ABIDJAN, 6 avr 2007 (AFP) - Le gouvernement ivoirien et la Communauté européenne ont conclu un nouvel "accord de partenariat" sur la pêche prévoyant un appui européen à la Côte d'Ivoire pour développer ce secteur, a-t-on appris vendredi de source officielle.
"L'UE a donné son accord pour nous accompagner dans la mise en oeuvre de notre politique de pêche qui va coûter 170 milliards de FCFA (259,5 millions d'euros) sur 15 ans", a indiqué le ministre ivoirien de la Production animale, Alphonse Douaty, au terme de trois jours de négociations.
La Côte d'Ivoire et la Communauté européenne sont liées par un protocole d'accord qui arrive expiration le 30 juin 2007, autorisant cette dernière à pêcher dans la Zone économique exclusive (ZEE) ivoirienne.
L'accord passé était assorti de compensations financières jugées
"dérisoires" par la partie ivoirienne, au vue des ressources halieutiques mises à la disposition des pêcheurs européens.
Le nouveau partenariat, qui rentre en vigueur le 1er juillet pour une durée de six ans, va mettre l'accent sur "une rigoureuse surveillance" des bateaux pirates qui pillent près de 40% des ressources halieutiques du pays, a estimé, M. Douaty.
"Le pillage constitue pour la Côte d'Ivoire une catastrophe économique et environnementale", a-t-il poursuivi.
L'accord intègre également la "protection de l'environnement et la gestion durable des ressources, toutes clauses qui font rupture avec l'approche purement arithmétique qui caractérisait les accords antérieurs", a souligné, le ministre ivoirien se déclarant "très satisfait".
L'UE obtient dans ce nouveau partenariat une accessibilité des pêcheurs européens aux eaux ivoiriennes avec une réduction de moitié du nombre de bateaux estimé à une cinquantaine dans le passé.
La Côte d'Ivoire exporte actuellement 40.000 tonnes de thon, contre 100.000 tonnes avant la crise en septembre 2002.
Le secteur emploie près d'un millier de personnes, contre 3.000 auparavant.
Le marché européen est considéré comme le débouché "essentiel".