vendredi 6 avril 2007 par Autre presse

Le mardi 27 février 2007, le Ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre les Endémies a présidé la cérémonie du lancement officiel de la nouvelle politique de traitement et de prévention du paludisme au Niger. Rappelons, que le pays a adopté l'introduction des combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine (CTA) en janvier 2005 après un atelier de consensus national appuyé par l'OMS. Le document de la nouvelle politique précise que l'association artéméther -luméfantrine est le médicament
de première intention dans le traitement du paludisme simple et la chimioprophylaxie chez les femmes enceintes se fera par le Traitement Préventif Intermittent (TPI) avec deux (2) prises supervisées de sulfadoxine -pyriméthamine à partir du 4e mois de grossesse. Il précise également comment traiter les cas graves de paludisme dans le pays.

Au cours de cette cérémonie, deux allocutions ont été prononcées, d'abord le discours de Monsieur le Représentant de l'OMS au Niger. Il s'est réjoui de prendre la parole en ce moment important de lutte contre le paludisme. Il a fait la genèse du développement et de l'extension en Afrique de la résistance du Plasmodium falciparum aux amino-4 quinoléines: chloroquine et amodiaquine médicaments bon marché qui sont couramment
utilisés dans les pays africains. Cette résistance, a dit le Représentant de l'OMS est d'abord apparue en Afrique de l'Est dans les années 1978 et elle s'est ensuite répandue
à travers le continent. Le Niger n'a pas été épargné et le premier cas découvert à Paris en 1987 chez un expatrié ayant séjourné dans la Région de Tillabery a permis par la suite de trouver des niveaux de résistance sans cesse croissant. Ainsi le taux d'échec
thérapeutique à l'utilisation de la chloroquine qui était de 13,1 % dans la Communauté Urbaine de Niamey en 2001, était à 44,6% dans une étude faite à Gaya au Sud du pays dans la période août à novembre 2006 .Le pays devait donc , comme la plupart des Etats africains, réviser sa politique de traitement et de prévention afin d'agir efficacement sur la réduction de la mortalité et de la morbidité imputable au paludisme.

Le Représentant de l'OMS a précisé que son institution a formé en 2005, 24 formateurs régionaux et 84 prestataires du niveau périphérique pour la mise en oeuvre de cette nouvelle politique de traitement avec l'achat et la fourniture 100 000 doses de CTA
pour un coût de 45 000 dollars US. Le passage à l'échelle à partir de ce lancement permettra d'atteindre les objectifs d'Abuja et de RBM en 2010. Il a remercié les partenaires et les a exhorté à poursuivre leur soutien au pays et a rassuré le Ministère du
soutien permanent et de la disponibilité de son institution dans la lutte contre le paludisme.

Ensuite Monsieur le Ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre les Endémies dans son discours a précisé le fardeau du paludisme au Niger et situé l'engagement élevé des plus hautes autorités du pays à combattre le paludisme depuis l'engagement
personnel du Chef de l'Etat lors du Sommet d'Abuja en avril 2000.
Monsieur le Ministre de la Santé a informé que le pays dispose de suffisamment de médicaments pour traiter les cas de paludisme pendant un an et demi .Il a annoncé également que le traitement sera gratuit pour les enfants de moins de cinq (5) ans et les
femmes enceintes, pour les autres tranches d'âge le traitement sera au coût de celui de la chloroquine qui est de 500 FCFA pour le traitement de l'adulte. Les médicaments seront mis à la disposition des formations sanitaires du pays.

Les prochaines étapes sont essentiellement le renforcement des capacités des agents de santé à la bonne utilisation des médicaments si chèrement acquis grâce à la mise en oeuvre d'un plan de formation à la prise en charge et à la prévention chez les femmes enceintes et par un post suivi régulier des agents formés.
Cette cérémonie de lancement s'est terminée par une visite d'un centre de santé intégré proche de la capitale pour observer la prise en charge des malades avec le nouveau médicament et la réception officielle de 800 000 doses de Coartem* de l'UNICEF et
500 000 doses fournies par le Global Fonds.

Source: La lettre de l'OMS Niger

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