mardi 10 avril 2007 par Fraternité Matin

Un conflit foncier a éclaté récemment dans le campement de Zouzouagui entre communautés étrangères et allogènes.
Deux mille paysans sortis des campements de la sous-préfecture de Méagui ont menacé mercredi dernier de prendre en otage la brigade de gendarmerie et les services de la sous-préfecture. Et pour cause, un conflit foncier opposant les communautés baoulé et burkinabé a fait un blessé grave et un porté disparu (?) côté burkinabé. Selon des témoignages, le conflit se passe exactement dans le campement Zouzoua-gui, entre Brouagui et Oupoyo, à une cinquantaine de kilomètres de la commune de Méagui. Et la vente de parcelles cultivables serait à la base des bagarres.
En effet, le chef de la tribu Gnipi, Loba Kéré René, avait cédé un terrain à son parent Klé Ernest. Ce dernier l'aurait à son tour vendu à des ressortissants burkinabè à 800 000 francs à l'insu du propriétaire qui était convalescent. Mais il se trouve que des allogènes baoulé exploitaient depuis longtemps les parcelles du même propriétaire. Les deux camps vont alors se disputer la propriété de la parcelle. L'affaire va les conduire au tribunal de Soubré où le procureur de la République va leur demander de régler le problème à l'amiable, étant donné que le propriétaire terrien est une autorité coutumière et ne reconnaît pas avoir vendu son terrain aux Burkinabè. Il y a quelques jours, en revenant du champ, les frères burkinabé Ouédraogo Alexandre et Ouédraogo Maxime aperçoivent six allogènes baoulé en train de travailler sur la parcelle litigieuse. Les six paysans s'attaquent à eux. Plus nombreux, ils vont blesser grièvement Alexandre. Le second, Maxime aurait disparu, selon les termes de la communauté baoulé. La gendarmerie alertée, interpelle les six Baoulé et le Burkinabè blessé. Sous la menace des burkinabè plus nombreux dans la sous-préfecture de Méagui, le commandant de brigade Kouadio Yao est contraint de libérer tous les protagonistes pour éviter que la ville ne soit ingouvernable?. Les ressortissants burkinabè qui considèrent que la disparition d'un des leurs signifie sa mort se sont retrouvés massivement dans la ville, précisément à la délégation consulaire du Burkina. Ils menacent de paralyser tous les services administratifs et publics, telles la gendarmerie et la sous-préfecture, si la gendarmerie ne retrouve pas Maxime vivant. La tension était encore vive en dépit des négociations entamées par le maire Saré Play Christophe de Méagui, lui-même chef coutumier.

Edmond K Konan Correspondance régionale

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