Le Premier ministre Guillaume Soro Kigbafori a reçu hier, mercredi 4 avril 2007, à la Primature, les dossiers de sa mission des mains de son prédécesseur Charles Konan Banny.
Fin d'un parcours, début d'une mission. Voilà comment nous cernons la cérémonie de passation des charges entre l'ex-Premier ministre Charles Konan Banny et le nouveau, Guillaume Soro Kigbafori, rencontre qui s'est déroulée hier mercredi 4 avril 2007, à la Primature au Plateau, devant une meute de journalistes et leurs collaborateurs photographes et cameramen. C'est Banny qui arrive d'abord à la " Maison Blanche", " pour la dernière fois " à 16 h 12, avec un sourire, en présence, de la presse. Il y est suivi plus tard, à 16 h18, par Guillaume Soro, dans une bulle de la sécurité de l'ONU. Après un tête-à-tête au bâtiment principal, qui a duré jusqu'à 16 h 43, les deux Premiers ministres ont rejoint la presse, leurs propres collaborateurs dont les ministres Charles Diby, Coffi-Studer, Ginette Yoman, Yao Noël, Dakoury- Tabley, Dosso Moussa, etc. et le Secrétaire général de la Primature (François Komoin) de même que le Secrétaire général du Gouvernement (Félix Tyéoulou Dyéla), dans la grande salle (devenue exiguë) du second bâtiment de la Primature.
Avant de faire un discours politique, Charles Konan Banny a classé les dossiers qu'il léguait à son successeur Soro en trois catégories. Il s'agit des dossiers ordinaires, des dossiers spécifiques et des dossiers liés à la mission principale du Premier ministre dans le cadre de cette crise qui s'achève. Dans le premier point, il faut y voir des questions concernant la gestion normale de la vie du pays. Le second, qualifié de spécifique, traite des dossiers à caractère particulier pilotés par des cellules. Ainsi, on a la cellule des déchets toxiques, les cellules agriculture, économie, transport et énergie, éducation, attaque des camps d'Akouéko, les dossiers de la modernisation des services de la Primature, etc. La troisième catégorie de dossiers que Soro a reçus, est celle qui concerne sa vraie mission. C'est-à-dire désarmement, réunification, identification, élection et la question de l'armée.
Après la remise symbolique des charges à Soro, Banny s'est lancé dans un long discours politique où il s'est réjoui de ce que "l'idée de la paix a fini par gagner les Ivoiriens ". Il a rappelé les axes de son action, à savoir réinstaurer d'abord la confiance entre acteurs, afin de pouvoir obtenir d'eux les concessions espérées. Banny reconnaît que " le dialogue est devenu chez nous une vertu " et estime que le Dialogue direct est le fruit le plus mûr des graines qu'il avait toujours semées. Et a exprimé également son " regret de n'avoir pas pu réussir à organiser les élections ". Parlant de la zone de confiance, il a signifié qu'elle n'a plus son utilité, s'il n'y a plus de conflits entre belligérants. Il souhaite une paix avec justice et a rappelé à Soro sa mission que tous savent : DDR et élection. " Le plus beau présent que vous pouvez apporter à vos compatriotes, c'est la paix ", a conseillé à Soro, Charles Konan Banny. Il a promis poursuivre " mon combat pour la paix et le développement ". Et comme devenu subitement poète, il s'est adressé à la Côte d'Ivoire en ces termes : " Que la paix soit dans tes murs et la tranquillité dans tes palais "
Dans un discours soft, le nouveau Premier ministre Guillaume Soro, a rendu hommage à ses prédécesseurs à la Primature à la faveur de cette crise. Il a salué le Premier ministre Pascal Affi N'Guessan qui, aux premières heures de la crise, n'a pas hésité à céder son fauteuil. Les efforts de Seydou Diarra ont été également salués, tout comme ceux de Banny. Concernant la question centrale de sa mission, Guillaume Soro a dit : " Je mesure les défis qui m'attendent ", avant d'avouer que le premier défi est la consolidation de la confiance. Et comme pour dire, malgré tout, il peut réussir, le successeur de Banny a précisé : " l'Accord de Ouaga est la mise en commun de nos différences ". C'est donc dans l'harmonie et la concorde de ces différences que la Côte d'Ivoire va certainement renouer avec la paix. Les deux hommes et les collaborateurs se sont quittés après un cocktail offert par la Maison qu'occupe désormais, Soro. Ainsi prend fin le numéro de Banny et commence celui de Soro.
Germain Séhoué
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