Après la rencontre du jeudi 29 mars, où le patron des Forces Nouvelles a reçu son décret de nomination à la Primature, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro se sont rencontrés à nouveau, hier après midi, à la Présidence. Pour arrêter définitivement la dernière mouture du gouvernement. Au terme de l'entrevue entre les deux personnalités, selon nos sources, deux principales décisions ont été prises. De prime abord, sauf extraordinaire, le nouveau gouvernement, dont la composition a fait couler beaucoup d'encre et de salive, sera connu demain, samedi 7 avril. Il est le résultat des consultations entre les deux chefs de file du dialogue direct et de l'arbitrage du Président du Faso, Blaise Compaoré, médiateur de la crise et parrain de l'Accord politique de Ouagadougou. Par ailleurs, il convient de noter qu'au terme de leur entretien, les deux protagonistes du conflit ivoirien se sont accordés sur un gouvernement de 34 ministres, y compris bien entendu le Premier Ministre Guillaume Soro. Contrairement au séisme annoncé, le gouvernement ne connaîtra pas de bouleversements. Pratiquement, l'ancienne équipe sera reconduite, certainement pour ne pas prendre du retard sur le processus de sortie de crise, qui doit aboutir à des élections ouvertes, démocratiques. Selon nos sources, le Premier Ministre, Guillaume Soro va lui- même occuper les fonctions de ministre de la Communication. La Défense, la Sécurité et les Affaires Etrangères tombent dans l'escarcelle du camp présidentiel. Quant aux principales formations politiques, précisément le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire et le Rassemblement des Républicains, que le chef de file de la refondation voulait écarter du gouvernement, elles obtiendront chacune, cinq ministères. Les deux poids lourds de l'opposition envisagent de renouveler leur confiance à leurs représentants, même si certains pourraient changer de portefeuille ministériel avant le départ de l'argentier de la BCEAO. Sauf changement, la quasi-totalité des ministres issus du gouvernement Banny seront reconduit. On avance également que l'UDPCI, le parti créé par le Général Robert Guéi pourrait bénéficier d'un important ministère, en harmonie avec sa représentation nationale. Les autres formations politiques ne seront pas lésées. Elles seront présentes dans le gouvernement de transition, conformément à l'esprit de concorde nationale. Cette équipe de 34 membres aura la lourde, mais pas impossible, mission de ressouder le tissu national, de réunifier la Côte d'Ivoire et de la sortir définitivement des tourments de la guerre fratricide.
Bakary Nimaga