vendredi 6 avril 2007 par Le Patriote

Le ministre Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire général adjoint à l'Organisation du PDCI et Secrétaire départemental de son parti à Gagnoa jette un regard sur la situation socio- politique et se prononce sur la désignation du leader de l'ex-rebellion comme chef du gouvernement . Le Patriote : Votre parti peut-il aujourd'hui reconquérir le département de Gagnoa ?
Maurice Kacou Guikahué : Les moyens de la reconquête sont multiples. Les moyens sont humains et matériels. Déjà, ce que nous faisons à Gagnoa, c'est d'être ensemble pour construire le RHDP pour que cette structure ait un avenir dans cette partie de la Côte d'Ivoire. Si nous sommes unis, le FPI ne fera pas le poids. Ils vont retourner à la même position où ils étaient en 90, c'est- à- dire avec des députés à Ouragahio et dans la sous- préfecture seulement. Dans la commune de Gagnoa, le FPI ne peut pas gagner les élections devant le RHDP. Etes-vous sûr que le RHDP peut survivre longtemps ?
MKG : Le RHDP est une réalité. Le RHDP a une vision. Il a une plate forme politique. Le RHDP a dit qu'il faut que nous nous retrouvions pour créer l'environnement pour des élections libres, transparentes et ouvertes. Sans savoir qui va les gagner. Et nous avons dit que si on créait les conditions pour les élections transparentes, ce serait difficile que ceux qui sont actuellement au pouvoir gagnent ces élections. Voilà la plate forme que nous avons signée et sur laquelle nous travaillons. Mais, chemin faisant d'autres plateformes viendront. Parce que nous avons dit que c'est la conquête du pouvoir collégiale direct. Donc, maintenant de plus en plus, il y a eu le dialogue direct Les belligérants se sont assis. Ils vont déposer les armes. On va identifier les populations. Retenez que c'est une alliance qui est encore nouvelle. Il y a peut être des contradictions souvent en son sein. Mais sur l'ensemble, l'avenir ne peut qu'être radieux pour le RHDP. A propos de la candidature unique du RHDP, aux élections générales, quelle est votre point de vue ?
MKG : Ce que je peux vous dire est simple. Vous connaissez très bien l'Afrique. Demain, si on va aux élections avec les candidatures multiples, les gens peuvent se fabriquer un taux et se déclarer élus. Alors qu'on sait que, mathématiquement parlant, le RHDP représente 80 % de la population. Donc, s'il y a une candidature unique du RHDP, même si quelqu'un veut tricher, il ne pourra pas le faire. Voici les choses qu'il faut voir. Et la deuxième raison est que comme on a décidé de faire une gestion solidaire du pouvoir, c'est à dire si l'un d'entre nous gagne, on va gérer ensemble, pourquoi ne pas se mettre ensemble pour aller chercher ce pouvoir- là ? Voici les éléments majeurs. Nous avons construit cette alliance sur des idées, c'est- à- dire chacun est indépendant. Il faut d'abord aller séparément. Et puis, chemin faisant, si les conditions se remplissent, c'est bon. Mais, il ne faut pas en faire une priorité. Sinon, cela risque de disloquer le groupe. Donc, le problème de candidature unique, pour l'instant, n'a pas été encore discuté. Votre parti, le PDCI semble fissuré par l'apparut ion de plusieurs dissidences. En tant que Secrétaire général à l'Organisation, quelles sont les mesures prises pour maintenir la cohésion?
MKG : Ce sont des velléités tout simplement. Ce sont des ambitions. Mais, nous regardons. Je vous précise que je suis à Gagnoa pour préparer l'arrivée du Vice-président Aka Aouélé. Ce qu'il faut retenir, c'est que c'est sur le terrain que se trouve la vérité. Et la vérité dans un parti ne se trouve pas dans les journaux. Vous avez beau être à Abidjan pour des déclarations, mais sur le terrain, s'il n'y a pas de militants qui vous suivent, c'est grave. Donc voilà, le problème est de rassurer nos militants et de les encadrer. Après les gens vont se fatiguer. Et ils vont rentrer dans les rangs. C'est ce que nous sommes entrain de faire actuellement. Quel jugement faites-vous réellement de l'accord de Ouaga ?
MKG : Je suis intervenu dans un journal. Et j'ai dit que nous sommes au G7. Mais, le groupe, c'est pour quoi ? C'est le groupe qui veut simplement l'application des accords internationaux. Donc, si on signe un accord national qui rentre dans le cadre des accords internationaux, il n y a pas de raisons que nous ne suivons pas. Et je pense que le secrétaire général des forces nouvelles Guillaume Soro a bien marqué le pas. La crise a duré. Il ne faut pas que dans l'échauffement, l'on oublie certaines choses. Vous savez très bien que le camp présidentiel n'aime pas les accords internationaux. Ils ne veulent pas de l'ONU. Donc, si Soro leur donnait l'occasion d'aller dans ce sens, ils étaient tout heureux. Heureusement, que Soro a vu juste. Soro a été lucide. Qu'est ce qui s'est passé ? Quand l'accord a été signé, il a fallu qu'il parte à l'ONU pour être endossé. Donc à partir du moment où l'ONU a endossé, ça veut dire qu'il devient un accord international. Deuxièmement, pour choisir le premier ministre Soro, il a fallu que l'ONU endosse également. Le choix de Soro a été endossé et accepté par l'ONU avant qu'il ne soit nommé. Pour moi, le problème est réglé. Si l'ONU est mis de côté, ce n'est pas bien. Parce que nous, on veut que l'ONU soit dans le processus. Et Soro a respecté tout cela. Donc, l'accord de Ouaga est l'application pratique de l'accord international. Si ceux qui ont pris les armes s'asseyent pour dire voilà la tendance de désarmement. C'est ça l'accord de Ouagadougou ! Les gens disent de faire les pièces, mais l'ONU n'a jamais dit comment on faisait les cartes d'identité. Et si les paysans s'asseyent pour dire voici comment on va procéder pour que les Ivoiriens aient leurs cartes d'identité. C'est ça l'accord de Ouagadougou ! Souvent, pour plaisanter, je qualifie les accords de l'ONU de cours magistraux. L'accord de Ouagadougou est un travail pratique de cours magistraux. Il a fallu qu'il soit entériné, par l'ONU, pour qu'il ait une valeur. Soro Premier ministre, est-ce la solution à la crise ivoirienne ?
MKG : Nous l'espérons. Nous croyons. Parce que nous voulons que la crise se termine. Le RHDP a fait une plate forme pour aller à des élections. Donc, il faut que la crise prenne fin. Soro a ses chances. Comme il est l'un des belligérants, il a des armes et dirige un territoire. Donc Soro pèsera lourd dans la balance.

Par Dao Chaba (Correspondant)

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