mardi 10 avril 2007 par Notre Voie

La capitale politique du Maroc, Rabat (120 km au nord de Casablanca, capitale économique) a abrité, vendredi et samedi, les assises de la première Conférence africaine sur le développement. En organisant cet important forum, Sa Majesté Mohammed VI, roi du Maroc, et son gouvernement visent quatre objectifs fondamentaux. D'abord, échanger expériences et expertises, diagnostiquer les maux du développement humain et promouvoir la solidarité agissante en Afrique. Identifier ensuite les domaines de partenariat, de coopération et de mobilisation des leviers pour la promotion d'un développement humain. Renforcer par ailleurs les liens de coopération Sud-sud et, enfin, mettre en place un mécanisme de suivi permanent de la coopération entre les pays africains dans le domaine du développement humain.
Depuis 1994, la communauté internationale a consacré, pour peu de résultats, beaucoup d'efforts au continent africain en matière de développement humain. Des sommets mondiaux ont été consacrés à la question au Caire (Conférence mondiale sur la population et le développement, 1994), à Copenhague (Sommet mondial pour le développement social, 1995), à Beijing (IVème Conférence des Nations unies sur la femme, 1995) et à Rome (Sommet mondial sur la sécurité alimentaire, 1995). Ces réflexions ont abouti à la Déclaration du millénaire pour le développement, une charte d'engagement de la communauté internationale en faveur des pays en développement, désignée sous le vocable d'Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Et pourtant, le continent africain demeure la région du monde ayant enregistré les progrès les plus lents et où le nombre des démunis n'a cessé d'augmenter depuis les années 90. Le Royaume chérifien qui expérimente, depuis août 2005, une politique en la matière, l'Initiative nationale pour le développement humain, plateforme pour un plan d'action, a tiré la conclusion que la réalisation des OMD est une ?uvre commune qui suppose certes la coopération Nord-Sud, mais surtout et avant tout une coopération Sud-sud, le développement de l'Afrique demeurant la responsabilité première des pays africains eux-mêmes.
De toute évidence, la première conférence africaine sur le développement humain à Rabat doit être perçue comme une prise de conscience, une tentative de rodage pour une nette consolidation du moteur de la coopération entre les pays africains. Pourvu que les recommandations de cette conférence ne soient pas rangées au placard de nos habituels laxismes ou qu'elles ne viennent se fracasser sur les sempiternels conflits de leadership. La problématique NEPAD nous en a donné une bien triste expérience.



C. Etou à Rabat

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