Le bureau exécutif du Pdci Républicain de France, courant politique interne du plus vieux parti, dirigé par M. Sylla Mamadou, a tenu une réunion de crise le mardi 3 avril dernier à son siège sis dans le 12ème à Paris. Ses membres ont de façon unanime souhaité que le Pdci n'ait aucun portefeuille ministériel dans le gouvernement de Soro Guillaume.
Dans une déclaration musclée, M. Sylla Mamadou, anciennement porte-parole de la représentation du Pdci de France, s'est dit à la fois choqué et ulcéré par la posture de la direction de son parti qui revendique des postes ministériels dans le gouvernement Soro. " Les militants doivent se souvenir que la direction de notre parti avait par des déclarations tonitruantes contesté l'autorité du président de la République au soir de la fin officielle de son mandat. En outre, Bédié et ses thuriféraires s'étaient focalisés sur la résolution 1721, laquelle résolution donnait les pleins pouvoirs au Premier ministre Charles Konan Banny. Mieux encore, notre direction avait récusé l'idée même du Dialogue direct de Ouaga. Aujourd'hui, il nous parait paradoxal que notre parti revendique des portefeuilles ministériels. Si nous voulons être logiques et cohérents avec nous-mêmes, nous n'avons droit à rien. Apprenons à être de vrais opposants. ", a fait remarquer le leader de ce courant politique.
Il a étayé son propos en évoquant les différents blocages constatés dans les précédents gouvernements et principalement celui de Seydou Diarra. M. Sylla Mamadou a cité l'exemple de la crise engendrée par l'affaire du port à conteneur qui a opposé M. Achi Patrick, ministre Pdci en charge des Infrastructures économiques et M Gossio Marcel, l'actuel Directeur général du Port Autonome d'Abidjan, un des dinosaures du Fpi, parti au pouvoir. Une affaire qui avait empoissonné la vie sociopolitique ivoirienne. " Le gouvernement Soro est un gouvernement de mission. Il serait intolérable que pour quelques petits intérêts égocentriques et mesquins, l'on vienne bloquer encore le processus de résolution de la crise. Le Dialogue direct de Ouaga a réuni deux parties, le camp présidentiel et les Forces nouvelles. L'accord obtenu est le fruit de leurs travaux et de leurs réflexions. Chacun d'eux devra assumer sa part de responsabilité dans la nouvelle feuille de route pour créer les conditions idoines favorables à l'organisation d'élections démocratiques, transparentes et justes. Que les partis de l'opposition qui n'ont pas été conviés à Ouaga et qui n'ont signé aucun document les engageant sur quoi que ce soit les laissent travailler librement. Le peuple ivoirien est suffisamment mature pour les juger au résultat. ",a-t-il indiqué. Revenant sur le combat interne que son mouvement s'est assigné, M. Sylla Mamadou a fait cas du report du congrès ordinaire de leur parti décidé par son président. Selon lui, à compter du 8 avril 2007, le mandat du président Bédié serait expiré selon les statuts et le règlement intérieur du Pdci. De ce fait, aux dires du leader du Pdci Républicain, l'actuelle direction de son parti serait dans l'illégalité totale pour agir et parler au nom des militants. Il a soutenu par ailleurs que les membres des instances dirigeantes du Pdci seraient de ce fait interpellés par les articles 91 et 92 pour indisciplines. " Notre combat est de faire appliquer les textes de notre parti. Nous sommes avant tout des patriotes de conviction et non de convenance. C'est pourquoi, nous lançons l'appel solennel à la désobéissance des militants du Pdci vis-à-vis de la direction de notre parti" a-t-il lancé. Le bureau exécutif du Pdci républicain a exigé de sa direction qu'une date de la tenue dudit congrès soit fixée dans un délai raisonnable. Avant de terminer sa déclaration, M. Sylla Mamadou a salué les différents courants internes au Pdci et a souhaité des actions communes d'envergure afin que leur parti retrouve sa cohésion, son esprit de discipline, d'adversité et conquérant d'antan.
Koné André
(koneandreparis@yahoo.fr)
Correspondant permanent en France