jeudi 5 avril 2007 par Le Temps

"L'argent n'aime pas le bruit. Il faut créer les ressources nécessaires pour permettre aux producteurs ivoiriens de tirer le maximum de ressources de leurs produits ", dixit le Président de la République, Laurent Gbagbo en avril 2004, à l'Hôtel Ivoire, à l'occasion des Premières Journées nationales du Cacao. La Coopérative d'Achat et de Soutien agricole (COOPASAG) de Duékoué a largement suivi cet appel. Elle a présenté le mardi 3 avril dernier à Duékoué, en marge de la cérémonie d'inauguration prévue au mois de juin prochain, ses deux unités industrielles à l'ensemble de la presse. Celles-ci ont été rachetées en 2003 à une vingtaine de milliards de FCFA à DECORTICAF, du groupe français Bolloré. L'une est destinée au conditionnement du cacao brousse en cacao export et l'autre à la transformation du café vert Robusta en café torréfié et en café moulu. La première unité conditionne 60000 tonnes de cacao par an. Quant à la seconde, elle a une capacité annuelle de 10000 tonnes de café torréfié ou 9800 tonnes de café moulu, soit 450kg/h de café torréfiés. Ce café moulu est déjà sur le marché local. Il est également vendu dans plusieurs pays de la sous-région et bientôt dans le monde entier. L'acquisition de ces unités, selon son Président du conseil d'administration, M. Yéoun Zonh Michel répond à plusieurs soucis. Il s'agit d'abord, de rapprocher les producteurs et particulièrement les coopératives de la région ouest montagneuse de livrer rapidement leurs produits et de faire de gains substantiels par rapport aux multinationales. Ensuite, la COOPASAG qui compte 16000 producteurs repartis au sein de 147 coopératives départementales et régionales entend inciter leurs collègues producteurs ivoiriens, notamment les dirigeants de la filière, à aider les différentes coopératives de leur région, tout en participant à la création de richesses. Parce que celles-ci, selon M. Yéoun Zonh Michel n'arrivent pas à joindre les deux bouts depuis la libéralisation totale du secteur. En somme, les coopératives membres de cette structure qui emploient 63 jeunes cadres nationaux, veulent mettre le cap sur l'industrialisation pour conquérir le dur marché international. Pour le faire, plusieurs équipements techniques modernes sont installés sur le site afin de permettre aux producteurs de base, de discuter le prix de leurs produits avec les négociants internationaux. Pour lui, c'est à ce prix que les planteurs peuvent prendre en main leur destin et contribuer au développement de la Côte d'Ivoire. C'est pourquoi, il a remercié de vive voix le Président de la République, qui en 2001, a décidé de remettre la filière au monde paysan.

Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
Envoyé spécial à Duékoué

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