samedi 7 avril 2007 par Nord-Sud

Rien ne va à la Poste de Côte d'Ivoire. Les agents de ce service public ne veulent pas reprendre le travail tant que M. Zéhi Sébastien, le directeur suspendu par le conseil d'administration de l'entreprise, restera à son poste. Ce dernier brandit un arrêt de la Cour d'appel d'Abidjan pour justifier son offensive sur la direction de l'entreprise. En effet, dès que le conseil d'administration de la Poste lui a signifié sa suspension, Zéhi n'a pas voulu se laisser conter. Il a porté plainte au tribunal pour illégalité de la décision. Pour lui, pas question qu'une décision d'un conseil d'administration dégomme un Directeur général mis en place par un décret présidentiel. Et- c'est là que la justice entre en scène. En donnant le tournis à tous. Le tribunal de première instance s'est déclaré incompétent pour connaître l'affaire. Le directeur mis à la touche ne lâcha pas prise. Zéhi a saisi la Cour d'appel. Celle-ci a rendu un arrêt dans lequel elle demande sa réintégration dans ses fonctions. Le conseil d'administration à son tour se déporta sur la Cour suprême qui fut saisie. La haute cour sans se prononcer sur le fond, a pris, par son président Tia Koné une ordonnance de sursis à exécution de l'arrêt de la Cour d'appel. Le conflit se transporta alors sur le terrain des rapports de forces militaires. Le directeur suspendu s'est attaché les services de la police ; notamment de la compagnie républicaine de sécurité. Sous cette protection, il a entrepris de s'installer de force dans ses bureaux. Les responsables nommés par la direction intérimaire ont été expulsés par ses soins. Ceux qui s'opposaient à son action ont vu les serrures des bureaux changées. L'opération de Zéhi signifiait tout simplement que l'homme ne reconnaissait pas la décision de la Cour suprême. Il a même déclaré que le président de cette cour s'est laissé abuser. On assista à la réplique de la tutelle et du conseil d'administration. Une opération conduite par le ministre des Nouvelles technologies de l'information et des télécommunications a rétabli, sous la protection des bérets rouges de la gendarmerie la direction intérimaire. Zéhi et ses hommes, avec la police, ont repris les lieux dès le lendemain. La Poste se retrouve dans une paralysie presque totale. Aucun partenaire ne veut se hasarder à traiter avec Zéhi ou les intérimaires. Chacun des deux camps revendiquant la légalité. Les travailleurs sont privés de salaires depuis trois mois. Les particuliers et les entreprises subissent le contre coup d'une situation bien cocasse. Ils ne peuvent ni envoyer, ni recevoir de colis et de lettres. Sans parler des transferts d'argent qui sont bloqués. Faut-il rappeler que la Poste qui croule sous le poids d'une dette énorme est presque menacée de disparition ! En attendant, la Cour suprême, va de report en report pour sa décision sur le fond du dossier. C'est là le danger suprême pour la Poste.

D. Al Seni

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