mardi 10 avril 2007 par Notre Voie

La confiance, l'unité, la concorde, le dynamisme, le progrès, le modernisme, la justice et la renaissance sont, de notre point de vue, les maître mots de ce gouvernement que l'on dit de mission. Ce sont en fait des symboles forts que nous avons pu déceler dans le schéma de défense et d'attaque de ce gouvernement issu de l'accord de Ouaga. Faisons ensemble le décryptage.
Le premier constat que l'on fait, c'est la stabilité. On a gardé l'ossature du gouvernement ancien pour montrer que les institutions de la Côte d'Ivoire sont toujours debout. La clé de répartition reste sensiblement la même et les portefeuilles dévolus aux parties n'ont pas fondamentalement changé. Mais comme stabilité ne veut pas dire statique voire statisme et immobilisme, mais plutôt dynamisme, on a procédé à un mouvement interne de ministres. Ainsi, le ministre de l'Education nationale est allé à la Défense quand celui de l'Intégration africaine prend les Transports et que son collègue du Tourisme et de l'Artisanat passe à sa place. Dans le même temps, le ministre du Commerce laisse son département pour celui du ministère de l'Enseignement technique et vice-versa. L'appel de la Nation est très fort et a besoin d'un gouvernement en mouvement. Pour y arriver sans grandes difficultés, il faut la confiance en soi d'abord pour chasser les divers complexes qui guettent chacun des appelés. Alors on a décidé de faire de tous les portefeuilles des ministères de plein exercice. Pour que chacun se sente concerné par la chose publique et se mette résolument au travail. Il n'y aura plus donc de ministères délégués ou de secrétariat d'Etat. Tout le monde est sur le même pied, même si le protocole a sa réalité qu'il faut respecter. La Communication et les Finances peuvent pousser un ouf de soulagement. Mais il n' y a pas que la confiance. Il y a aussi l'unité que doit incarner le gouvernement. Du fait de la guerre, beaucoup de ministères ont perdu ici un bras, là un pied, là encore des cheveux ou un organe important. Du fait de la réconciliation en cours, ils retrouvent ce qu'ils avaient semblé perdre à l'image du pays. Le ministère de la Justice reprend son membre appelé Droits de l'homme. Celui de la Défense retrouve son bras droit coupé intitulé Protection civile. Quant au ministère de l'Intérieur, il a désormais sa Sécurité. Le message ? Si le gouvernement qui était éparpillé a retrouvé sa cohésion, il n' y a pas de raison que les autres pans de la société ne suivent pas. On a fait mieux ! On sait que l'un des défis du futur très proche, c'est le modernisme. Un nouveau ministère est créé, confié à un homme qui a un pied dans le néolithique et l'autre dans le thermonucléaire. La création du ministère de la Ville et de la Salubrité urbaine semble répondre à ce besoin de modernisme qui se ressent au sein de la population ivoirienne. Plus intéressant encore est le choix d'une femme pour conduire le ministère de la Reconstruction et de la Réinsertion. Le départ que le pays vient d'amorcer est un retour aux sources pour une renaissance paisible. La Côte d'Ivoire ne renaît-elle pas ? Or, la source, c'est la femme parce qu'elle est création, construction et procréation. C'est elle qui peut réparer ce qui a été gâté, ce qui a été détruit. Beaucoup de jeunes sont morts dans cette guerre qui prend fin. Il faut remettre les femmes au travail pour que la jeunesse se bonifie. La Côte d'Ivoire ne sera sur le chemin du développement que lorsqu'elle aura réglé une des questions qui se posent à elle : la question des sanctions. En confiant la reconstruction du pays à la rébellion, on semble dire : On fait certes la paix, mais vous avez cassé et détruit, vous devez réparer et reconstruire. Car, plus jamais dans ce pays, une faute ou un crime ne doit rester impuni?.
Au total, dans ce gouvernement, rien n'est fait au hasard et tout est stratégie, des portefeuilles jusqu'aux hommes qui les animent.




Abdoulaye Villard Sanogo

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