mardi 10 avril 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Quatre ministres pour occuper le poste du ministère des Transports en sept ans, sous la deuxième République. Malheureusement, du ministre Kabran Appiah à Abdel Aziz Thiam via Innocent Anaky Kobena, les problèmes n'ont pas encore trouvé de solution. Aujourd'hui, à la faveur du nouveau gouvernement que conduit le premier ministre Guillaume Soro, c'est à l'ancien ministre de l'Intégration, Mabri Toikeusse, chef du parti de Feu Robert Guéi Udpci, d'apporter son remède.
Au fil des années, les problèmes se multiplient au ministère des Transports. Ces difficultés tirent en grande partie leur source à partir de la mauvaise organisation des structures sous tutelle et de l'absence de communication envers les usagers à qui sont destinés les services. Ainsi, comme dossier que le ministre aura à affronter, ce sera évidemment le problème du nouveau permis de conduire. Le mythe fait autour de cette affaire crée une réticence de la part des usagers qui ne croient pas au bien fondé de ce nouveau permis de conduire. Depuis peu, cela a constitué un combat pour les moniteurs d'auto-école qui suggèrent un assouplissement des conditions et procédure des candidats au permis de conduire. Au demeurant, ce combat est resté vain. Puisque les conditions sont maintenues, avec comme conséquence, le coût trop élevé des dossiers à constituer. Même si la tutelle a décidé de maintenir le nouveau permis de conduire, la tension demeure vive du côté des moniteurs d'auto-école.
Un autre dossier que les Ivoiriens connaissent le mieux, c'est delui de phénomène de syndicalisme dans le transport. Devenus de véritables parasites, puisque poussant dans tous les carrefours d'Abidjan, ces pseudo-syndicalistes amenuisent ce secteur d'activité qui souffre déjà du racket de certains éléments des Forces de défense et de sécurité (Fds). Pour assurer un équilibre à ce secteur, les transporteurs ont plus besoin d'éradiquer ce fléau. Et la contribution du nouveau ministre des Transports est la bienvenue. Le dommage est que, ici, ces pseudo-syndicalistes obligent les transporteurs à adhérer aux syndicats. Oubliant que l'adhésion dans un syndicat est libre, tout comme l'on peut y sortir sans difficultés. En plus du problème des syndicalistes, le ministre aura aussi à se pencher sur la question du ticket unique de traverse. Une des mesures du séminaire de Grand-Bassam dont le but est de favoriser le transport, réduire le nombre des barrages et les tracasseries routières. Malheureusement, devenu un fonds de commerce pour certains et un moyen de répression pour d'autres, en ce sens qu'ouvrant la voie au racket. Dans les gares, ce ne sont plus les Forces de l'ordre qui contrôlent le ticket mais, des pseudo-syndicalistes, qui se permettent parfois d'empêcher les chauffeurs de travailler. Le quatrième problème, peut-être le plus important, car touchant le domaine des Finances, est la question de mettre en place une régie financière. Un des défauts de ce secteur, c'est qu'il n'existe pas de régie financière. Alors que, chaque jour, il y a de l'argent qui circule. Les problèmes nés généralement au niveau des administrations sont dus à la mauvaise répartition. Le cas de la Sonatt en témoigne. Jamais les différents ministres qui se sont succédés n'ont parvenu à régler cette question. Un autre dossier qui attend le ministre Mabri Toikeusse est celui de pallier au problème de la vétusté du parc auto national. A ce jour, presque tous les véhicules de transport en commun sont vétustes. Ils sont pour la plupart des véhicules de 2è main importés de l'Europe. Le recours à ces vieilleries témoigne de l'absence de concessionnaires qui puissent donner des véhicules à crédit. Sur ce point précis, des actions concrètes sont attendues de la part du nouveau ministre. A ces dossiers, il ne faut pas occulter l'idée de la mise sur pied du train interurbain ou tramway, qui est une idée de l'Ivoirien Arthur Grobri. Celui-ci a osé, en pensant un train interurbain pour les Abidjanais. Il n'a pas les moyens, mais quelqu'un d'autre peut s'approprier l'idée et la mettre en route. Et le ministre peut y parvenir, en ventant ce projet ambitieux à l'extérieur. Vu que la Côte d'Ivoire sort progressivement de la crise, il y a donc possibilité d'investissement.
Honoré Kouassi

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