mardi 10 avril 2007 par Le Nouveau Réveil

Le Samedi 7 Avril 2007, le nouveau Premier Ministre, Monsieur Soro Kigbafori Guillaume, a présenté son gouvernement au peuple de Côte d'Ivoire. L'Union pour le Développement et les Libertés entend en faire l'analyse suivante avant de donner son point de vue sur cette énième équipe gouvernementale depuis les Accords de Linas-Marcoussis.Du Gouvernement Soro
Le Premier Ministre, conformément aux Accords de Ouagadougou, a présenté son gouvernement. L'UDL utilise le terme "présenter" en lieu et place de "former" puisque le chef du gouvernement n'a fait que reconduire la dernière équipe gouvernementale Banny, mais cette fois-ci, avec de lourds changements au regard des rapports de force interne. Incontestablement, il faut l'admettre même si l'on veut faire preuve de mauvaise foi, Le Président Laurent Gbagbo, aura fait montre de sa capacité man?uvrière à lui désormais reconnue par tous.
En effet, le gouvernement Soro, comme les précédents, a reconduit le mécanisme institutionnel des Accords passés. Ainsi, une fois de plus, le Premier Ministre n'a pas pu composer une équipe qui devrait lui permettre de conduire la feuille de route tracée par Ouagadougou. Et ce pour trois raisons.
lPremièrement, il n'a pas choisi les ministres. L'omnipotence des partis de pouvoir, notamment le FPI, le PDCI et le RDR aura freiné nette la possibilité du chef du gouvernement à mettre en place une force d'action dynamique. Comme par le passé, les mêmes acteurs conduiront leurs actions politiques tactiques au travers des hommes et des femmes qu'ils ont désignés. Dans ces conditions, la solidarité, la cohésion interne, et la discipline, valeurs indispensables à l'esprit de performance devraient être oubliées. lDeuxièmement, ce gouvernement est celui de la gérontocratie patrimoniale. C'est dire tout simplement qu'il n'a de jeunes que le Premier Ministre et son directeur de cabinet, Konaté Siriki, promu au rang de ministre du tourisme. En réalité, ce cabinet confirme l'omniprésence des mêmes individus depuis le coup d'état militaire de Décembre 1999 dans les sérails du pouvoir. Ainsi, les ministres FPI du premier gouvernement Guéi dont Amani N'guessan reste une figure emblématique, sont reconduits en dépit de leurs performances. Le changement de génération n'est certainement pas pour demain la veille. Enfin, du point de vue des rapports de force interne, il faut dire très clairement que l'avantage revient au parti du Président Gbagbo qui récupère la quasi-totalité des ministères de souveraineté ainsi qu'un prolongement de facto du mandat présidentiel que les dernières résolutions des Nations-Unies avaient voulu restreindre. Les autres formations politiques, y compris les Forces Nouvelles, le PDCI et le RDR, ne géreront que des ministères techniques au demeurant plus ou moins juteux pour ceux qui ne s'intéressent qu'aux moyens financiers que le parti ou les gestionnaires peuvent en tirer. On est ici, en plein dans le mille, dans l'état néo patrimonial de connivence dans lequel tout le monde cherche à manger. L'UDL reste sceptique
C'est compte-tenu de cette analyse que l'UDL, tout en marquant son scepticisme quant aux perspectives, entend prendre les positions suivantes:
1- L'UDL félicite le Premier Ministre Guillaume Kigbafori Soro pour le sens de la mesure et de la flexibilité dont il fait montre depuis le début du processus du dialogue direct.
2- L'UDL comprend tout simplement que les Forces Nouvelles, en ne se focalisant pas sur les postes ministériels et en concédant le statu quo ante pour le bénéfice des autres partis, entend démontrer au peuple Ivoirien son entière disponibilité à conduire le processus de sortie de crise à bon port. Ils démontrent ainsi clairement leur bonne foi.
3- L'UDL souhaite par conséquent que toutes les parties impliquées dans le dialogue direct acceptent de conduire le processus le plus rapidement possible pour que le pays retrouve sa sérénité. Pour sa part, l'UDL se met de fait en rang de bataille pour les futures joutes électorales.
L'UDL invite donc les partis politiques ivoiriens et le gouvernement de notre pays à travailler très rapidement pour une application pure et simple des Accords de Ouaga. Il ne faut pas, cette fois-ci, jouer avec le peuple de Côte d'Ivoire. L'histoire est un témoignage et cela, le Peuple de Côte d'Ivoire s'en souviendra. L'UDL y veillera dans tous les cas.
Le 7 Avril 2007
Pour l'UDL
Le Secrétaire Général
Issa Tagro

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