samedi 7 avril 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Adjamé Renault, il est 18 heures, nous sommes à cette heure là dans ce périmètre où se trouve la quasi-totalité des compagnies de transport qui dessert les villes du V-Baoulé. En temps ordinaire, à ce moment, les gares sont quasi désertes. Mais, Adjamé Renault vibre déjà au rythme de Paquinou? qui voit dans notre pays un déplacement massif des populations originaires du grand centre vers leur ''pays natal'', c'est-à-dire les villages et autres centres urbains de cette contrée dont Bouaké fait office de figure de proue. Illustration, à la gare Utb qui est la compagnie de transport qui dessert Bouaké depuis l'an dernier, les autres ayant délocalisées leurs activités sur d'autres villes, un sono est installée et distille de la musique tant urbaine que celle des chansonniers Baoulé. Un DJ, micro en main tente de communiquer de la joie au nombreux passagers qui attendent impatiemment un car pour les emmener ''au pays du salut, de Paquinou''. En dépit de toute sa verve oratoire et de tous ces ''atalakou'', l'anxiété demeure perceptible. Ici, on a peur de pouvoir se rendre à Bouaké, à Tiébissou ou encore à Sakassou pour participer ''en live'' au show de Paquinou?. Pas question pour ces passagers de se faire conter Paquinou? 2007 qui intervient dans un contexte socio politique apaisé propice à un départ serein dans ces villes en zone Forces nouvelles. ''Tout le monde veut partir mais il n'y a pas de cars. Je suis là depuis 8 heures du matin, j'ai été programmé pour le huitième départ. Je vais à Tiébissou et depuis là, je suis encore à la gare. Comment une musique peut-elle nous intéresser ? Envoyez-nous plutôt les cars'', lance Mme Monique Tanoh à l'endroit du Chef de Gare de cette compagnie. Celui-ci nous a indiqué que ce sont les tracasseries routières et les nombreux barrages qui ralentissent la rotation des cars ''sinon ceux-ci sont en route et jusqu'à 20 heures, tous les passagers partiront vers leur destination'', a-t-il rassuré. Pour sa part, le Directeur des Opérations d'une autre compagnie a souligné que l'affluence des années antérieures à la crise sociopolitique n'a pas encore été atteinte même si dira-t-il ''le record de cette année est en nette progression par rapport à l'an dernier. Mais, ce n'est pas cela qui préoccupe les passagers dans les gares. La longue attente finit par exaspérer ces nombreux clients. Des passagers que nous avons interrogé nous ont même rabroué quand d'autres ne nous ont répondu que par le silence. Devant ce spectacle désolant, un autre qui a suivi cette scène dont nous avons été l'objet et répondant au nom de Aimé Kouamé, un enseignant se rendant à Dimbokro, s'est adressé à nous en ces termes ''mon frère, il faut comprendre, ils sont désemparés et cela énerve''. Tout compte fait, à partir de 21 heures, aucun car ne pourrait sortir d'Abidjan et le fait de ne voir se poindre à l'horizon à 19 heures, cela ne peut point les apaiser car c'est le train de Paquinou 2007 qui sort de son quai sous leurs yeux.
M.T.T

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023