l'ordre surtout constitutionnel. Maître Hervé Ambroise Malongo, président de la Convention des républicains congolais n'a pas peur de l'appui logistique du camp présidentiel. Seulement , "l'opposant" congolais souhaite que toutes les sensibilités politiques, sociales, toutes les confessions religieuses, la société civile, participent à l'élaboration d'un paysage politique sain. Aussi, l'opposition congolaise, veut éviter le "syndrome sénégalais", où les opérations électorales ont été faites, par le ministère de l'Intérieur sénégalais. Mais pourquoi Denis Sassou Nguesso ne veut-il pas de commission électorale indépendante ? A-t-il peur de la transparence ? Pour nous le président congolais doit respecter ses propres lois fondamentales. Pour l'histoire, Sassou Nguesso, avait demandé et exigé de Pascal Lissouba, un mémorandum pour les élections présidentielles à l'époque, de respecter la constitution, pour épargner au Congo des dérapages mortels. Aujourd'hui, l'on se demande pourquoi Denis Sassou Nguesso ne veut pas, à son tour "signer" les mêmes accords, et respecter sa propre constitution. Dans cet imbroglio congolais, l'Union africaine et Alpha Konaré se taisent. La communauté économique des Etats de l'Afrique centrale ne dit rien Dans cette affaire, le bras de fer n'est pas nécessaire. Denis Sassou Nguesso a été président de l'Oua, ou de l'Union africaine Confortablement désigné facilitateur de la crise ivoirienne, superviseur du conflit soudanais du Darfour. Dans ce contexte, l'homme d'Etat congolais doit regarder dans le rétroviseur et Denis Sassou Nguesso doit se mettre au dessus de la mêlée politique congolaise, en faisant reproduire à l'opposition congolaise, les mêmes exigences qu'il avait demandé à Pascal Lissouba. Pour tout dire, Denis Sassou Nguesso doit éviter une forme de résistance politique au Congo -Brazzaville, surtout que le président n'a pas une belle image, ces dernières années dans l'opinion internationale. Denis Sassou Nguesso a été cité par une ONG française, comme l'un des chefs d'Etat africain, le plus corrompu du continent, possédant plusieurs infrastructures économiques à Paris, avec le bonus du pétrole congolais. Si tel est le cas, Denis Sassou Nguesso est pris à son propre piège, lui, qui avait reproché à son prédécesseur Pascal Lissouba d'être corrompu et de brader le pétrole congolais./.

J'ai rencontré Lissouba Pascal en 1996 à Brazzaville
Le Congolais Pascal Lissouba que j'ai rencontré en 1996, lors d'une mission à Brazzaville, est un homme discret, très courtois. J'ai rendu visite à Pascal Lissouba en compagnie du "vieux Diaby" installé au Congo Brazzaville depuis 1970 L'Ivoirien était "l'ami" à Pascal Lissouba et consul général de la Côte d'Ivoire à Brazzaville. Pascal Lissouba était logé en plein c?ur de Brazzaville, dans son palais présidentiel. Avec Pascal Lissouba, homme affable, nous avons parlé avec chaleur, avec une pointe d'émotions du président Félix Houphouët-Boigny, qu'il avait rendu une visite de travail en Côte d'Ivoire, dès son accession au fauteuil présidentiel à Brazzaville. Puis, Pascal Lissouba devient tout à coup silencieux, le fait que le président Félix Houphouët-Boigny, décédé en 1993, n'a pu répondre à son invitation, à visiter le Congo-Brazzaville. Pascal Lissouba aimait bien Félix Houphouët-Boigny pour sa vision futuriste de l'Afrique. Pascal Lissouba va me répéter la phrase qu'il a dite à Félix Houphouët-Boigny à son arrivée à Yamoussoukro. "Si j'avais le tiers de ce que la Côte d'Ivoire possède comme cadres, et ressources humaines, le Congo serait comme les Etats d'Emirat" Mais, Pascal Lissouba était si peu et mal connu dans son pays, parce que tout simplement, le président Pascal Lissouba gouvernait peu heureux. Il ne connait pas bien la " mentalité congolaise ", fonctionnaire longtemps, des systèmes des Nations Unies. A notre sortie de l'audience, j'ai dit au "vieux Diaby" que le long séjour de Pascal Lissouba, en dehors du Congo avait quelques avantages Mais malheureusement, Pascal Lissouba était déjà à l'ombre d'un coup de force, avec la complicité de la France, et son jeune compatriote Denis Sassou Nguesso. Pascal Lissouba, quittera Brazzaville sous la pointe des pieds, en direction de la Grande-Bretagne. Depuis toujours, nous retenons de Pascal Lissouba a son sens de la modestie. Il parle peu, mais bien. Cela n'a pas plu à la France, qui n'apprécie guère de voir Pascal Lissouba ouvrir le marché pétrolier congolais à d'autres états occidentaux. La France ne veut rien comprendre des objectifs de Pascal Lissouba "accusé" de reformer une économie pétrolière congolaise, "domaine privé" de l'hydrocarbure française. Très courtois, même s'il est en danger, Pascal Lissouba ne tapera jamais sur la table. Intellectuel et courtois, il savait qu'il avait largement battu Denis Sassou Nguesso aux élections présidentielles, mais qu'il avait été victime de la main mise de l'Elysée sur son pays

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023