vendredi 6 avril 2007 par Nord-Sud

Ils sont dans l'expectative mais respirent la confiance. Depuis plus de quatre années que la crise militaro-politique dure, les opérateurs économiques n'ont jamais été aussi optimistes. Ils osent espérer que Guillaume Soro, le nouveau Premier ministre, mettra tout en ?uvre pour créer les conditions de la remise à flot des entreprises du secteur privé dont une bonne partie a vu ses activités s'effilocher, comme peau de chagrin. La pression fiscale démesurée, les tracasseries diverses, la dégradation de l'environnement liée à la rareté des débouchés et de la partition du pays ont fini par ruiner les fondements de nombre d'entre elles. Guillaume Soro aura le challenge de ressusciter ces entreprises en difficulté et mieux d'en attirer d'autres. Il faudra sans doute plus que le verbe pour convaincre les agents économiques, mais surtout des actions concrètes pour rassurer les milieux d'affaires. Ces créateurs de richesses attendent de lui, des mesures d'accompagnement notamment des facilités fiscales ou tout au moins l'assainissement du cadre de travail. Ces milieux d'affaires ont bien de raisons de croire en un avenir beaucoup plus lumineux d'autant que le successeur de Banny bénéficie de la confiance des partenaires financiers, en l'occurrence la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (Fmi). Dès la signature du décret de nomination, en effet, une mission de ces deux institutions est venue lui témoigner son engagement à accompagner le processus de transition. Cet appui pourrait se matérialiser non seulement par des décaissements mais également par une réduction de la dette publique. Une vraie bouffée d'oxygène en perspective pour un Etat obligé depuis l'arrêt des financements de puiser, parfois par effraction, dans les coffres du secteur privé. Du côté des investisseurs, l'on imagine que la réduction du risque pays constituera un important indicateur pour favoriser l'afflux des capitaux nécessaires à la relance économique. Au plan social, le gouvernement serait bien inspiré de s'approprier les problèmes posés par les travailleurs. Certes, les caisses publiques ne permettent pas aujourd'hui de prendre en compte toutes les revendications sociales mais le Premier ministre gagnerait à tenir les promesses sectorielles déjà faites.

Lanciné Bakayoko

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