jeudi 5 avril 2007 par RFI

Dès la fin de la cérémonie de passation de pouvoir, Guillaume Soro a immédiatement pris du service. Il n'a pas encore constitué son gouvernement mais prend certains engagements en son nom, engagements qui, toutefois, participent à la relance de la vie économique et sociale de la Côte d'Ivoire.

A la sortie de la cérémonie de passation de pouvoir et après avoir dit au revoir à Charles Konan Banny, le Premier ministre Guillaume Soro a, dans la foulée, accordé sa première audience à une délégation du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD). Les bailleurs de fonds ont la ferme volonté de se réengager en Côte d'Ivoire, dès que les circonstances le permettront, a déclaré Arend Kouwenaar du FMI qui conduisait la délégation. Ces argentiers, tout en demandant au nouveau Premier ministre une évaluation périodique et régulière de la situation financière de la Côte d'Ivoire, ont également insisté sur la reprise des programmes de désarmement, la réunification et le redéploiement de l'administration sur tout le territoire. Ces derniers points leur semblent essentiels pour la reprise du partenariat avec les institutions financières internationales.

En effet, avant même la prise de fonction effective de Guillaume Soro, une délégation de ministère de l'Economie et des finances s'est rendue à Bouaké pour étudier les modalités d'une reprise des activités des institutions financières publiques. Les membres de cette délégation se sont dit optimistes pour la réouverture de la Caisse d'épargne, d'une succursale de la banque de l'Habitat et d'autres institutions financières. La délégation ministérielle venue d'Abidjan se donne deux semaines pour le démarrage effectif de ses activités. A Bouaké, les représentants des Forces nouvelles insistent sur ces faits afin d'apporter des gages de leur volonté d'évoluer vers une réunification du pays.

L'état de grâce

Un soutien inattendu vient participer au souffle nouveau de réunification du pays. Il vient de Charles Blé Goudé, le leader des patriotes ivoiriens. Farouche opposant de la rébellion, il salue la nomination de Guillaume Soro et souhaite qu'il tire les conséquences de l'échec de ses prédécesseurs. Les patriotes jugent le nouvel accord positif et s'engagent à ne pas combattre le tout nouveau Premier ministre qui bénéficie d'un état de grâce.

Sur le plan international, l'installation de Guillaume Soro à la primature a plutôt été bien accueillie. Nkosazana Dlamini Zuma, la ministre des Affaires étrangères sud-africaine a félicité le nouveau Premier ministre en formant le v?u qu'il respecte les engagements pris dans l'accord de Ouagadougou. Elle n'a fait aucun état du Groupe de travail international (GTI), qui suit le processus de paix en Côte d'Ivoire, dont la mission est désormais caduque. L'important à propos de cet accord est qu'il soit signé par les deux belligérants et les engage à l'appliquer, a déclaré Mme Dlamini Zuma. En effet, les chantiers qui attendent le Premier ministre Guillaume Soro sont tous contenus dans l'accord de paix et tiennent lieu de feuille de route. Toutefois, Guillaume Soro est attendu sur la question du désarmement et de la réinsertion des ex-rebelles dans l'armée régulière, sans oublier l'organisation des nouvelles élections.

par Didier Samson

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